Alors que la Messe en si mineur de Bach a attiré plus de 2 000 personnes à l’église Saint-Jean-Baptiste, l’offre de concerts de musique religieuse s’intensifie, à l’approche de Noël. En plus d’extraits de l’Oratorio de Noël de Bach interprétés par l’Orchestre symphonique de Montréal et le Choeur de l’OSM, les Montréalais auront l’occasion d’assister à deux concerts différents du Messie de Handel, au cours des prochains jours.
De toute évidence, l’intérêt du public pour ces grandes oeuvres ne se dément pas, comme on a pu le constater, vendredi dernier, alors que le réputé chef italien Andrea Marcon était l’invité d’Arion et du Studio de musique ancienne pour diriger la Messe en si, présentée dans le cadre du Festival Bach 2019.
Durant plus de deux heures, l’écoute attentive de tous ces gens ne s’est pas estompée, même si plusieurs se retrouvaient très à l’étroit, avec manteaux d’hiver en plus ! Certains mélomanes ont été déçus d’apprendre sur place que le contreténor Carlos Mena avait déclaré forfait et qu’il était remplacé par une choriste (Marie-Andrée Mathieu, alto).
Perplexité, également, face au ténor, Richard Resch, qui ne semble pas avoir la voix appropriée pour une oeuvre de cette envergure. On s’est aussi interrogé sur la décision du chef d’amener des groupes de choristes à se déplacer à quelques reprises durant le concert. Cela dit, c’est le choeur du Studio de musique ancienne qui a reçu les applaudissements les plus nourris, même si on aurait sans doute gagné à ajouter quelques chanteurs, compte tenu de l’immensité de l’église. Mais, au bout du compte, c’est la grandeur de la musique et la paix qu’elle dégage qui s’imposent.
Messe en si – Bach
Studio de musique ancienne de Montréal, Arion Orchestre baroque
Chef Andrea Marcon
Église Saint-Jean-Baptiste, vendredi 29 novembre 2019.
Le Messie : une première à l’Oratoire Saint-Joseph
Dimanche, 8 décembre, l’Orchestre classique de Montréal présente Le Messie de Handel à l’Oratoire Saint-Joseph. Le chef d’orchestre à la longue feuille de route Boris Brott affirme d’ailleurs que «c’est la première fois qu’on va jouer cette oeuvre dans la crypte, où l’acoustique est excellente et je doute fort qu’on l’ait présentée dans la basilique de l’oratoire, car il y a énormément d’écho!»
Toujours passionné, le musicien septuagénaire estime avoir dirigé cet oratorio une cinquantaine de fois, au cours de sa carrière. «Il y a toujours quelque chose à trouver dans cette musique ! Il faut des nuances, des crescendos, des forte et des tempos assez rapide.»
Comment s’explique-t-il l’engouement pour cette oeuvre religieuse à notre époque ? «C’est un chef-d’oeuvre qui ravive notre espoir. Je dirais aussi qu’il y a beaucoup de lumière dans cette partition et qu’on en a particulièrement besoin à ce temps-ci de l’année, où les jours sont de plus en plus courts.»
En plus de diriger la quinzaine de musiciens de l’Orchestre classique de Montréal, Boris Brott prépare le Choeur de l’OCM, une quinzaine de chanteurs professionnels qui se joindront aux Chantres musiciens et aux Filles de l’île. En tout, quelque 80 choristes seront de ce concert, ainsi que quatre solistes dont la soprano Aline Kutan et le baryton Gregory Dahl, encensé pour son rôle d’Enrico dans Lucia di Lammermoor à l’Opéra de Montréal, cet automne.
Le Messie – Handel
Avec: Aline Kutan, soprano; Annamaria Popescu, mezzo-soprano; Zachary Rioux, ténor; Gregory Dahl, baryton; Les Chantres musiciens; Les Filles de l’île; Le Choeur de l’OCM
L’Orchestre classique de Montréal
Chef : Boris Brott
Crypte de l’Oratoire Saint-Joseph, 8 décembre, 15 h
Le Messie de Labadie
Les Violons du Roy seront de retour à Montréal, le 13 décembre, pour interpréter le plus célèbre oratorio de Handel sous la direction de Bernard Labadie, après avoir présenté, samedi dernier, un remarquable concert tourné vers une certaine modernité. Amours tragiques, dirigé par Jonathan Cohen, nous a permis, entre autres, de découvrir la mezzo-soprano anglaise Christine Rice, pour la première fois sur scène au Canada. Une voix pratiquement parfaite !
Après des airs de Rameau (extraits de Hippolyte et Aricie) et Purcell (extraits de Didon et Énée), en première partie, madame Rice a brillé dans la cantate Phaedra (Britten). Soulignons aussi l’excellent travail du percussionniste qui nous a fait entendre le vent et le tonnerre dans Hippolyte et Aricie et des cloches savamment dosées dans Cantus à la mémoire de Britten (Pärt).
C’est maintenant au tour du chef fondateur, Bernard Labadie, de diriger Les Violons du Roy et La Chapelle de Québec pour trois représentations du Messie de Handel à Québec et Montréal. Au fil des ans, Les Violons du Roy ont joué cette oeuvre plus de cinquante fois dans une quinzaine de villes d’Amérique du Nord.
Le Messie – Handel
Les Violons du Roy et La Chapelle de Québec
Solistes : Marie-Sophie Pollak, soprano; Tim Mead, contreténor; Aaron Sheehan, ténor et Matthew Brook, baryton-basse.
Palais Montcalm – Maison de la musique à Québec, 11 et 12 décembre
Maison symphonique de Montréal, 13 décembre
Les 18 et 19 décembre 2019, Bernard Labadie et La Chapelle de Québec présenteront Le Messie de Handel avec l’Orchestre du Centre national des Arts à Ottawa.
Le Messie de Handel porte l’universalité d’un message d’espérance, de lumière et de joie. Sous la direction du chef fondateur Bernard Labadie, Les Violons du Roy, La Chapelle de Québec et quatre solistes de réputation internationale proposent cette œuvre phare du répertoire qui tient une place privilégiée dans le cœur des mélomanes. Le concert sera présenté aux dates suivantes :
- le mercredi 11 décembre à 20 h au Palais Montcalm – Maison de la musique à Québec
- le jeudi 12 décembre à 20 h au Palais Montcalm – Maison de la musique à Québec
- le vendredi 13 décembre à 19 h 30 à la Maison symphonique de Montréal
Les Violons du Roy