Basée sur un film de 1936, la comédie musicale «Reefer Madness» de 1998 présentée au Mainline Theatre jusqu’au 29 avril est une satire complètement loufoque tournant autour des déboires de jeunes qui s’initient à la marijuana (d’où le nom reefer en anglais). À la Première hier soir, la production de Contact Theatre a été à la hauteur des attentes avec un spectacle divertissant et drôle, de bonnes voix et surtout une énergie débordante. Il faut garder l’esprit ouvert car les thèmes du sexe, des abus de drogues et des meurtres sont présents tout au long de la soirée.
Contact Theatre est une jeune compagnie de théâtre musical anglophone à but non-lucrative qui présente des succès depuis quelques années. Elle a réuni une belle équipe de jeunes interprètes aux multiples talents certains plus forts en jeu qu’en chant. Mais le résultat final est amusant grâce à une mise en scène et des chorégraphies superbes.
L’histoire raconte les déboires de Jimmy, un gentil garçon, à travers ses expériences avec la marijuana. Son amie de coeur, la douce Mary Lane, l’accompagne dans sa chute. Leur dépendance les conduit à la débauche, au péché, au vol et au meurtre. Divers personnages les accompagnent, comme le narrateur, leur revendeur Jack et sa compagne Mae.
Dès l’introduction, le narrateur, Jonathan Vanderzon, donnera un ton humoristique à la soirée. La pièce musicale «Reefer Madness» suit avec une chorégraphie efficace et un choeur composé de voix riches. Le tout est accompagné par un excellent orchestre qui réussit haut la main à porter les chansons avec force mais sans enterrer les voix.
Cathal Rynne (Jimmy) livre une belle performance en gentil garçon qui se transforme. On apprécie ses chansons, particulièrement «Mary Lane / Mary Jane» avec sa voix énergique dans les aigus. Sa complice Casey Marie Ecker dans le rôle de Mary Lane excelle mieux comme actrice que comme chanteuse, mais elle fait bonne figure dans «Lonely Pew» avec sa petite voix enfantine mais juste.
On remarque Joel Bernstein (Jack) pour son charisme et son jeu de pince-sans-rire. On apprécie sa voix puissante et juste lors de ses chansons. Sa partenaire Caitlin Hawes (Mae) est la surprise de la soirée. Avec une belle présence sur scène et une voix solide, elle se fait remarquer dans la chanson «The Stuff», surtout quand elle tient une note très longue avec son air moqueur.
L’humour physique et les chorégraphies sont les éléments visuels qui ressortent de la soirée. On s’amuse avec le boogie woogie dans «Five and Dime» et on se sent entraînés avec les anges dans «Listen to Jesus, Jimmy». On remarque aussi la mise en scène éclatée de «The Orgy» et la façon originale dont l’accident d’auto est montré.
«Reefer Madnes», à cause de ses thèmes et de son humour cinglant, n’est pas facile à réussir. Mais Contact Theatre en a fait un bon spectacle divertissant éclaté. Je le recommande pour une soirée différente et alternative. Mais dépêchez-vous car certaines représentations sont déjà à guichet fermé.
Les bons coups : mise en scène, bons interprètes, chorégraphies, humour, orchestre
Les moins bons coups: voix chantées de qualité inégale
Équipe de création
Livret, paroles et musique: Kevin Murphy et Dan Studney
Production: Ally Brumer
Mise en scène et chorégraphies: Debora Friedmann
Direction musicale: Giancarlo Scalia
Décors et maquillages: Leo Chupin
Costumes: Keren Amiga
Éclairages et effets spéciaux: Chris Wardell
Distribution
Jonathan Vanderzon, Cathal Rynne, Casey Marie Ecker, Joel Bernstein, Caitlin Hawes, Erin Yardley Jones, Joseph Salvatore Vitale, Caeleigh McDonald, Dylan Stanley, Eric Von Arx, Gabrielle Daplé, Julie d’Entremont et Maya Lewis.
Musiciens
Giancarlo Scalia, Jason Ma, Alexander Cruz, Malika Pharand et Noah Century.
Au Mainline Theatre (3997 Boulevard St-Laurent, Montréal).
Présenté en anglais du 20 au 29 avril 2023 à 19h30.
Billets en vente (36.50$/30.50$ étudiant/QDF) au http://www.mainlinetheatre.ca/en/spectacles/reefer-madness
Durée: 2h20 avec entracte de 20 minutes.
Photos: Joshua Faier