Danse Danse présente jusqu’à samedi (20 novembre 2021) une saisissante chorégraphie qui aborde les thèmes du deuil, de la perte et de la solitude. Ce spectacle qui touche aussi au théâtre, est signé par les montréalais David Albert-Toth et Emily Gualtieri. Leur compagnie Parts+Labour_Danse, réunit sept danseurs sur la scène de la Cinquième salle de la Place des Arts pour la création de «Efer» qui signifie « cendres » en hébreu.
D’entrée de jeu, l’une des interprètes tend un micro à un danseur. Mais, c’est pourtant une voix enregistrée qu’on entend dire : «Un jour, je vais tout perdre… il fera noir…» Un procédé qui semble refléter la fatalité, tracée d’avance pour chacun d’entre nous, sans que nous ayons à prononcer un seul mot.
Au rythme d’un train avançant sur des rails, la musique d’Antoine Berthiaume nous entraîne dans un espace indéfini : «entre le plus jamais et le pas encore», indiquent les chorégraphes. En effet, une femme viendra se raconter aux derniers instants de sa vie. «I’m dying», lance-t-elle, comme si elle nous parlait juste avant de quitter ce monde.
Lumière bleutée et fumée, les éclairages de Paul Chambers magnifient le rituel qui se joue sur scène où un homme répandra des cendres scintillantes évoquant peut-être de la poussière d’étoile.
L’un des temps les plus forts du spectacle : au moment où les sept danseurs s’enlacent comme s’ils ne faisaient plus qu’un, voilà que chacun tombe littéralement, tour à tour, comme arraché au groupe. De départ en départ, il n’y aura bientôt plus qu’un seul danseur debout. La chaleur humaine aura été délogée par la solitude.
Pareilles images s’avèrent bouleversantes, particulièrement en cette période de pandémie où tant de gens vivent un deuil.
Mais, la vie reprendra ses droits, car non seulement le mot «Efer» signifie « cendres », mais il est à la fois, un symbole de finitude et de renouveau en hébreu. Et voilà les danseurs bras levés qui se laissent emporter par des rythmes énergiques. On ne peut s’empêcher de penser à une séance de danse exercice sans doute un peu trop longue.
Enfin, soulignons que les chorégraphes Emily Gualtieri et David Albert-Toth ont déjà présenté plusieurs créations dont « La vie attend », en ouverture de la saison 2017-18 de Danse-Cité. Après deux semaines à guichets fermés, l’oeuvre a poursuivi sa tournée dans les provinces de l’Atlantique et à Toronto. Voici donc une nouvelle occasion d’apprécier le travail de ces artistes de chez nous.
Efer
Chorégraphie de : David Albert-Toth et Emily Gualtieri
Interprètes : Fabien Piché / Brianna Lombardo / Milan Panet-Gigon / Nicolas Patry / Léna Demnati / Maïka Giasson / Charles Brecard
Musique : Antoine Berthiaume / Éclairages : Paul Chambers
Cinquième Salle, Place des Arts / 16 au 20 novembre 2021
Webdiffusion en direct : 19 et 20 novembre, 2021
Pour le programme et l’achat de billets, cliquez sur : Danse Danse
Crédit photo: Guzzo Desforges