On les entend jouer dans les rues, le métro, les parcs mais qui sont-ils? Qui sont ces musiciens de talent qui agrémentent notre quotidien?
Portrait d’Ariana et Curtis
Moi – Depuis combien d’années chantez-vous dans les rues?
Ariana – On a commencé à chanter dans le métro quand on est arrivés à Montréal. Par la suite, on s’est déplacés dans la rue parce que c’était mieux pour nous. C’est plus le fun. Le métro c’est bon l’hiver. L’été on préfère jouer à l’extérieur. C’est très agréable et très payant.
Curtis : Je viens d’une petite ville de la Nouvelle-Écosse. Je chantais avec un band dans la rue. J’adorais ça. J’ai voulu faire la même chose ici.
Moi – Vous venez de Nouvelle-Écosse, qu’est-ce qui vous a décidé de vous installer à Montréal?
Ariana – Je voulais apprendre le français. En Nouvelle-Écosse, je faisais des spectacles en français mais je souhaitais chanter quelque part ou les gens pouvaient comprendre les paroles.
Moi – Qu’est-ce qui vous motive à vous lever le matin pour chanter dans le métro ou dans la rue?
Ariana – J’ai toujours aimé chanter pour les gens parce que la musique rend le monde heureux. Voir les gens heureux me rend heureuse. Quand on est arrivés à Montréal, on était obligés de jouer tous les jours parce qu’on n’avait pas d’argent. Maintenant, on joue pour le plaisir.
Moi – L’été dans la rue, qu’est-ce que vous préférez?
Les deux – Tout!!
Ariana – Et puis, on peut travailler tous les jours. C’est très joyeux, y a du soleil et on n’a rien à planifier d’avance. Puis, quand il pleut, on se repose.
Moi – Chanter des heures d’affilée, ça doit être épuisant. Quels sont vos trucs pour relaxer?
Ariana – On peux rester au lit et dormir facilement 12 heures par jour. C’est un autre avantage d’être libre de notre temps.
Moi – Quelle est la différence entre la rue et les bars?
Curtis – Dans la rue, c’est vraiment honnête. Le feedback est vraiment direct. Le monde aime, il reste. Il n’aime pas, il part. Dans les bars, on ne sait pas s’ils aiment, s’ils écoutent.
Ariana : Dans les bars, si les gens parlent, ça ne marche pas pour nous. Pour l’instant, on joue chaque mercredi Au Petit Bar sur la rue Saint-Denis. Cet endroit est pour la musique. On ne peut pas parler durant les sets. C’est très petit et les clients sont géniaux.
Moi – Quels sont vos spots préférés?
Ariana – Le Vieux-Montréal, le Chinatown, le Village. Y a moins de bruit et de circulation.
Moi – Est-ce qu’on peut connaître d’avance vos emplacements?
Ariana – Pas vraiment. On décide souvent à la dernière minute l’endroit où l’on va jouer. Ça fait partie de nos avantages.
Moi – Avez-vous l’intention d’aller jouer ailleurs … dans d’autres villes?
Curtis – Peut-être dans deux ans en Floride mais pour l’instant, ce qui serait intéressant c’est de faire une tournée au Québec. On fait toujours des petites tournées en Nouvelle-Écosse parce qu’on vient de là.
Moi – Quel est votre répertoire?
Ariana – On joue une quarantaine de chansons françaises, surtout Brel, Piaf, Aznavour, Montand, Félix, Ginette Reno. Je chante en dix langues alors notre répertoire est assez large.
Moi – 10 langues?!?!?!
Ariana – Hahahaha!! Oui, je chante en 10 – 11 langues mais je ne les parle pas toutes!
Moi – Vous êtes anglophones, pourquoi avoir choisi de chanter en français?
Ariana – J’ai décidé il y a quatre ans d’apprendre le français. Avant ça, je ne disais pas un mot. J’ai appris la chanson Non, je ne regrette rien. Je me suis demandée, est-ce que je peux rouler les R. Oui, je peux rouler les R alors je peux chanter Édith Piaf. J’ai remarqué que les gens préfèrent quand je chante en français. Je trouve aussi que c’est plus facile de transmettre les émotions en français. Les chansons anglaises sont beaucoup plus froides.
Moi : Pour vous, jouer dans la rue c’est…?
Ariana et Curtis : La liberté.
Moi : Combien de temps pensez-vous chantez encore dans la rue?
Ariana – Pour toujours, j’espère.
Photos et vidéos : Johanne Gobeil
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