De la grande visite, ce jeudi soir (29 septembre), à la Place des Arts, où Frankie Valli a transporté ses admirateurs de plusieurs générations avec les tubes Sherry, Big girls dont cry et, bien sûr, December 1963 ! Le chanteur et acteur américain que les plus jeunes ont découvert dans le film Jersey Boys ou dans la série Les Sopranos, dit qu’il n’était pas venu à Montréal depuis les années 1960. Chose certaine, on ne l’a pas oublié ! Les spectateurs enthousiastes réunis à la salle Wilfrid-Pelletier ont chanté de bon coeur avec l’octogénaire et ses quatre complices d’une nouvelle génération de The Four Seasons.
Grease
Accompagnés de huit musiciens, Frankie Valli & The Four Seasons ouvrent le bal avec Grease, chanson qui était interprétée par Valli lui-même sur la bande sonore de ce film de 1978 au succès planétaire ! Après toutes ces années, l’artiste, maintenant âgé de 88 ans, est resté mince et élégant. Sa voix aussi a bien traversé le temps et il est remarquablement épaulé par les quatre jeunes hommes qui chantent à ses côtés. En plus de leurs harmonies vocales très soignées, ces Four Seasons savent bouger ensemble et leurs chorégraphies toutes simples ajoutent du dynamisme et de la bonne humeur au spectacle.
Plus de 60 ans de carrière
Can’t take my eyes off you, My eyes adored you, Who loves you, etc., il en a eu des succès ce chanteur persévérant qui a d’abord travaillé comme barbier avant de connaître son premier numéro un au Billboard avec Sherry, en 1962. On a d’ailleurs eu la bonne idée de projeter sur deux grands écrans des vidéos et photos qui témoignent de l’envergure de sa carrière. On le voit, entre autres, avec Aretha Franklin, puis avec Paul McCartney, etc. Photos-souvenirs, extraits de performances des Four Seasons «originaux», de multiples pochettes de disques, etc., on comprend pourquoi ce groupe est entré au Rock and Roll Hall of Fame, en 1990.
Grand admirateur de Frank Sinatra, Valli reprend I’ve got you under my skin, composée par Cole Porter. Cette chanson sera interprétée sans les Four Seasons, tout comme Let it be me, adaptation de Je t’appartiens de Gilbert Bécaud. Il faut dire que dans sa longue feuille de route, on souligne que Frankie en a étonné plusieurs, dans les années 1960, en se produisant en solo parallèlement à ses nombreuses réalisations avec les Four Seasons, ce qui était très rare à l’époque.
Cet homme qui a su durer depuis tout ce temps n’est pas exubérant. Il ne parle pas beaucoup et il ne gesticule pas à outrance, mais on le sent habité par un souci constant du travail bien fait : interprétations senties, diction impeccable, etc. Sa voix est un peu moins haut perchée que dans ses jeunes années, mais elle est restée facilement reconnaissable.
Généreux, il chante durant près de deux heures entrecoupées par un entracte. Coquet, il change même de costume pour la deuxième partie. Son perfectionnisme se traduit aussi dans la performance de ses huit excellents musiciens dirigés par le claviériste Robby Robinson. Les chansons sont reprises avec les riches arrangements dans lesquels on les a découvertes et ça sonne à merveille !
En général, Valli laisse les déhanchements à ses jeunes partenaires de scène mais, au grand bonheur du public, il fait une exception et il se joint à la joyeuse chorégraphie des Four Seasons pour Oh What a Night ! On s’amuse ferme sur scène et dans la salle, même si de nombreux sièges n’ont pas trouvé preneurs.
Sous des dehors plutôt sages, ce vieux routier sait toujours comment amener son public à faire la fête avec ses rythmes et ses refrains irrésistibles ! Chanter d’aussi belle façon et sans télésouffleur, à 88 ans, inspire le respect ! Chapeau ! La classe et le professionnalisme ne se démodent pas !
Frankie Valli & The Four Seasons, salle Wilfrid-Pelletier, 29 septembre 2022