Cent ans après sa naissance, Ludmilla Chiriaeff, fondatrice de l’École supérieure de ballet du Québec et des Grands Ballets Canadiens, a été célébrée avec brio lors du spectacle annuel de l’École supérieure.
Sur la scène de la salle Pierre-Mercure, 120 jeunes danseurs ont donné vie à un programme riche et varié, rendant hommage à la vision et à l’héritage de cette femme d’exception.
Un parcours hors du commun
Le spectacle a retracé le parcours fascinant de Ludmilla Chiriaeff, née à Riga en Lettonie en 1924. Sa passion pour la danse s’est manifestée dès son plus jeune âge, mais son rêve a été interrompu par les bouleversements de la Seconde Guerre mondiale. Déportée dans un camp de concentration, puis confrontée aux bombardements de Berlin, elle a su surmonter les épreuves et poursuivre sa passion avec une détermination sans faille.
Un hommage à travers la danse
Le spectacle a présenté des extraits de grandes œuvres du répertoire classique, telles que Lac des Cygnes et Carmina Burana, mais également des créations originales contemporaines et des danses de caractère du folklore québécois.
Des moments forts
Parmi les moments forts de la soirée, on peut citer Carmina Burana, chorégraphié par Fernand Nault, avec ses costumes rouge vif et son énergie débordante. Moi, mes chaussures…suivies, une chorégraphie de Monik Vincent, a raconté l’histoire de Ludmilla à Berlin pendant la guerre, tandis que Le Lac des Cygnes – Acte II, chorégraphié par Lev Ivanov, a transporté le public dans la magie de ce ballet intemporel.
Une reconnaissance méritée
L’hommage s’est poursuivi avec Madame’s bar – Hommage, mettant en scène les exercices au barreau, chorégraphiés par Ludmilla Chiriaeff et Gaby Baars. Continuum, une jolie chorégraphie contemporaine de Jean Grand-Maître, a précédé Les héritières, une création d’Anne Plamondon.
La finale, Il me reste un pays, inspirée par la danse folklorique québécoise et chorégraphiée par Sophie-Estel Fernandez, a transporté le public dans une célébration vibrante de la culture québécoise.
Un héritage durable
Ce spectacle a été un hommage inoubliable à Ludmilla Chiriaeff, une femme visionnaire qui a marqué de manière indélébile le monde de la danse au Québec. Son talent, sa passion et sa détermination ont inspiré des générations de danseurs et continuent d’influencer l’art chorégraphique d’aujourd’hui.
Dès 1952, à son arrivée au Québec, elle fera office de pionnière en créant une école de danse et elle fondera les Grands Ballets Canadiens alors qu’il n’existe que de petites compagnies, nous raconte Michel Boudot.
« J’ai fait partie de la première cuvée de ses élèves en 1953. Puis elle a été ma patronne aux Grands Ballets ainsi que celle de mon épouse Barbara. Le ballet a commencé ici grâce à cette femme mi-Russe mi-Polonaise au Québec, » poursuit le nonagénaire qui garde aujourd’hui encore une forme exceptionnelle.