Après avoir publié, en 2014, son premier livre J’ose déranger, avec ses réflexions sur divers sujets, Jocelyne Cazin publie maintenant, aux éditions Libre Expression, son autobiographie Ma véritable identité. C’est en toute franchise qu’elle dévoile son parcours tumultueux. On connaît la femme forte, déterminée, passionnée de son métier. Mais on découvre aussi sa fragilité, ses relations houleuses, sa sensibilité, les épreuves douloureuses qu’elle a surmontées. J’y ai découvert une belle grande dame résiliente!
Résumé : À l’aube de ses soixante-dix ans, la journaliste Jocelyne Cazin admet ouvertement : « La vie a été bonne pour moi, mais je n’ai pas toujours été bonne pour moi. » Dans Ma véritable identité, elle évoque avec une sincérité surprenante des événements et des épreuves qui ont marqué son existence et sur lesquels elle porte une touchante réflexion. L’histoire de cette communicatrice légendaire permettra de mieux saisir la réalité de bien des femmes de sa génération : travailleuse acharnée et féministe, elle s’est tournée vers des relations amoureuses féminines par dépit quand les deux hommes les plus importants de sa vie l’ont rejetée. Ses multiples abus auraient pu la mener sur des chemins chaotiques, mais sa détermination a eu raison de ses mauvais pas. Pour la première fois, elle accepte de lever le voile sur son parcours étonnant, tumultueux, mais combien riche !
Il lui a fallu une bonne dose de courage et de détermination, assurément, pour écrire cette autobiographie, dans laquelle, elle se met à nu, en nous racontant ce qui lui appartient de plus personnel en plus de revenir sur les moments marquants et les anecdotes de sa carrière des plus florissante et palpitante. D’entrée de jeu, elle mentionne : « Je décide donc en 2019 d’entamer l’écriture de ma vraie histoire, celle qui m’a souvent fait pleurer, qui m’a quelques fois fait perdre les pédales, mais aussi l’histoire de ma capacité à me relever, à me tenir debout… Si je peux aider des femmes qui ont vécu comme moi le cœur serré toute leur vie, j’aurai fait œuvre utile à ma petite échelle. »
Jocelyne ne nous épargne rien dans cette biographie. Pas de lunettes roses pour embellir la réalité. Elle nous parle brièvement de son enfance, fille d’immigrants qui ont effectué la traversée de la France vers le Canada en 1952, alors qu’elle était âgée de 18 mois. De par son accent français, elle a souffert des railleries en se faisant appeler la « maudite Française». Elle raconte son passé tumultueux, son fort penchant pour l’alcool et son libertinage dès l’adolescence, dont elle n’est pas fière, mais qu’elle relate avec franchise.
Elle raconte l’échec de son mariage, son accouchement prématuré causé par sa vie de débauche selon elle, ses relations houleuses avec des femmes possessives, jalouses, manipulatrices. Elle parle ouvertement de sa bisexualité qu’elle a longtemps caché du public.
Elle revient également sur sa carrière impressionnante, autant à la radio, qu’à la télé et même son passage en politique à la CAQ auprès de François Legault. C’est fascinant de l’entendre raconter comment elle a couvert des événements comme l’arrestation des sœurs Lévesque en Italie avec leurs deux valises rouges, ou encore comment elle a réussi à rencontrer Céline Dion pour une entrevue exclusive à Las Vegas. Elle revient également sur ses années à J.E. avec son ami Gaétan Girouard. Autant ce fut passionnant, autant les menaces de mort et les mises en demeure ont probablement précipité Gaétan vers le suicide, c’est du moins ce que Jocelyne nous mentionne.
Elle raconte également sa dernière année, avec le coronavirus qui a bouleversé sa vie et celle de tous. En Floride, dans son condo, alors qu’elle récupérait d’une opération au genou, Jocelyne a vu comment les Américains ont vécu ce début de pandémie, et elle était bien contente de revenir au Québec même si elle devait s’isoler à la maison avec son chien Charlie, en solitaire. J’aime la manière qu’elle décrit ces temps difficiles : « Une tourmente comme celle que nous vivons exige de l’adaptation, de la compréhension et certainement du civisme. C’est dans des circonstances aussi tragiques que nous voyons l’humain se révéler tel qu’il est dans le fond.»
JOCELYNE CAZIN est arrivée au Québec en 1952. Elle a roulé sa bosse pendant dix ans à la radio, notamment à CKAC Télémédia, où elle est devenue la première femme à couvrir les faits divers au Québec. Lauréate du prix Judith-Jasmin pour le meilleur reportage radio en 1985, elle est entrée au réseau TVA la même année et a collaboré à plusieurs émissions, dont J.E. Son premier livre, J’ose déranger, a été publié en 2014. Elle a aussi remporté quatre trophées Artis.
Date de parution : 30 septembre 2020
Sujet : Littérature québécoise
Nombre de pages : 208 pages
Prix : 24.95$
Éditions Libre Expression : http://www.editions-libreexpression.com/