Besoin d’évasion? De lumière? Le parcours multimédia Rêver l’Asie, à l’affiche au Palais des congrès de Montréal, vaut le détour! En pleine grisaille hivernale, cette exposition immersive haute en couleur plonge le visiteur dans l’exotisme des univers culturels de la Chine et du Japon. Grâce à la technologie, on redécouvre un tableau emblématique du patrimoine chinois; on se laisse aussi envoûter par des scènes de théâtre d’ombres, ainsi que de splendides estampes japonaises qui défilent partout autour de nous.
Lancée à la mi-décembre, à quelques jours du brouhaha du temps des Fêtes, l’exposition Rêver l’Asie est, en quelque sorte, un voyage virtuel des plus apaisants qui se déroule dans trois salles. Les projections sont diffusées en boucle. Vous passez le temps que vous voulez dans chacune des galeries. Plusieurs sièges et même des chaises berçantes vous attendent. Il faut prévoir environ 1h15 minutes, pour profiter pleinement de ce rêve éveillé, concocté par l’équipe montréalaise d’Oasis immersion et le studio français d’art numérique Danny Rose.
La «Joconde de Chine»
L’un des temps fort de cette expérience immersive est assurément La fête de Qingming au bord de la rivière, une oeuvre si célèbre qu’on la surnomme la «Mona Lisa chinoise» ou la «Joconde de Chine». Le tableau original, peint sur un parchemin de plus de cinq mètres, est généralement attribué à l’artiste Zhang Zeduan (1085–1145). On y représente des scènes de la vie quotidienne de différentes strates sociales de la dynastie Song (entre 960 et 1279).
Comptant plus de 500 personnages, une soixantaine d’animaux et une vingtaine de bateaux, cette toile est truffée de renseignements historiques sur le commerce, l’artisanat, le folklore, l’architecture et les moyens de transport de l’époque.
Théâtre d’ombres
Reconnu comme la plus ancienne forme de théâtre de marionnettes au monde, le pi ying, aussi nommé «théâtre d’ombres chinoises», est inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Dans ce type de spectacle qui aurait été inventé il y a environ 2 000 ans, les figurines sont projetées sur une toile éclairée par une lampe à l’huile. Chaque performance est un voyage à travers des récits épiques, des légendes et des contes populaires, transmettant certaines leçons de vie.
Pour faire renaître cet art ancestral avec la magie des ordinateurs, le collectif Danny Rose s’est inspiré, en particulier, d’oeuvres du Musée d’art populaire du théâtre d’ombres chinois de Minhang (Shangai), où se trouve la plus grande collection de marionnettes d’ombres au monde.
Différentes musiques accompagnent de belle façon la représentation de ces trésors culturels. Il serait intéressant d’indiquer qui sont les compositeurs des pièces de cette bande sonore.
Geishas et samouraïs
La troisième et dernière salle de l’exposition nous entraîne au Japon, à travers le mouvement artistique ukiyo-e, ce qui signifie «images du monde flottant». Ce courant qui s’est développé à l’époque d’Edo (1603-1868), est surtout axé sur l’estampe, un art qui a révolutionné la perception artistique en mettant l’accent sur des lignes fluides et des couleurs vives. Ici, on fait place aux geishas, aux guerriers samouraïs et autres figures de l’imaginaire collectif japonais.
Ces projections ont été inspirées par les estampes japonaises qui ont commencé à circuler en Europe durant la seconde moitié du XIXe siècle, lorsque le commerce s’est ouvert entre l’Occident et le Japon. À voir ces images éblouissantes, on comprend mieux l’impact de l’art japonais en occident où il a notamment influencé la peinture des impressionnistes et les arts décoratifs.