Les artisans du film Tu te souviendras de moi, Rémy Girard, Julie Le Breton, Karelle Tremblay et Éric Tessier le réalisateur, sont venus à Québec pour présenter leur film en grande première. Ce film est une adaptation de la pièce de théâtre éponyme de François Archambault et il devait prendre l’affiche dans nos salles de cinéma au Québec, dont le cinéma le Clap, mais à cause de la pandémie, la sortie en salle a été repoussée. Le film prend maintenant l’affiche le 4 novembre 2022.
Synopsis : Édouard, personnalité publique et professeur d’histoire à la retraite, commence à perdre la mémoire. Habitué qu’il est à s’exprimer sur toutes les tribunes, il doit se faire plus discret même s’il estime avoir encore beaucoup de choses à dire. Aussi, puisque personne de son entourage n’est en mesure de veiller sur lui, il est placé sous la garde de Bérénice, une jeune fille un peu rebelle et perdue. Leur rencontre amènera Édouard à revisiter un passage de son histoire personnelle qu’il avait choisi d’oublier, et Bérénice à trouver un sens à sa vie.
Mon appréciation du film sera disponible sur ce site dès 4 novembre. Voici mes entrevues avec les artisans de ce magnifique film.
Rémy Girard, (Édouard) Comment avez-vous obtenu le rôle dans ce film ?« Au départ, c’était Guy Nadon qui devait faire le film et avoir ce rôle, qu’il reprenait de la pièce de théâtre du même nom, qu’il avait joué. Mais avec le tournage de la série O’, il n’était pas disponible pour le film qui nécessitait 28 jours de tournage sur 30 pour son personnage. Donc, Éric m’a appelé et quand j’ai lu le scénario, c’est certain que je voulais jouer ce rôle. »
C’est tout un défi que de jouer ce personnage, avec ses monologues, ses discours où il s’emporte, puis de grands moments où son regard est dans le vide et il semble absent. Qu’est-ce qui a été le plus difficile ? « Ça dépend. Comme pour les moments d’absence, j’avais un exemple proche de moi. Mon père a eu cette maladie. Alors, je me souviens de lui, des fois, alors qu’on parlait, tout à coup, je le voyais dans ses yeux, qu’il n’était plus là. Alors je me suis inspiré de cela. Tandis que des monologues de plusieurs pages ( on appelle ça un piano en jargon cinéma) j’en ai eu à jouer pas mal avec les films de Denys Arcand. » Cliquez pour écouter le réel defi_pour_Remi
Belle complicité avec Karelle, comment s’est déroulé le tournage avec elle ? « Ça a fonctionné tout de suite entre elle et moi. Les deux personnages se sont découverts à travers l’histoire du film. Et Karelle et moi on s’est découvert mutuellement comme acteurs durant le tournage. On n’avait jamais joué ensemble. Dès le début, je savais que je pouvais aller dans n’importe quelle direction et elle allait me suivre et vice versa. »
Est-ce que c’était votre première collaboration avec Éric Tessier ? « Non, on avait travaillé ensemble sur son tout premier film. C’était un court-métrage qu’il a fait en sortant de l’école. C’était l’examen final de son cours en cinéma. Il m’a demandé de jouer dans son film gratuitement et j’ai accepté. »
Et comment est-il Éric comme réalisateur, maintenant versus à ses débuts ? « Il a développé une belle expérience. Mais je retrouve le même gars, la même gentillesse, la même précision et la même douceur pour nous amener exactement où il veut. »
Julie Le Breton (Isabelle) Comment avez-vous obtenu le rôle ? « Éric m’a offert le rôle. C’est rare que ça arrive. J’étais bien contente. Il me voyait dans ce rôle. Il trouvait aussi que ça marchait que Rémi soit mon papa et que France soit ma maman. Tout de suite j’ai lu le scénario qui était déjà adapté, et j’ai été emballée par ce projet et mon rôle.»
Et comment l’avez-vous abordé ce personnage, car elle a souvent peu de mots et garde ses émotions pour elle ? Est-ce plus difficile jouer ce genre de personnage ? «C’est le fun en fait. » Écoutez la suite du personnage Isabelle
Et est-ce que votre regard ou votre opinion sur cette maladie a changé suite au tournage de ce film ? «C’est sûr que cela m’a fait prendre conscience combien cette maladie est cruelle. Et en particulier pour un homme comme Édouard dans le film, qui était un homme d’idées, un homme de mots. De le voir perdre ses idées et ses mots, c’est un réel coup malsain du destin. Cela m’a aussi fait réaliser la charge et la difficulté d’être un aidant naturel. Et surtout, il ne faut pas juger les personnes qui ne sont pas capables d’être ces aidants, et de prendre soin de leur proche, pour plein de raisons. C’est peut-être mieux dans ce temps-là, de placer la personne et c’est correct aussi. »
Première collaboration avec Éric Tessier ? Comment est-il comme réalisateur ? «On se connaissait Éric et moi, mais je ne me souviens pas si on a travaillé ensemble. Probablement que non ? (C’est moi qui fait de l’Alzheimer on dirait hihi). Éric, c’est un gars qui est tellement préparé. Il est très sensible et à l’écoute de tout le monde sur le plateau. Son humanité, il nous l’a bien partagé sur le plateau et je trouve qu’elle transparait dans le film. Aussi, il nous laisse le temps sur le plateau que les choses se passent. On pouvait refaire une scène pour le jeu, et non pas juste pour la technique. Ce qui est un luxe que l’on a de moins en moins. On pouvait refaire la scène pour essayer des nuances, un regard, une intention différente. C’était bien agréable. »
Karelle Tremblay (Bérénice) Comment as-tu obtenu ce rôle ? « C’est Éric qui me l’a proposé. On était en même temps à Chicoutimi. Moi pour le tournage du film La disparition des lucioles, lui pour la promotion de son film Junior Majeur. Il m’a vu pendant le tournage. Ensuite, il m’a proposé le rôle. J’ai lu le scénario et j’ai été très touchée par cette histoire. »
Et comment l’avez-vous abordé ce personnage ? Écoutez son commentaire pour aborder personnage
Elle poursuit : « Je n’avais jamais travaillé avec Rémi, mais cela s’est fait facilement. On est comme un duo improbable. On est tous les deux des acteurs instinctifs et on y est allé naturellement. »
Première collaboration avec Éric Tessier ? Comment est-il comme réalisateur ? «Il est quelqu’un de très clair. Il s’est où il s’en va. Il est très préparé. Et ça, c’est rassurant pour un acteur. Je sentais qu’il me faisait confiance. Quand tu ne passes pas d’audition et que tu te fais offrir un rôle pour un film, c’est valorisant, mais c’est aussi stressant. Car il ne t’a pas vu interpréter ce rôle en audition justement. Il pourrait vouloir changer d’avis lorsqu’il te voit jouer. Mais finalement, après quelques jours de tournage, tu te rends compte que c’est juste une belle famille et tout se passe bien. »
Feuille de route très garnie, pour un si jeune âge. Qu’est-ce qui te plait dans ce métier et qu’est-ce qui te reste à jouer ? Écoutez-la parler des type_de_role
est-ce qu’il y a des scènes ou rôles qui sont plus difficiles pour toi à jouer, en général ? « La comédie. J’ai plus tendance à jouer du drame. Alors c’est quelque chose que j’aimerais essayer et apprivoiser, la comédie. Ou encore un rôle plus lumineux, drôle, plus léger. »
Le scénariste et réalisateur Eric Tessier Lors du générique de fin du film, il est écrit Merci à Guy Nadon, pour sa contribution pour ce film. Pourquoi ? « C’est Guy Nadon qui m’a amené ce projet de film. Et c’est lui qui devait tenir le rôle principal, mais il n’était pas disponible. Sauf que c’est grâce à lui si j’ai eu ce texte de François Archambault et que je suis tombé en amour avec ses mots. C’était avant que la pièce de théâtre soit montée. Elle a été montée environ 4 ou 5 mois plus tard. Donc, moi, c’est le texte qui m’interpellait et j’en ai imaginé un film que j’ai développé ensuite en scénario et François m’a aidé aux dialogues. »
Vous avez repris assez intégralement le texte de François, même si vous avez fait le film différemment de la pièce. Comment s’est déroulée cette collaboration entre lui et vous ? Et qu’en pensait-il de votre adaptation de la pièce en film ? « Une des choses qui m’avait jeté par terre, c’était la beauté de la langue et des dialogues. Par exemple, les monologues d’Édouard sont magnifiques. Je ne vais pas commencer à changer cela. En lisant le texte, j’avais une vision du film et je l’ai adapté et j’ai fait une scène à scène que j’ai montrée à François pour voir s’il était d’accord avec cette optique-là. Il a bien aimé et il a été d’accord pour y mettre les dialogues. Il a repris ses textes originaux et a ajouté des dialogues aux nouvelles scènes pour aller dans la même direction que le reste. »
Et pour la trame sonore, qu’elle était le mandat que vous aviez donné à Martin Léon ? Écouter son commentaire pour la musique
Quel était le but que vous recherchiez en faisant ce film ? « Je voulais faire un film lumineux, même si on traite de sujets assez lourds et sombres. Je voulais qu’on puisse aller vers la lumière. Et dans ce film, la maladie est un prétexte pour parler de plein de choses. Ce n’est surtout pas un film sur la maladie. » Écoute-le parler d’une anecdote entourant maladie_et_ses_effets
Qu’est-ce qui a été un de vos défis pour ce film ? « C’est un film très dense. Et cela a été un bon défi d’en faire le montage. Il fallait trouver le bon rythme. On a eu des premières versions où c’était trop rapide. On venait d’avoir une grosse émotion et boum, on embarquait dans un autre moment fort. C’est pour ça que j’ai mis beaucoup d’images de nature, et des flashbacks dans ses souvenirs, pour ralentir le rythme. »
Pour télécharger l’affiche et la bande-annonce : www.tutesouviendrasdemoi.com
GENRE : Drame
LIEUX DE TOURNAGE : Montréal et ses environs
SORTIE EN SALLE : 4 novembre 2022
DURÉE : 106 minutes
FICHE ARTISTIQUE
ÉDOUARD Rémy Girard
MADELEINE France Castel
ISABELLE Julie Le Breton
PATRICK David Boutin
BÉRÉNICE Karelle Tremblay
FICHE TECHNIQUE
RÉALISATEUR Eric Tessier
SCÉNARIO Eric Tessier
COLLABORATION AUX DIALOGUES François Archambault
PRODUCTEUR Christian Larouche
DIRECTEUR PHOTO Pierre Gill
DIRECTRICE ARTISTIQUE Danielle Labrie
COSTUMES Francesca Chamberland
SON Simon Goulet
MONTAGE Jean-François Bergeron
MUSIQUE Martin Léon
DISTRIBUTEUR Les Films Opale
Crédit photos : Réjeanne Bouchard