La Cinémathèque québécoise n’était pas la seule, cette semaine, à offrir des reviviscences avec la Passion parabolique Jésus de Montréal – 1989 (un casting du tonnerre avec tout le gratin du théâtre et du cinéma québécois!) de Denis Arcand le 17 avril, Querelle de Brest – 1982 le 18 avril avec le beau Brad Davis recevant l’attention des marins et des tenanciers de bars par voies impénétrables superposées sous l’oeil médusé de Jeanne Moreau, cette égérie de la permissivité décédée tout récemment!
À elle seule, la salle Wilfrid Pelletier de la Place des Arts tint, elle aussi, grande messe et un rôle aux célébrations des résurrections pascales envisageables: le public était au comble du délire, vendredi soir 19 avril, pour entendre un orchestre de plus de cent musiciens appelé le Live Symphony Orchestra (commandité par Twentieth Century Fox, George Lucas Films et Warner Music) nous jouer à fond de décibels la partition musicale intégrale (sauf la partie jazzée) du tout premier Star Wars signée John Williams.
Les 3000 occupants des places s’agitaient de vivats enthousiastes à tout bout de champ, manifestations de joies incontestables d’une salle fanatique de reconnaître Luke Skywalker, Harrison Ford jeune et beau (bien avant Raiders of the Lost Ark) dans son vaisseau spatial minimaliste qui faisait songer à un vaisseau Enterprise retapé new look (en effet, Star Trek a aussi ses foules suivantes). En somme, j’ai retrouvé mon adolescence comme à l’époque du Rocky Horror Picture Show, une mode réunissant jeunes et moins jeunes costumés et signant follement présents à la messe moderne des grands écrans conférant la vie de la mémoire éternelle. Cette vogue semble redonner un peu de vogue à ces classiques du cinéma avec l’heureux effet de mettre en contact le public entier avec les instruments de l’orchestre symphonique dans toutes leurs diverses sonorités.
Un beau divertissement qui m’a fait souvent sourire et qui me rappelle à l’unisson souhaitable de la haute culture musicale et de la culture populaire cinématographique. Aux marches militaires de l’Empire, tous cuivres tonnant, on a senti l’effet de la musique sur les masses aimant le tragique et le combat. On écouterait Docteur Zhivago avec ça et Les Parapluies de Cherbourg, mais les Majors américains ne penseront pas au cinéma français… bien entendu ou aux musiques de Michel Jarre!