C’était soir de grande première au Théâtre Saint-Denis, tapis rouge inclus, mercredi soir, avec la nouvelle création du Cirque Éloize, Serge Fiore, Seul ensemble. Promis à un spectacle musical, visuel et acrobatique unique, les univers de Serge Fiori et du Cirque Éloize ont réuni sur scène 15 acrobates et 5 danseurs.
Après une brève introduction de Jeannot Painchaud, président et chef de la création du cirque Éloize, le spectacle a pris son envol au son de la pièce Vert. Les artistes, rassemblés sous une structure ressemblant à une grotte dont l’intérieur semblait recouvert de tapis shaggy, arboraient des costumes beige et brun avec des accents de jaune rappelant la pochette de l’album Harmonium. Le spectacle se déroulera sur une piste sonore préenregistrée, décevant d’autant plus qu’on assiste à un hommage à l’oeuvre d’un grand musicien.
Les œuvres musicales de Fiori choisies afin d’accompagner les seize tableaux ont été : Vert, Comme un fou, En pleine face, De la chambre au salon, Si bien, Viens danser, Chanson noire, Depuis l’automne, Premier ciel, Le corridor, Aujourd’hui, je dis bonjour à la vie, Histoire sans paroles, L’exil, Dixie, Harmonium et Comme un sage.
La première partie comportait beaucoup de chorégraphies inspirées de la poésie de Fiori et laissait peu de place aux acrobaties du Cirque Éloize. Alors que pendant la deuxième partie, les acrobaties étaient au rendez-vous, certains numéros étant seulement accompagnés de la trame instrumentale.
L’utilisation d’un rideau diaphane a permis des effets de superpositions réussies entre les projections, les acrobates s’exécutant en arrière-plan notamment pour la pièce En pleine face où le visage de Serge Fiori, cigarette à la bouche, est projeté sur le rideau. Les arts circassiens quant à eux réunissaient jongleries, contorsions, portées acrobatiques, pôle, fil de fer et cordes lisses. Le cadre aérien a été le numéro le plus spectaculaire de la soirée. Les deux acrobates exécutaient des mouvements ressemblant au trapèze au cours desquels ils ont démontré autant de force que d’agilité. Leur performance était à couper le souffle.
Des enregistrements de Serge Fiori racontant des anecdotes concernant les chansons préparaient les spectateurs avant chaque numéro et permettait une douce transition. Le tableau de la chanson, Aujourd’hui, je dis bonjour à la vie a mis en vedette deux acrobates s’amusant comme des enfants. Ils sautaient et virevoltaient à l’aide de la planche coréenne. Un délice.
L’adresse d’une acrobate tout en contrôle d’une roue Cyr a été des plus séduisant. Au son de la chanson Harmonium, le numéro a débuté tout en hauteur en voltigeant avec la roue, puis une fois au sol, la virtuosité de l’artiste a été tout aussi impressionnante. Le spectacle a pris fin avec la chanson Comme un sage.
Malheureusement, certains décors composés de carton m’ont laissé perplexe, surtout pour un spectacle-événement comme celui-là. Le choix des éclairages majoritairement blancs, des costumes dans les tons de beige, m’a également déçu. Il manquait définitivement de couleur.
Je me demande encore ce que la musique de Serge Fiori apportait aux prestations acrobatiques et vice-versa. Parfois, j’avais l’impression que la musique à tue-tête m’empêchait d’apprécier les numéros spectaculaires des acrobates et à d’autres moments ce sont les numéros acrobatiques qui m’empêchaient d’apprécier la sublime musique.
L’album Serge Fiori, Seul ensemble est disponible en magasin et sur les plateformes numériques.
Le spectacle est en résidence au Théâtre Saint-Denis, jusqu’au 31 mars. Ensuite il sera présenté au Théâtre Capitole dès le 20 juin.
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Photos: Sébastien Jetté