C’est dans un MTelus rempli à craquer que Morcheeba a renoué avec Montréal, hier soir (2 juillet). En fait, bien des admirateurs de ce groupe trip-hop, formé au début des années 90, venaient surtout voir la chanteuse, Skye Edwards, qui en avait chagriné plus d’un, en quittant Morcheeba, en 2003. La formation londonienne avait donc rendez-vous avec des fans, majoritairement dans la trentaine, qui avaient vraisemblablement vécu bien des moments de jeunesse au son de «Big calm» (1998), ou «Fragments of freedom» (2000).
[masterslider id= »336″]Flamboyante Skye
«Do you remember when you were nineteen?», lance Skye Edwards à ce public ébahi de la voir si flamboyante sur scène. Chapeau, robe moulante et même une traîne, qui me rappela momentanément la fabuleuse «Magie rose» de Dufresne. Mais, la comparaison s’arrête là, car même si madame Edwards a une voix agréable, elle se tient presque toujours dans le même registre et son chant, souvent langoureux, devient un peu comme un murmure sur ces musiques portées par d’assez lourdes lutheries électroniques. Cela dit, ce «murmure» est intimement lié à la personnalité de Morcheeba, un nom qui entretient une certaine ambiguité, puisqu’il s’en trouve pour y entendre «More Cheeba» (plus d’herbe à fumer). Il n’en reste pas moins, qu’au bout d’une heure de ces mélodies plutôt prévisibles et de nombreux temps morts entre les chansons, il m’a semblé que même les plus enthousiastes commençaient à ravaler quelques bâillements.
Let’s dance
Il aura fallu un classique de Bowie, pour que le plaisir atteigne un sommet dans la salle, vers la fin de la soirée. Le groupe des frères Godfrey joue une version endiablée avec orgue de «Let’s dance», Skye fait merveille en «animatrice de foule» et on danse diablement, en ce mardi soir ! Morcheeba offre ensuite «Let me see», un tube de ses débuts («Oh, let me know All of the places where we can go») qu’on chante à l’unisson sur tous les étages du MTelus.
«Mon premier Festival de jazz!»
En première partie, la Québécoise Léonie Gray a peiné à tirer son épingle du jeu, avec ses compositions pop-soul et R&B. Sa voix pourtant puissante était plus souvent qu’autrement éclipsée par les éclats de voix de tous ces gens qui trinquaient en attendant la prestation de Morcheeba. «C’est mon premier Festival de jazz», a lancé candidement la jeune femme qui a fait preuve d’un aplomb remarquable en tenant le coup pendant près d’une demie heure, en plus de se montrer déjà à l’aise sur une grande scène. Parions qu’on vous reparlera bientôt de Léonie Gray.