Les Nouveaux Petits Souliers dans l’entrée, est le plus récent roman de l’auteure Amy Lachapelle, aux éditions Libre Expression. Avec comme trame de fond les défis de devenir famille d’accueil, ce roman explore les thèmes de la maternité sous toutes ses formes, mais également le lâcher-prise, l’héritage familial, le deuil, et la pandémie, puisque ce roman se déroule principalement en 2019 et 2020. Ces douces et chaleureuses tranches de vie de cette famille m’ont chamboulé, ému et m’ont amené une belle introspection. J’ai eu un réel coup de coeur littéraire pour ce roman et la plume d’Amy Lachapelle.
Résumé : Depuis le décès de sa mère, Stéphanie ressent un grand vide dans sa vie, un vide qu’elle cherche désespérément à combler. Après une discussion avec sa grande amie, qui œuvre à la DPJ, elle décide d’ouvrir les portes de sa confortable existence pour devenir famille d’accueil avec son conjoint et leur fils. Une idée qui créera de petites tempêtes, mais elle apprendra vite qu’au fond, la famille, ce n’est pas seulement une question de liens de sang…
J’avais adoré les deux romans précédents d’Amy Lachapelle, Toi et moi ça fait six et Le Début des petites étincelles. Le premier était plutôt humoristique, sur le thème de la belle-mère, le deuxième était plus réfléchi, plus introverti, avec tout de même une touche humoristique, sur l’importance de l’épanouissement de la femme derrière la mère. Cette fois-ci, ce sont les réflexions de Stéphanie, cette mère de famille qui ressent un grand vide se sent inutile, malgré son emploi comme physiothérapeute, son fils et son époux qu’elle adore, et sa vie qui semble parfaite à tous les niveaux. Ainsi s’enclenche le processus de devenir famille d’accueil pour un enfant qui en a vraiment besoin.
Ce que j’aime le plus dans ce roman, c’est que l’on entre dans cette famille, à travers les yeux de la mère Stéphanie, un peu comme si on lisait son journal qui raconte une journée en particulier. Le 16 mars 2019, elle nous raconte cette discussion avec Fred, son conjoint, pour tenter de le convaincre de se lancer dans cette aventure. Le 11 avril 2019, les longs documents à remplir et le processus complexe pour devenir famille d’accueil. Le 30 aout 2019, l’arrivée de la petite Flavie dans leur vie. Et de page en page, on suit les réflexions de Stéphanie, ses doutes, ses peurs, son caractère contrôlant, ses peines, ses joies qu’elle savoure, son cheminement pas toujours facile vers le lâcher-prise.
J’aime aussi que, pour certains chapitres, on retourne dans le passé de Stéphanie, pour revivre des tranches de vie marquantes et déterminantes pour elle. Ainsi, on retourne dans son adolescence avec les moments houleux avec son frère qui donne du fil à retordre à ses parents. On revoit les funérailles de sa mère, bref, on apprend à mieux connaître Stéphanie et d’où elle vient.
Et pour la première fois, je suis agréablement surprise de voir qu’un roman ose aborder la vie en temps de pandémie. J’ai adoré cette approche, dans les cinquante dernières pages, de nous montrer la vie de cette famille durant le confinement de mars 2020 à aout 2020, sans nécessairement mettre l’accent seulement sur cela. Pour ma part, n’ayant pas d’enfants à l’école, j’ai aimé voir comment cela a affecté les familles qui ont dû composer avec cette nouvelle réalité très astreignante.
Finalement, grâce à la plume riche, vivante et réaliste de l’auteure, je me suis beaucoup reconnue dans le personnage de Stéphanie. «Je suis en paix seulement quand je maitrise la situation. Ce qui me vaut d’ailleurs le surnom de control freak.. Lâcher prise ? Un concept pas mal à la mode, mais j’ai beaucoup de difficulté à en faire mon leitmotiv..» Comme bien des femmes, Stéphanie veut être la mère parfaite, la femme parfaite et elle passe à côté de bien de beaux moments à s’en faire pour ceci, pour cela, et à se culpabiliser. «..je devrais arrêter de m’inquiéter pour tout et pour rien. Elle a tellement raison! À vouloir que tout soit parfait, ce que je trouve, c’est de l’insatisfaction. Au nombre de personnes qui me l’ont dit, il faudrait enfin que je le comprenne.». Peu à peu, on voit Stéphanie évoluer, prendre du recul et apprend à apprécier les petits moments et vivre pleinement le présent.
Après avoir longtemps cherché sa voie, Amy Lachapelle revient dans son Témiscamingue natal en 2006 et le déclic se produit alors qu’elle goûte à l’édition et à l’écriture. Une quarantaine de livres pour la jeunesse plus tard, et après avoir fait paraître deux romans grand public, elle publie son troisième ouvrage, Les Nouveaux Petits Souliers dans l’entrée, une douce fiction sur la famille, les deuils difficiles et les différentes maternités.
Date de parution : 12 mai 2021
Sujet : Littérature québécoise
Nombre de pages : 320 pages
Prix : 27.95$
Éditions Libre Expression : http://www.editions-libreexpression.com
Le 30 mai, il y a aura un entretien en direct avec Amy Lachapelle, l’autrice du livre Les Nouveaux Petits Souliers dans l’entrée aux éditions Libre Expression. Au salon du livre de L’Abitibi Témiscamingue : https://slat.qc.ca/animation/entretien-avec-amy-lachapelle/
Voici mon appréciation de son précédent roman : https://lesartsze.com/le-debut-des-petites-etincelles-un-roman-divertissant/