Plusieurs nouveautés ont fait leur apparition au Cinema Le Clap dans les derniers jours. Ce sont les films français et Québécois belges qui ont majoritairement attiré mon attention. Dans deux d’entre eux, on y retrouve des acteurs québécois. Il y a Antoine Bertrand dans la comédie Petit Jésus, et on retrouve Anne Dorval dans le drame Quitter la nuit. Finalement, c’est Kev Adams et Jean Reno qui m’ont attiré vers la comédie maison de retraite 2, dont j’avais adoré le premier film.
Maison de retraite 2 Un film de Claude Zidi Jr
Présenté en V.O.F. Durée: 102 min
Sélection jeune cinéphile
Résumé : Quand le foyer Lino Vartan, qui accueille jeunes orphelins et seniors, doit fermer pour raisons sanitaires, Milann n’a pas d’autre choix que de répondre à l’invitation d’une maison de retraite dans le Sud qui les accueille pour l’été. Tous embarquent dans le bus d’Alban. Enfants et anciens découvrent alors le Bel Azur Club, une villa idyllique au bord de la mer : le rêve! Une aubaine pour ces enfants orphelins qui n’ont jamais eu de vacances… Mais le paradis tourne à l’enfer, car anciens et nouveaux pensionnaires du troisième âge se détestent! La guerre des seniors est déclarée!
Vu que j’avais adoré Maison de retraite, j’avais vraiment hâte de voir cette suite avec le toujours le si charismatique et talentueux Kev Adams. Pour ceux qui n’ont pas vu le premier film, il y a un petit résumé de l’histoire au tout début, afin de bien situer l’action de la deuxième partie. Quel bonheur de retrouver Alfred (Daniel Prévost) qui s’amuse sur tinder jour après jour, ainsi que Fleurette et Sylvette (Firmine Richard, Liliane Rovère), toujours aussi dynamiques et remplies de bonnes idées pour sortir Milann du pétrin.
À cette joyeuse bande de retraités s’ajoutent de nouveaux pensionnaires qui ne verront pas d’un bon œil au départ de devoir partager leur domaine avec ceux du foyer Lino Vartan. On retrouve de superbes pointures dans ces nouveaux visages. Lorenzo (Jean Reno) plus grand que nature, pour 3 raisons. Un, il aime attiser la peur et deux, il veut garder le contrôle. (Regardez le film pour comprendre cette blague). On a également Enrico Macias, qui m’a agréablement surprise et fait rire avec son personnage de petit vieux qui est presque sourd. Finalement, Chantal Ladesou, m’a complètement éblouie et fait éclater de rire avec son personnage de colonelle ! Jouissif. J’ai une mention spéciale aussi pour Claudette Walker, qui joue le personnage de Marguerite, cette vieille dame qui promène son chien invisible, en petite tenue. Elle est tellement attendrissante.
Finalement, Brahim Bouhlel incarne Driss, le préposé qui déforme les expressions. Il est hilarant. Voici un exemple. Chercher de midi à quatorze heures devient chercher Medhi à quatorze heures. C’est chouette, non!
Alors qu’on semble s’enliser dans le bonheur, après la première heure du film, on assiste à une fin enlevante dans la dernière demi-heure du film. On n’est pas sans se remémorer le film Ocean’s Eleven alors que Milann explique son « jeu de la dame aux échecs». Cela m’a permis d’apprécier encore plus cette comédie remplie d’humour et de tendresse.
Cette comédie familiale est ensoleillée, comique et fort sympathique. On rigole franchement. On est attendri par moment par ses personnages colorés. Au final, qui ne rêve pas d’aller habiter à cet endroit idyllique qui réunit jeunes orphelins et retraités avec des préposés aussi dévoués et drôles ?
Comédie réalisé par Claude Zidi Jr. Scén.: Kev Adams, Élodie Hesme. Int.: Kev Adams, Jean Reno, Daniel Prévost, Liliane Rovère, Firmine Richard.
Petit Jésus Un film de Julien Rigoulot
Présenté en V.O.F. Durée: 95 min
Sélection jeune cinéphile
Résumé : Jean, père récemment séparé, enchaine les galères… Mais le cours de sa vie pourrait bien changer, car il en est sûr : son fils, Loulou, 10 ans, fait des miracles… et avec un peu de chance… il pourrait même être le nouveau messie! Ne reste qu’à en convaincre le reste du monde…
Ce film est une histoire un peu loufoque, quand on regarde la bande-annonce. De nos jours, dans les films où l’on parle du Messie et de miracles, on est tous un peu frileux et septiques. Par contre, cette comédie amène son lot de réflexions, à travers les relations père-fils. Antoine Bertrand incarne un québécois qui habite en France depuis quelques années. C’est merveilleux qu’il ait conservé son accent québécois naturel. Il a une relation difficile avec son propre père qu’il a retrouvé à l’âge de 30 ans, et il espère faire mieux avec son propre fils, mais cela ne lui vient pas facilement cet amour inconditionnel.
On y parle aussi des difficultés à élever un enfant après un divorce, avec la garde partagée. Ce n’est facile pour personne, et ce film le démontre bien. Bien sûr, il y a des moments très drôles, entre autres, lorsque tous jouent à un jeu de société en lien avec les personnages de la bible. C’est vraiment hilarant!
Au final, c’est une belle comédie légère et lumineuse avec des moments plus émouvants à l’occasion. Et le jeune Esteban Azuara Eymard crève l’écran. Il a le look d’un jeune Jésus, une bouille de petit garçon très charismatique et jovial. On ne peut que l’adorer.
Comédie réalisée par Julien Rigoulot. Scén.: Benjamin Charbit, Sophie Glaas, Julien Rigoulot. Mus. orig.: Mathieu Lafontaine. Int.: Antoine Bertrand, Gérard Darmon, Bruno Sanches, Caroline Anglade, Youssef Hajdi, Esteban Azuara Eymard.
Quitter la nuit Un film de Delphine Girard
Présenté en V.O.F. Durée: 109 min
Sélection jeune cinéphile
Résumé : Une nuit, une femme en danger appelle la police. Anna prend l’appel. Un homme est arrêté. Les semaines passent, la justice cherche des preuves. Aly, Anna et Dary font face aux échos de cette nuit qu’ils ne parviennent pas à quitter.
La bande-annonce de ce film m’a totalement happée et m’a donné le goût d’en savoir plus en regardant le film. Malheureusement, pour moi, ce sont ces premières minutes du film que l’on voit en partie dans la bande-annonce, qui est le point culminant et qui a capté le plus mon attention.
Je comprends qu’on a surtout voulu nous montrer ce qui se passe après, pour ces trois personnes, dans les semaines et les mois qui suivent. On voit entre autres Aly qui se sent gelée, perdue, déprimée et tente de reprendre sa vie en main. Je le comprends et je sympathise.
On revit graduellement les moments qui ont précédé l’appel au 911, et on tente de comprendre ce qui a dérapé. On n’a pas vraiment toutes les réponses, mais cela fait réfléchir. C’est certain.
On suit également Dary, qui est dans un moment difficile de sa vie. Ne pouvant pas travailler, il espère avec son plaisir avec Aly, mais lorsque celle-ci change d’idée, il le prend personnel. Elle s’est jouée de lui, la petite agace. Il voit rouge. L’abus de pouvoir de l’homme sur la femme, l’excuse parfaite pour un viol. Par la suite, il se convint lui-même qu’elle l’a voulu, qu’elle n’a pas dit non. Il se croit et réussit à le faire croire à sa mère (excellente Anne Dorval dans un rôle sobre et maternel) et sa nouvelle conjointe par la suite.
La réalisatrice belge, née au Québec, alterne entre le passé et le présent, mais aussi entre les points de vue de la victime, Aly, en état de choc, celui de l’agresseur Dary qui nie et se ment même à lui-même, et finalement d’Anna, du centre d’appel, devenu l’alliée d’Aly.
On a beaucoup de questions, surtout concernant Anna, pourquoi elle prend cet appel autant à cœur et va même jusqu’à suivre le procès et se rendre chez Aly pour avoir de ses nouvelles. On nous laisse planer qu’il a pu se passer quelque chose durant son adolescence, mais sans plus. On doit deviner le reste. Personnellement, je vais au cinéma pour me divertir, me faire réfléchir, mais pas pour imaginer l’histoire, je préfère qu’on me la raconte.
Ce drame psychologique anxiogène qui s’intéresse à la psychologie de tous les personnages est bien fait. Il sait nous amener un sentiment de malaise avec la musique. Et il nous amène à réfléchir sur la violence faite aux femmes. On ne peut que se poser diverses questions. Comment je réagirais si cela m’arrivait ? Si j’étais le témoin comme Anna ? Si j’étais la mère de Dary ? Si j’étais la nouvelle conjointe de Dary ? et vous les hommes ? comme réagiriez-vous si pendant un moment vous dérapiez et commettiez l’irréparable ?
Drame écrit et réalisé par Delphine Girard. Mus. orig.: Ben Shemie. Int.: Selma Alaoui, Veerle Baetens, Guillaume Duhesme, Anne Dorval, Gringe.
Pour l’horaire de tous ces films au cinéma Le Clap ainsi que la liste des autres films présentés dans ce cinéma : http://www.clap.qc.ca/