Un programme varié offrait du ballet classique, samedi 8 décembre, à la Maison Symphonique, grâce à un chorégraphe talentueux associé à l’École Supérieure de danse du Québec, Gaby Baars, de même que par la présence et la collaboration des musiciens étudiants de l’Orchestre de l’Université de Montréal dirigé par Jean-François Rivest.
Ce fut une très belle chorégraphie du Cendrillon de Prokofiev selon 20 sélections opérées par Rivest (dont 17 dansées)de cette musique de ballet fort célèbre. En prélude à ce véritable agrément, montrant nos jeunes talents de la danse, deux compositeurs de musique contemporaine, Walter Boudreau et Keiko Devaux s’étaient fait préalablement entendre comme créateurs de musique nouvelle. La beauté de la danse met toujours au second plan la musique qu’on utilise pour mettre en action les formes splendides du corps humain de sorte que la préséance des arts aristocratiques-où seuls les meilleurs sont appelés – favorise, sur scène et à l’écran, largement la danse. J’étais heureux d’apprendre que Annick Bissonnette conservait un rôle de diffusion de sa passion par laquelle son talent inoubliable nous avait marqués pendant des décennies.
Et je songeais à mes dix-neuf ans de rêveur incorrigible, chez Eddy Toussaint alors rue Mont Royal, aux salles de répétition d’où je les contemplais virevoltant devant ces miroirs magnifiant leurs perfections de ligne et de mouvements, Louis Robitaille et Annick Bissonnette tous deux à la fois de chair et de marbre, premiers danseurs d’alors, en répétition, entre nos classes de danse à nous… simples prétendants à n’être que boursier de cette école. Je me disais combien le temps passe vite et je me suis réjoui que les nouvelles générations d’artistes se succèdent aujourd’hui, Espace Wilder, rue Bleury, pour nous émouvoir et nous rendre plus sensibles à la beauté sous toutes ses formes.