Mylène Gilbert-Dumas est une écrivaine québécoise prolifique, connue entre autres pour ses romans historiques, Les dames de Beauchêne, Lily Klondike, ou encore ses romans plus contemporains Yukonnaise, Deuxième vie et son plus récent dans le style thriller historique le livre de Judith. Avec Trop c’est comme pas assez, aux éditions de l’Homme, Mylène relève un nouveau défi en nous proposant un essai sur notre relation à l’argent et la société de surconsommation. Ce livre d’un peu plus de 150 pages nous entraine dans une belle réflexion et des trucs efficaces pour une liberté personnelle et financière.
Résumé : Vous avez l’impression que la vie est une course perpétuelle?
Vous êtes endetté et tentez de vous sortir la tête de l’eau?
Vous aimeriez reprendre le contrôle de votre vie afin de la réinvestir de sens?
Mylène Gilbert-Dumas vous invite à revoir vos habitudes quotidiennes, à remettre en question votre rapport à la consommation et à effectuer un virage en douceur vers une décroissance individuelle. Elle se confie avec humour sur ce qui l’a elle-même poussée à réduire son train de vie pour retrouver sa liberté personnelle et financière, et ainsi réaliser son plus grand rêve.
Ce petit livre plein de bon sens et d’inspiration prouve hors de tout doute qu’une vie plus ancrée dans la réalité est la clé de l’équilibre et du bonheur, et que ceux-ci sont accessibles à tous. À votre tour de faire les choix qui s’imposent!
En introduction, Mylène Gilbert-Dumas nous raconte une histoire sur la technique spéciale de la chasse aux singes en Afrique. Étonnamment, cette légende je l’avais déjà entendu, il y a de nombres années, lors d’une conférence sur le lâcher-prise et cela m’avait profondément marqué comme histoire imagée et remplie de bon sens. Dès cet instant, j’ai su que j’allais adorer ce petit livre rempli de questionnements, de réflexions et surtout de belles idées simples et efficaces pour changer nos habitudes et prendre en main notre vie.
Quand je lis un livre et que certains passages me plaisent beaucoup, m’interpellent ou me questionnent, je marque la page pour y revenir plus tard pour m’y attarder plus longuement. Avec ce livre, je crois bien avoir marqué presqu’une page sur deux, tellement il y avait des informations pertinentes et des réflexions importantes à creuser.
Dans ce livre, Mylène nous parle de notre société de consommation, les voisins gonflables, pourquoi on aime changer de téléphone aux 2 ans, et changer d’auto dès qu’elle est payée. Elle nous montre comment c’est facile de vivre à crédit, et surtout, elle nous raconte l’émouvante histoire de son ami Wilfrid qui a été pour elle le déclencheur pour changer sa vie. D’enseignante de français au secondaire, elle est devenue écrivaine à temps plein pour réaliser dès maintenant, son rêve de jeunesse, plutôt que d’attendre à la retraite. Pour cela, elle a revu sa manière de penser, de vivre, de consommer, d’épargner. Et dans ce livre, elle nous explique ses choix, ses motivations, ses trucs, tout en nous expliquant que ce n’est pas une recette pour tous, mais une base de réflexion pour notre propre vie. «Je n’ai pas de grandes vérités ni de règles absolues à vous offrir… Je vous suggère… de prendre dans ce livre ce qui vous convient et de l’adapter à votre personnalité.»
Contrairement à d’autres essais qui peuvent sembler ardus à lire, celui-ci est simple à suivre, car l’autrice nous raconte ses expériences personnelles, ses erreurs de vie, ses moments d’introspection, et elle y ajoute des exemples concrets, des anecdotes, et surtout des citations, des références à d’autres livres comme ceux de Pierre-Yves McSween, Pierre Fortin, Barry Schwartz. Tous les liens vers ses recherches sont listés à la fin du livre.
Ce livre est vraiment à l’image de Mylène (que je connais depuis ma jeune adolescence), simple, accessible, rempli de gros bon sens. Alors qu’elle nous raconte bien candidement ses expériences de vie, ses aspirations, ses déceptions (entre autres son désir tout jeune d’être un Jedi, après avoir vu ses premiers films de Star Wars), on a l’impression de jaser avec une amie. Lorsqu’elle nous lance des questions sur nos objectifs de vie ou qu’elle nous partage les siennes, on se surprend à comparer nos réponses, à justifier nos choix, à célébrer nos bons coups et à revoir certains de nos comportements malsains.
Parmi les moments clés pour moi, il y a entre autres le chapitre 6, le plaisir ce n’est pas le bonheur, où Mylène fait la différence entre les deux notions et le chapitre 9 On s’habitue à tout. C’est là que j’ai eu plusieurs réponses à des questions que j’avais en tête depuis longtemps. Par exemple, pourquoi, les gens qui vont régulièrement en croisières, semblent blasés, ou même très exigeants et ne semblent pas s’amuser autant que nous ? Pourquoi, les enfants qui reçoivent une multitude de jouets à Noël ne semblent pas l’apprécier autant que nos grands-parents étant jeunes, recevaient un morceau de linge et une poupée pour toute l’année ? Pourquoi un gagnant d’un gros lot à la loterie, un an plus tard, n’est-il pas nécessairement plus heureux qu’avant ? J’ai adoré la perspective de Mylène dans ces chapitres et les références au livre de Barry Schwartz Le paradoxe du choix.
Voici quelques brides du livre qui m’ont marqué, soit parce qu’ils ont renforcé mes positions, ou qu’ils ont répondu à certaines de mes questions que je me pose depuis longtemps, ou encore, car ils ont éveillé en moi des réflexions qui vont probablement m’amener à changer quelques comportements.
« Quand on garde en tête un objectif important, quelque chose qui nous motive, qu’on veut vraiment accomplir, les dépenses superflues deviennent absurdes, elles ne font tout simplement pas le poids.»
«Si on vous annonce qu’il ne vous reste que quelques semaines ou quelques mois à vivre, que ferez-vous de ce temps ? Que regrettez-vous de ne pas avoir encore fait ?»
«L’adaptation hédoniste. L’effet de nouveauté se dissipant tranquillement, l’être humain tend à retrouver son niveau habituel de satisfaction de la vie.»
L’essai est découpé en cinq parties, dont une qui nous dresse des observations sur notre notion du confort, la différence entre le bonheur et le plaisir. Un autre nous décrit comment notre société, avec la publicité entre autres, nous incite à surconsommer et à nous endetter. Et finalement, une partie nous décrit les étapes nécessaires pour changer nos perspectives et apprendre à rembourser nos dettes, de même qu’une section nommée trousse de survie.
Ainsi, ce livre peut être très intéressant pour apprendre à reprendre le contrôle sur nos finances. Il y a de très bons moyens pour y arriver. Également, il y a plusieurs trucs pour apprendre : comment faire un budget et s’y tenir; comment gérer la fameuse carte de crédit; comment diminuer ses attentes (vouloir ce qu’on a et vouloir ce qui est là) ; comment mettre l’emphase sur nos priorités ? Et finalement, la gratitude, voir le verre à moitié plein, plutôt qu’à moitié vide. Prendre le temps de voir et d’apprécier ce que l’on a.
Au final, ce livre est très précieux. On peut le lire pour y trouver des astuces pour revoir ses habitudes quotidiennes. On peut ensuite réfléchir afin de peut-être remettre en question certains choix, et même notre mode de consommation. Et aussi, on peut y retourner lire des passages et y extraire des phrases clés pour se motiver à persévérer.
Rappelez-vous «On est riche quand on est pauvre de besoins!»
Mylène Gilbert-Dumas est l’autrice de 18 ouvrages, dont 3 pour la jeunesse. Son premier roman, Les dames de Beauchêne, a remporté le prix Robert-Cliche en 2002 et a été finaliste au Grand Prix littéraire de la relève Archambault. Elle vit à Sherbrooke et partage son temps entre les voyages et l’écriture.
Prix : 21.95$
Nombre de pages : 168 pages
Date de parution : 24 février 2021
Éditions de L’homme : http://www.editions-homme.com/