Les finissants de l’École nationale de cirque présentent leur spectacle de fin d’année à La TOHU, jusqu’au 12 juin. Main à main, vélo acrobatique, jonglerie, trapèze, etc., certains numéros sont combinés à des chorégraphies. On termine d’ailleurs la soirée avec un sympathique clin d’oeil au french cancan. Compte-rendu de la première de ce spectacle intitulé Jusqu’au prochain moi.
Parmi les 26 artistes qui sont sur scène à la TOHU, en ce printemps 2022, certains sont venus d’aussi loin que de l’Australie, du Brésil et de plusieurs pays d’Europe pour étudier à l’ÉNC. L’homme de théâtre Didier Lucien qui se présente comme le «metteur en piste» de ce spectacle, en résume ainsi le fil conducteur : «Une personne rêve qu’elle
est quelqu’un d’autre qui rêve d’être quelqu’un d’autre jusqu’à ce qu’elle devienne ce rêve.»
C’est dans cet esprit que ces jeunes circassiens repoussent leurs limites pour atteindre toujours de nouveaux sommets, «jusqu’au prochain moi». Malgré ces bonnes intentions, le spectacle tarde à trouver son rythme. Certains numéros dont celui du mât chinois et le duo de roues Cyr sont chaudement applaudis, tout comme l’artiste qui joue de la harpe suspendue au plafond. Par contre, plusieurs erreurs viennent gâcher de nombreux moments. Est-ce à cause de la nervosité en ce soir de première ?
Il y a aussi des élans humoristiques très discutables au programme. Par exemple, est-il vraiment nécessaire de nous faire la démonstration des différents types d’applaudissements qui devraient traduire notre degré d’enthousiasme ? Cela ne m’a pas fait rire. L’idée d’indiquer au public comment applaudir a-t-elle sa place, surtout dans un contexte pédagogique où l’on est censé encourager les jeunes à éviter les comportements stéréotypés ?
Quant à la scène intitulée Hôpital, elle m’a laissé perplexe. À la suite de la simulation d’une chute lors d’un numéro de cerceau aérien, le personnel d’urgence, clownesque, apporte une civière puis on enchaîne avec «Équilibre sur cannes». On voit alors apparaître des vieillards en jaquettes d’hôpital qui se déplacent péniblement en s’appuyant sur leurs cannes, marchettes, etc. Se moquer ainsi des aînés malades est-il souhaitable, surtout dans un contexte pédagogique ?
Heureusement, l’énergie débordante de ces jeunes est mieux canalisée dans la deuxième partie de ce spectacle d’environ 90 minutes. La musique se fait alors plus dansante et de larges sourires éclairent les visages sur la scène et dans la salle.
Sans tout vous dévoiler, disons que ça se termine par un beau moment d’émotion au son de la chanson Immortels du regretté Alain Bashung. En guise de rappel, un numéro de cancan où garçons et filles s’en donnent à coeur joie en agitant leurs jupes transparentes et lumineuses !
Jusqu’au prochain moi / spectacle des finissants de l’École nationale de cirque
«Mise en piste» : Didier Lucien
À la TOHU de 2 au 12 juin