Pour célébrer le passage en zone orange à Québec, quoi de mieux que d’aller au cinéma Le Clap qui présente une nouvelle série de films pour plaire à tous les publics. Il y a le FCEQ 2021 qui présente une série de Courts métrages. On a aussi Mon année Saligner de Philippe Falardeau que j’ai adoré ainsi que le film de Disney Raya et le dernier dragon qui plaira aux plus jeunes. Cette semaine, j’ai opté pour aller voir Supernova en version originale anglaise ainsi que le film français La Daronne, avec la toujours fabuleuse Isabelle Huppert. Bien que ce soit deux films complètement différents, la richesse du jeu des acteurs et actrices en fait des bijoux de divertissement.
Daronne, La Un film de Jean-Paul Salomé
Présenté en V.O.F. Durée: 105 min
Résumé : Parlant bien l’arabe, Patience Portefeux travaille comme interprète auprès des forces policières. Elle traduit les discussions des bonzes d’une filière marocaine qui s’apprêtent à importer des centaines de kilos de haschich en France. Peinant à s’occuper du bien-être de sa mère malade et sensible au destin de l’infirmière de cette dernière, Patience flaire la bonne affaire et subtilise discrètement la cargaison telle une daronne d’expérience.
Tiré du roman à succès La Daronne de l’autrice Hannelore Cayre, ce film de Jean-Paul Salomé est à la fois une comédie policière et un hommage au talent fabuleux d’Isabelle Huppert qui se donne à 100% dans ce rôle dont elle prend un malin plaisir à jouer. On le sent qu’elle jubile dans cette double personnalité.
Tout dans ce film me plait énormément. Pas un instant, je ne me suis ennuyé à le regarder. Il y a de l’action policière, dès les premières minutes du film, qui nous permettent d’en apprendre plus sur le métier de traductrice franco-arabe dans un service de la brigade des stupéfiants de Paris. C’est captivant à souhait de les voir espionner les trafiquants. Ensuite, on apprend à connaître la famille du personnage de Patience, dont ses deux filles et sa mère qui termine ses jours dans une résidence hors de prix. On comprend que la vie de Patience, depuis son enfance, a souvent été rocambolesque et contre la loi, tout le contraire de ces dernières années à travailler pour la police. Puis, suite à une surprenante conversation, Patience sera entrainé dans un spirale de mensonges, dédoublement de personnalité et ingéniosité pour tenter de reprendre le contrôle de sa vie et aider ceux qu’elle aime.
J’adore l’humour parfois subtil et souvent exagéré, mais jouissif de ce film. Je me délecte du fait que ce soit les femmes qui ont les responsabilités et le contrôle, et que les hommes sont des subalternes et sont même un peu niais. En plus du jeu fabuleux d’Isabelle Huppert qui se transforme en Daronne gracieuse et en contrôle, je jubile de voir Jade-Nadja Nguyen incarner la propriétaire de l’immeuble où vit Patience. Son personnage n’a l’air de rien, puis il prend des proportions surprenantes qui m’ont fait à la fois rire et m’a grandement impressionné.
Au final, ce film m’a plus énormément grâce au mystérieux et mélancolique personnage de Patience (Isabelle hupert), et le mélange de suspense, drame de mœurs et d’humour de ce film des plus surprenant.
Comédie policière réalisée par Jean-Paul Salomé. Scén.: Jean-Paul Salomé, Hannelore Cayre d’après son œuvre. Mus. orig.: Bruno Coulais. Int.: Isabelle Huppert, Hippolyte Girardot, Farida Ouchani, Liliane Rovère.
Supernova Un film de Harry Macqueen
Présenté en V.O.A. Durée: 95 min
Résumé : Un couple gay – un musicien et un romancier – s’embarque pour un voyage à travers l’Angleterre dans leur caravane, alors que l’un d’eux souffre des premiers symptômes de démence.
Harry Macqueen signe un film sensible, sur le sujet poignant d’accompagner un conjoint atteint de démence précoce, dans les derniers moments de sa vie. Et c’est grâce aux acteurs Colin Firth (Sam) et de Stanley Tucci (Tusker), que ce film fonctionne aussi bien. Ces deux acteurs sont des amis de longue date dans la vie et cela se remarque par leurs regards complices, leur connivence palpable. Dès les premières minutes du film, alors que ce couple voyage ensemble dans cette autocaravane pour ce dernier périple, en se remémorant leurs plus beaux et doux souvenirs, on croit en ce couple, et on est empathique de ce qui leur arrive.
Ce film est tourné tout en retenue, en simplicité et avec peu de mots. Les silences et les regards parlent d’eux-mêmes et résonnent fort en nous. Et le tout est accompagné d’images sublimes de paysages champêtres et de régions montagneuses fabuleuses qu’il faut voir sur grand écran. Les moments les plus poignants du film nous rentrent dedans dans les vingt dernières minutes, alors que Tusker et Sam abordent en toute franchise, leur vision opposée des prochains mois à venir. Alors que l’un mentionne son désir de terminer sa vie dans la dignité et de ne laisser que de bons souvenirs de lui, l’autre est déterminé à consacrer sa vie à prendre soin de son amour dont il n’est pas prêt à faire son deuil et désire garder près de lui le plus longtemps possible. Le jeu des acteurs est criant de vérité et nos larmes ne sont jamais bien loin. Un film bouleversant qui donne envie d’aimer inconditionnellement.
Drame romantique écrit et réalisé par Harry Macqueen. Mus. orig.: Keaton Henson. Int.: Colin Firth, Stanley Tucci, Pippa Haywood.
Mon année Salinger Un film de Philippe Falardeau
Présenté en V.F. Durée: 101 min
Résumé : Au milieu des années 90, Joanna se rend à New York et déniche un emploi auprès d’une agente littéraire qui compte dans son écurie le célèbre écrivain J.D. Salinger, auteur de L’Attrape-cœurs. Ce dernier vit loin des projecteurs depuis des années, mais ses fans lui acheminent un volumineux courrier que Joanna est chargée de lire. Ce travail ne cessera d’alimenter ses ambitions de devenir elle aussi une écrivaine.
Le film de Philippe Falardeau Mon année Saligner (My Salinger Year) est adapté du récit autobiographique de Joanna Rakoff, publié en 2014. Ce film poétique et lumineux met en vedette la grandiose Sigourney Weaver, Margaret Qualley, Colm Feore et le toujours excellent Théodore Pellerin. Voici le lien vers mon appréciation du film.
Drame écrit et réalisé par Philippe Falardeau, d’après l’œuvre de Joanna Smith Rakoff. Mus orig. : Martin Léon. Int. : Margaret Qualley, Sigourney Weaver, Théodore Pellerin, Colm Feore.
Pour l’horaire de tous ces films au cinéma Le Clap ainsi que la liste des autres films présentés dans ce cinéma : http://www.clap.qc.ca/