Le vernissage de l’exposition de bronzes Corps en mouvement, calme et volupté du sculpteur André Desjardins, a eu lieu ce jeudi 25 octobre. L’occasion de prendre le temps de découvrir ou redécouvrir cet artiste international dont les œuvres se retrouvent dans de nombreuses collections privées et publiques prestigieuses.
Inspiré et influencé par Corno, il semblait naturel qu’André Desjardins présente ses œuvres dans la galerie de celle qui nous a quittés il y a presque deux ans. Sans contredit, l’amour du corps et l’expression de celui-ci dans tout ce qu’il a de plus brut est le point commun le plus frappant des deux artistes.
L’agencement des toiles de Corno, au dessin très caractéristique, coloré et appuyé offre un contraste captivant avec les bronzes. On observe chez Desjardins un travail originel, de part l’utilisation des matériaux bien sûr, mais aussi et surtout de part les poses et les thèmes des sculptures. L’artiste utilise souvent une base pour ses œuvres, qui rappelle le bois, la terre, métaphores de la source, de la genèse et du commencement. L’emphase est portée sur des corps nus ou légèrement vêtus, aux muscles finement découpés, qui n’a pas été sans me rappeler l’esthétique des bandes dessinées de Peeters et Schuiten.
Le sculpteur puise son inspiration dans des concepts et des symboles forts : la liberté, l’amour, le silence, l’infini et choisi une représentation simple et imagée à la fois, qui s’inscrit logiquement dans son retour aux sources. Les visages aux yeux fermés semblent se livrer à une introspection, état qui permet au public de se concentrer sur l’attitude physique, portant l’essentiel de la vision et du message de l’artiste. Une démarche très spirituelle, donc, qui nous recentre sur des valeurs fondamentales et nous projette dans une paisible contemplation.
Le travail de sculpture est efficacement présenté au travers de vidéos, qui illustrent les différentes étapes, notamment celles sur terre glaise et permettent de comprendre la démarche et l’environnement dans lequel André Desjardins évolue.
Amateurs ou curieux sont invités à découvrir cet artiste québécois, discret et atypique jusqu’en avril 2019 à la Galerie Corno, à Montréal.