Le clown mélancolique s’avance lentement sur scène, traînant une longue corde. Déjà là, petits et grands sont attentifs. Puis, s’amènent des personnages aux manteaux verts et aux oreilles si longues qu’ils doivent les lever quand ils croisent leurs partenaires. On verra aussi un requin qui nage en eaux brumeuses. On assistera à des adieux bouleversants pourtant joués par un seul comédien sur ce qu’on devine être un quai de gare. Tout au long de la soirée, le théâtre se marie à l’art clownesque et au mime.
Vous l’aurez compris, l’une des grandes qualités du Slava’s Snowshow est de suggérer l’action, sans paroles, ce qui laisse à chaque spectateur, la latitude, pour interpréter ce qu’il voit et entend. Précisons que la trame sonore est un puissant moteur de ce voyage féerique porté par des musiques de Vangelis, Beethoven, Rodrigo et, bien sûr, un extrait de Carmina Burana de Carl Orff, durant la fameuse tempête de bouts de papiers blancs.
Les avantages du parterre
Parfois avec de simples gestes de la main ou du pied, les artistes multiplient les interactions avec le public, surtout au parterre. De plus, l’un des temps forts de la soirée est le moment où une gigantesque toile d’araignée se déploie sur les têtes des spectateurs de tout le parterre! En ce jeudi soir de première, il faisait bon voir ces gens de tous les âges prendre plaisir à repousser vers l’arrière cette fameuse toile.
Retrouver son coeur d’enfant
Mieux vaut être au parterre également quand d’énormes ballons s’abattent sur la salle et qu’on s’amuse à les repousser même quand le spectacle est officiellement terminé. Est-ce là ce qu’on appelle retrouver son coeur d’enfant ?
Le Slava’s Snowshow est présenté au Théâtre St-Denis jusqu’au 6 janvier 2019.
Durée du spectacle : environ 1 h 40 minutes, incluant l’entracte