Dès le lancement de ses premiers albums avec Roxy Music au début des années 1970, Bryan Ferry s’est imposé comme un des artistes les plus emblématiques et innovateurs du monde de la musique populaire. À travers son œuvre se déploie un génie vocal et lyrique qui marie l’intensité de Lou Reed, la prestance de Frank Sinatra et le charisme de Serge Gainsbourg. À tout cela s’ajoute un surplus de fougue, de sens de la performance et de modernité, alors que Ferry se renouvelle constamment.
Depuis 1973, Bryan Ferry fait carrière en tant qu’artiste solo parallèlement à son travail avec Roxy Music. Son premier album solo, These Foolish Things (lancé cette année-là) a introduit ce que Ferry appelle des « ready-mades » — des reprises de chansons d’artistes qu’il admire, interprétées dans son propre style. Comme tous les grands chanteurs, Ferry fait de chaque reprise une sorte d’autoportrait.
L’immense talent vocal de Bryan Ferry se distingue par sa capacité unique de mélanger, voire croiser génétiquement les styles musicaux — de la chanson de cabaret hyper stylisée au soul classique en passant par le rock mordant — afin de créer l’allure et la théâtralité qui sont devenues sa signature artistique.
Ferry a célébré son 40e anniversaire de carrière comme auteur-compositeur-interprète en réarrangeant ses propres compositions et en enregistrant de nouvelles versions dans le style des années 1920 avec son propre orchestre jazz, The Bryan Ferry Orchestra, sur l’album instrumental The Jazz Age. C’est après avoir entendu ce disque que Baz Luhrmann a demandé à Bryan Ferry d’enregistrer la musique des années 20 pour son film The Great Gatsby. Cela incluait la création de nouveaux arrangements pour la musique originale ainsi que l’enregistrement dans le style de l’époque de chansons contemporaines sélectionnées par Luhrmann et Jay-Z pour le film. On peut entendre le résultat sur Yellow Cocktail Music, le second volume de la trame sonore de Gatsby qui est paru en 2013.
Avonmore, le quatorzième album solo de Ferry, a été acclamé à la fois par ses admirateurs et par les critiques, qui ont affirmé que c’était un classique instantané dans la lignée d’Another Time Another Place et de Boys and Girls. L’atmosphère d’Avonmore est caractéristique à Ferry : haletante, tendue, sombre, cinématographique. L’urgence émotionnelle et l’intense noirceur de l’album sont brillamment maintenues du début à la fin, autant dans les compositions originales telles que ‘Soldier of Fortune’ (coécrite avec Johnny Marr), »Lost » et »Loop de Li » que dans les audacieuses interprétations de »Send in the Clowns » de Stephen Sondheim et de »Johnny and Mary » de Robert Palmer. Foncièrement moderne et absolument sûr de lui, Bryan Ferry démontre à nouveau sur Avonmore toutes les qualités qui ont rendu ses textes, ses arrangements et son chant si emblématiques — son génie étant d’être éternellement innovateur et exceptionnellement fascinant.
À propos de Bryan Ferry, veuillez visiter : http://www.bryanferry.com/