Pour son troisième roman, L’ivresse des libellules, Laure Manel s’est penchée sur le sujet des relations de couple, le sentiment amoureux et ce qui fait qu’un couple passe à travers les années ensemble. Elle aborde également le thème de l’amitié, dans ce roman de style comédie dramatique, tout en nous donnant le goût de vacances, de soleil, bref, tout pour décrocher du quotidien. Un vrai bon divertissement!
Résumé : Quatre couples d’amis fraîchement entrés dans la quarantaine décident de s’octroyer des vacances sans enfants dans une ville de rêve. Mais l’ambiance qui se voulait insouciante et idyllique ne tarde pas à se charger d’électricité. La faute aux caractères (et petites névroses) qui se révèlent, aux modes de vie différents, à l’usure et la routine qui guettent tous les amoureux quand s’invite le quotidien, et à des parents qui ont oublié ce qu’était leur vie avant les enfants…Quand débarque une jeune et jolie célibataire en pleine rupture amoureuse, les quatre couples sont plus que jamais au bord de l’explosion.
L’idée de ce roman est très originale. Suivre quatre couples, qui ont mis leur vie de famille en «stand-by», pour profiter de quinze jours de bonheur entre amoureux et amis. Cela aurait pu être beau et simple, mais c’est plutôt le temps des remises en question, des secrets qui se dévoilent, des caractères qui s’échauffent.
Ainsi, avec cette histoire, Laure Manel nous montre comment une relation de couple évolue après plusieurs années de mariage. On passe de la passion fusionnelle à la routine du quotidien, la place de la mère qui efface la femme amoureuse, le passage de la quarantaine qui fait ensuite douter de son pouvoir de séduction, le doute amoureux qui s’installe, bref, ce livre amène de beaux moments de questionnements, de remise en question, et possiblement des pistes de solutions pour affronter les difficultés du quotidien et ne pas faire mourir la flamme amoureuse de son couple.
Il y a l’amitié qui a une grande place aussi au cœur de ce roman. L’amitié féminine qui supporte, conseille, épanche, réconforte. Et il y a l’amitié masculine qui aide à se défouler en faisant du sport, ou qui donne de l’air à celui qui veut réfléchir, offrant parfois un conseil, s’il est demandé seulement. On voit bien la différence entre les hommes et les femmes, comment ils réagissent dans les diverses situations. C’est bien intéressant comme psychologie des personnages.
La plume de Laure Manel est fluide, simple, et ses dialogues sont efficaces. Bien que le début du volume est plus lent, puisqu’elle nous présente les divers personnages (il y en a neuf), l’action prend son envol par la suite et nous tient en haleine jusqu’à la fin. Fait intéressant, l’auteure nous promène dans la tête des personnages en alternance, ainsi on peut se mettre plus aisément dans la peau de chacun et comprendre son point de vue face à une situation. On peut aussi facilement se reconnaître dans l’un ou l’autre des personnages et s’identifier à ce qu’ils vivent.
Il est probable que sur neuf personnages, on peut trouver le comportement ou le caractère de certains un peu agaçant, et il peut nous tomber sur les nerfs. Ce fut mon cas. Mais cela m’a aussi permis de me poser des questions sur mes relations amicales et mon couple.
Finalement, ce roman fait également rêver de vacances, au soleil. Quinze jours de rêve dans une grande maison avec table de billard, piscine, jacuzzi, sauna et bonne bouffe, bon vin et musique autour du feu, que demander de mieux?
Passionnées d’écriture depuis son plus jeune âge, Laure Manel a quitté son métier d’enseignante pour se consacrer à l’écriture après l’immense succès de ses deux romans La délicatesse du homard et La mélancolie du Kangourou. Elle nous offre ici avec son troisième roman, L’ivresse des libellules, une réjouissante comédie dramatique douce-amère qui, tout en croquant nos petits travers en amour et entre amis, nous amène à une profonde réflexion sur le couple
Parution : 15 mai 2019
Prix 29,95$
Nombre de pages : 382 pages
Éditions Michel Lafon