Le 3 et 4 novembre dernier, la première incarnation du Festival Communion rayonnait à St-Jean-sur-Richelieu, représentant un rassemblement passionnant entre l’artisanat brassicole et le monde de la musique métal. L’événement a vu la participation d’une dizaine de groupes métal distinctifs du Québec, ainsi qu’une myriade de microbrasseries issues des divers recoins de la province.
Ouverture
Les festivités ont débuté dans l’atmosphère cosy de la Taverne la Soif, où cinq groupes se sont relayés pour animer la scène. Le groupe montréalais de Speed Trash, Fast Idle, a eu le privilège d’ouvrir le bal. La scène a ensuite accueilli Kapharaüm (Punk Rock, Montréal), avant de faire place à He Lies in Run, No Trust (Crust Punk Hardcore, St-Hyancinthe) et enfin la performance effrénée de l’artiste vedette, Xplicit Noïze (Grindcore, Montréal) qui ont déployé leurs succès dans un rythme effréné.
La lutte et les microbrasseries
La soirée a également été marquée par des combats de lutte offerts généreusement par la FML (Fédération Montérégienne de Lutte), qui se sont déroulés directement sur la terrasse du bar. En guise de droit d’entrée, une contribution volontaire en faveur de l’organisme Le Spot, un centre de jour destiné aux personnes sans-abri de la région, était sollicitée.
Le lendemain, le festival s’est poursuivi à La Boîte, une salle de spectacle réputée. L’excitation de la veille était toujours palpable et les microbrasseries ont proposé une gamme impressionnante de 75 bières pour calmer la soif des festivaliers.
Les concerts
La soirée de concerts a débuté à 20h avec Becoming the Bully (Metalcore, St-Jean-sur-Richelieu), qui a eu l’honneur de donner le coup d’envoi. Le groupe a offert une performance dynamique qui a fait vibrer le sol sous l’effet des décibels. Actifs depuis 2014, ils ont interprété des morceaux issus de leurs trois albums, et même dévoilé une nouvelle chanson susceptible de figurer sur leur prochain opus.
La soirée a admirablement continué avec Disembodiment infusant puissamment leur son Death métal distinctif. Ce groupe de Sherbrooke, né en 2020, a pioché dans son Ep Mutated Chaos sorti en 2001 pour maintenir l’auditoire en ébullition. Les Montréalais de Fracturus ont par la suite pris le relais avec leur Death métal brutal et plein d’énergie. Leur finesse musicale dément leur jeunesse de deux ans et fait d’eux un groupe à suivre de près.
Vint ensuite Hands of Death, un « band » montréalais formé en 2002, qui malgré une absence de la scène de plus de 12 ans, a témoigné d’une présence véhémente, comme si ces années de silence n’avaient jamais existé.
November Grief, un groupe montréalais de Death Métal old school, a poursuivi cet élan musical, chauffant la foule afin de créer une atmosphère propice à l’accueil de l’artiste vedette.
Point culminant
Le point culminant de la soirée fut dominé par le quatuor montréalais Blasting All Rotten Fuckers, BARF pour les intimes. Pionniers du Crossover trash métal québécois, ils étaient prêts à nous secouer avec une bonne dose de rock endiablé.
Ils ont ouvert leur set avec Bipède à Plomb, première chanson de leur dernier album Région sauvage, et ont continué avec des classiques tels que Welcome to Us, Wo Wo Tabarnack, Fuck the World et When the Curtain falls, Television. Ils ont également revisité un classique du folklore québécois avec leur interprétation de la chanson du groupe Abbittibbi, Y va toujours y avoir.
BARF
BARF a vu sa formation légèrement modifiée pour l’occasion avec le chanteur et bassiste du groupe Anonymus, Oscar Souto, remplaçant le bassiste Dominic “Forest” Lapointe, retenu par un autre projet. Oscar s’est glissé dans le groupe comme s’il en avait toujours fait partie.
Le point d’orgue de la soirée fut sans doute l’interprétation de leur grand classique Le P’tit Poisson, entonné en chœur par la foule enthousiaste. Marc Vaillancourt, du groupe Damnation, a rappelé qu’ils chantent cette chanson à chaque concert depuis plus de quarante ans. La soirée s’est clôturée sur le titre Libre le 4, lors du rappel.
Pour une première édition, le choix des artistes était judicieusement ciblé. Seul bémol, le système de consommation des boissons des microbrasseries manquait de clarté au niveau des prix. Cependant, les performances de suspension et de lutte entre les sets ont maintenu l’intérêt tout au long de la soirée. Au final, un festival très réussi qui laisse espérer une deuxième édition du Festival Communion.