Au lendemain du splendide concert d’ouverture du 40e Festival de jazz de Montréal, on a eu droit à de grandes émotions, ce jeudi soir encore, au Théâtre Maisonneuve, où une foule largement hispanophone venait voir la chanteuse mythique, Omara Portuondo. Âgée de 88 ans, cette survivante du Buena Vista Social Club estime être arrivée au bout de sa route artistique et elle s’offre un «One last kiss tour».
Les deux fondateurs du FIJM, André Ménard et Alain Simard, ont saisi l’occasion pour remettre à l’octogénaire, le Prix Antonio-Carlos-Jobim qui récompense un artiste s’étant «particulièrement démarqué dans le domaine de la musique du monde». «Gracias ! Gracias !» s’est exclamée la dame, visiblement heureuse de cette attention, après 70 ans de carrière, où elle aura partagé la scène, notamment, avec Édith Piaf et Nat King Cole.
Fête cubaine
Celle qui a enregistré des dizaines de «hits» internationaux («Besame mucho», «Lagrimas negras», «Nosotros», etc.) et parcouru le monde, chante désormais assise, en gardant un oeil sur les paroles de ses chansons, inscrites dans un cahier posé à sa droite. Cela ne l’empêche pas d’être dynamique et d’user de son magnétisme durant toute la soirée. Elle a, somme toute, bien conservé sa voix et elle peut encore tenir la note un bon moment, mais la puissance d’antan se raréfie.
Cela dit, en un peu plus d’une heure et demie, la dame aura offert moins d’une dizaine de pièces, en cédant souvent les ondes aux généreux solos de ses excellents musiciens, sous la direction du pianiste Roberto Fonseca. Aussitôt la chanson terminée, elle se plaît à la reprendre en la faisant chanter au public qui en redemande. C’est ainsi que «Guantanamera», par exemple, s’est étirée sur près d’une quinzaine de minutes.
Belle surprise, en fin de soirée, avec la visite du pianiste de jazz cubain Chucho Valdés, acclamé par la salle ! Pendant que le musicien «jamme», Omara scande «Chucho !», «Chucho !» avec tout Maisonneuve ! Fête cubaine, à Montréal, je vous dis ! C’est finalement avec Chucho, seul au piano, que la chanteuse iconique nous lègue un dernier «Besame mucho».
Dire adieu avec le sourire
Pas un moment de tristesse dans ce concert d’adieu, mais plutôt des yeux étincelants, témoignant du plaisir d’avoir vécu et de vivre encore avec la fierté de représenter la musique cubaine. L’inextinguible passion d’Omara pour la culture de son pays émeut et impose le respect !
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À noter que le pianiste 🔗 Chucho Valdés se produit ce soir (28 juin), à la Maison Symphonique, à 19h.
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