Après avoir été présenté dans plusieurs pays d’Europe, c’était la première montréalaise de Showman au Théâtre St-Denis le 21 novembre dernier. Anthony Kavanagh amorce son spectacle en « mourant » sur scène. Il passe ensuite les deux heures suivantes à s’adresser aux âmes (le public) pour leur expliquer ce qu’est la vie sur terre, avant qu’elles y descendent. Il en profitera donc, au fil des numéros pour faire un survol de la société, en riant des nombreux travers des êtres humains.
Bien que certains sketchs ont fait éclater de rire le public, ils étaient beaucoup plus timides à d’autres moments de la soirée.
Une idée originale, mais…
Le premier gros bémol de ce spectacle, c’est le manque de fil conducteur. Bien que le concept de départ soit original, les liens entre les numéros étaient difficiles et manquaient de fluidité. Anthony Kavanagh va dans tous les sens ! On commence avec du stand-up, dans lequel se glissent des extraits de personnages et des imitations, et tout d’un coup, il se met à chanter ! Soit dit en passant, Anthony Kavanagh a une très belle voix. Cependant, le spectacle est trop chargé. On s’y perd.
Le deuxième élément qui m’a énormément titillée, c’est son numéro triste, avec lequel il a terminé son spectacle. Beaucoup d’humoristes aiment présenter ce type de monologues, mais très peu en maîtrisent vraiment les fondements et réussissent à bien les intégrer aux autres numéros. Anthony Kavanagh, y parle du décès de ses parents et de l’importance de profiter du présent. Il termine avec son interprétation de It’s Hard to Say Goodbye. Et voilà, c’est la fin de la soirée. On quitte donc le spectacle avec le sentiment qu’il manque un punch de fin…
Le dernier élément qui m’a fait grincer des dents, ce sont ses blagues faciles, remplies de clichés, et qui frôlaient parfois la misogynie. Il y va de quelques blagues de fifs et de comparaisons douteuses entre les hommes et les femmes… Du réchauffé finalement. Des blagues qu’on a entendues à maintes reprises, mais qui aujourd’hui sont moins bien acceptées. Le public était d’ailleurs beaucoup moins réceptif lors de ces boutades.
Quelques bons coups
Showman n’est tout même pas un flop. Il y a eu des moments exquis pendant la soirée. Notons notamment son imitation de Cœur de pirate dans un interphone de commande à l’auto chez McDonald et son personnage d’avocat haïtien.
Assurément, Anthony Kavanagh excelle avec ses personnages. Ce sont ses numéros de stand-up qui étaient moins réussis. Peut-être étaient-ils moins collés à l’humour et à l’actualité québécois. Après tout, même si l’humoriste se tue à répéter qu’il est québécois dans les publicités des Fromages d’ici, il est resté très longtemps en Europe. L’humoriste gagnerait certainement à revoir certaines références et retravailler la mise en scène.
Malade, il reporte ses prochaines représentations
L’humoriste souffrirait d’une bursite septique, d’une cellulite infectieuse et d’un streptocoque A, et aurait d’ailleurs été hospitalisé dans la journée de mardi, quelques heures avant de fouler les planches pour sa première. Il est donc au repos forcé pour les prochains jours.
Anthony Kavanagh doit donc reporter deux spectacles qui étaient inscrits à son agenda cette semaine. Celui du vendredi 24 novembre, au Théâtre des Deux-Rives, à Saint-Jean-sur-Richelieu, est déplacé au jeudi 4 janvier 2018, et celui du samedi 25 novembre, à la Salle Albert-Dumouchel, à Valleyfield, est reporté au samedi 6 janvier 2018.
La tournée Showman – Il était une fois Anthony Kavanagh se poursuivra ensuite au jusqu’en octobre 2018. Toutes les dates ici : http://www.anthonykavanagh.com/#oneman