La soirée a débuté à 20h31 avec le groupe Spotlights, un trio originaire de Brooklyn et composé de Chris Enriquez à la batterie et du couple Sarah et Mario Quintero. C’est la première fois que le groupe se produit à Montréal et ce sera une réussite : la salle est quasiment remplie et le public applaudit chaudement. Pour cause, Spotlights a un petit quelque chose de Deftones : des long riffs entraînant avec quelques passages un peu planants. Des cris aigus résonnent parfois comme des échos dans la salle : notre regard se dirige vers Sarah mais non, ils proviennent bien de la gorge déployée de Mario.
[masterslider id= »122″]Ils rendent la scène après une trentaine de minutes sous les applaudissements du public.
À 21h40, les lumières s’éteignent : le public commence à crier à l’attente de la tête d’affiche : le groupe français Igorrr, ou plus précisément Gautier Serre accompagné de ses musiciens et chanteurs.
Une femme avance sur scène pieds nus et vêtue d’une robe noir et de collants troués. Elle chante seule, a cappela d’une voix baroque : il s’agit de Laure le Prunenec, une chanteuse indépendante régulièrement présente aux côtés de Igorrr. Sa voix puissante résonne intensément dans la salle et on comprend immédiatement son talent. Une fois terminé, elle repart de la scène tandis que le batteur monte sur scène, suivit de Igorrr qui apparaît derrière son ordi tel un DJ derrière ses platines. Le show commence et bat son plein : les deux chanteurs se rendent la réplique l’un après l’autre sur des instrumentaux aux différents styles musicaux.
Les costumes de scènes rendent à la perfection cet atmosphère dramatique et lugubre qui ressort des clips de Igorrr.
L’électro a une grande place, même s’il est assez difficile de définir le style de Igorrr. Si on devait s’y risquer, on pourrait l’assimiler à un mélange de dark métal, de folklorique et de baroque, ne serait-ce encore qu’une description très vaste et peu correcte du génie musical de ces artistes.
En parallèle, Igorrr va au-delà du concert traditionnel : Sarah, par ses danses loufoques et ses expressions dramatiques, évolue sur scène telle une comédienne d’opéra dans une pièce de théâtre. Mais le métal est bien présent et pointe régulièrement le bout de son nez avec des passages heavy et des headbangings à s’en décrocher la nuque.
Il faut d’ailleurs au passage, saluer la performance du batteur pour sa précision et son jeu carré tout au long du concert. Après un rappel sur scène, le groupe entame encore deux morceaux avant de terminer la soirée à 22h45 devant un public déchaîné.
Set list
Barbecue
Pavor Nocturnus
Caros
Viande
Cheval
Tendon
Excessive funeral
Tout Petit Moineau
IeuD
Unpleasant sonata
Apopathodiaphulatophobie
Robert
Photos ©Vincent Azaïs