Dans l’éclatante splendeur de la Basilique Notre-Dame, le 11 décembre 2024, les Montréalais ont pu assister à une des œuvres les plus majestueuses de la musique classique : Le Messie de George Frideric Handel. Ce monument musical, dirigé par le renommé chef d’orchestre Yannick Nézet-Séguin et accompagné par l’Orchestre Métropolitain (OM) a transformé cette soirée à une soirée musicale inoubliable. Un chœur et un orchestre d’une finesse inégalée qui ont transporté l’audience dans une expérience divine d’exception.
Un décor sacré pour une œuvre céleste
La Basilique Notre-Dame, avec ses voûtes gothiques et ses jeux de lumières subtiles, s’est révélée être l’écrin parfait pour accueillir ce chef-d’œuvre intemporel. L’architecture imposante et les vitraux chatoyants ajoutaient une dimension presque surnaturelle à la musique, magnifiant chaque note et chaque mot.
Après avoir remercié Geoffroy Salvas d’avoir accepté de remplacer le baryton Jonathon Adams , l’ orchestre a commencé à jouer. Dès les premières mesures de l’ouverture orchestrale, une atmosphère de recueillement s’est installée.
On a pu alors découvrir les solistes talentueux canadiens: la soprano Anne-Sophie Neher, la Mezzo-soprano Emily D’Angelo, le ténor Frédéric Antoun, et le baryton Jonathon Adams. Leurs voix puissantes et expressives, combinées à la profondeur dramatique de l’œuvre, nous a captivé tout le long.
La première partie: L’Annonciation et la naissance de Jésus , cette partie de l’histoire est très pastorale, sans aspérité, avec des contours très doux et des longues arches. Le timbre distinctif d’ Emily d’Angelo la soliste nous a élevé admirablement avec son interprétation “O thou that tellest good tidings”.
Le chef d’orchestre ne faisait pas de pauses et donc enchaînait sans interruption. Le public était pris dans son tourbillon de gestes précis. L’action musicale combinée au chœur a pris forme et l’exaltation du public était au comble.
Une fois l’entracte terminée, l’orchestre, dirigé par un chef habité par l’œuvre, a continué de jouer avec une justesse et une sensibilité telles que chaque passage, des plus joyeux aux plus contemplatifs, ont été une révélation.
Dans la deuxième partie, la crucifixion et la résurrection, les airs de baryton et de ténors se sont succédés avec aisance. Le contraste entre la légèreté et la gravité au sein même du chœur donne des moments privilégiés.
Le célèbre “Hallelujah” point culminant de l’oratorio, qui a littéralement fait vibrer les murs, et le public, ému, s’est levé comme le veut la tradition anglaise, dans un moment d’union quasi mystique. La précision et la passion du chœur étaient palpables, chaque voix s’entrelançant harmonieusement.
Les musiciens, chacun doté d’une présence et d’un talent remarquables, ont livré des performances profondément émouvantes. Leur maîtrise technique était au service d’une interprétation vibrante, accompagnant chaque aria des solistes.
Après des applaudissements bien mérités, l’audience, composée d’amateurs de musique classique et de curieux, ont continué la troisième partie de l’histoire, la rédemption. Le soprano clair de Anne-Sophie Neher a rempli Notre Dame avec “I know that my Redeemer liveth” et le “Worthy is the Lamb that was slain” au final a laissé le public ému.
Les applaudissements nourris et prolongés témoignaient de l’impact de cette soirée exceptionnelle.
Le Messie de Handel, véritable joyau, interprété dans ce cadre majestueux, n’a pas seulement célébré l’esprit des fêtes, mais a également offert un moment de transcendance, rappelant la puissance universelle de la musique et de l’art.
Cette représentation a été une occasion unique de savourer une œuvre majeure de la musique classique dans un lieu emblématique.