Leila Mahiout, directrice des relations publiques pour le Festival du Monde Arabe, a livré un discours des plus sentis lors du lancement de la 20e saison. Dans un élan de fierté, elle a rappelé combien la société montréalaise et québécoise faisait preuve d’une ouverture sans pareil, férue d’expérience et de nouveautés. Un appel à la créativité mis à mal par un partenariat non renouvelé par le Gouvernement du Québec. Alors que la programmation met en valeur une diversité de spectacles audacieux, allant du classique au moderne, de l’hommage à la découverte, le futur s’annonce difficile pour un Festival qui se décrit en mode survie.
Le Festival du Monde Arabe semble donc être victime de l’Actualité, avec un grand A, celle qui fait les tendances et qui défait les acquis. Un amalgame entre religion et culture, qui voile les objectifs pourtant rassembleurs du Festival, à savoir bénéficier d’un espace de création libre, au sein d’une société que Madame Mahiout a qualifiée de « mosaïque ». Un très beau terme, qui met aussi de l’avant le dynamique des artistes d’ici, d’à côté, d’ailleurs et la richesse émergeant de leur collaboration.
Dans ce contexte, le thème du Festival « Au Midi du monde » raisonne de bien étrange manière. Est-il question d’une croisée des chemins ? L’avenir nous le dira, mais la métaphore ici fait plutôt référence à l’absence d’ombre pour se cacher. Au vu et au su de tous, on ne fait qu’un et on ne se déconcentre pas.
Sous un voile de brouillard paradoxal confrontant incertitude et vingt années d’acrobaties, les cinq axes majeurs de la programmation sont dévoilés et s’articuleront aussi bien autour du classique, que de la pop, ou encore du sacré.
Pour commencer, le volet Salon de la Culture, qui traitera des enjeux culturels et sociaux-politiques. L’emphase a été mise sur la série documentaire Jeunesse Arabe, Yallah!. En collaboration avec TV5 et Urbania et présenté par la chanteuse La Bronze, nous sommes invités à découvrir cette jeunesse et ses rêves, dans différentes régions du monde.
Vient ensuite le volet Cinéma, en partenariat avec le Cinéma du Parc. Cinq films sur fond de conflits qui confrontent l’humain à des choix implacables.
Les Arts de la Scène et leur section Entrée libre, qui rendront hommage aux artistes locaux, de Montréal ou du Québec, qui ont participé au Festival et qui ont marqué son histoire. Souvenirs et clins d’œil ne manqueront pas de faire sourire les fidèles spectateurs !
Les Arts de la Scène – spectacles payants : cette année, une large place est accordée aux femmes, pour preuve, le spectacle d’ouverture Et la femme chanta Dieu qui mettra en vedette entre autres Diana Léon et Claire Campbell. Ces deux danseuses ont d’ailleurs convaincu un large auditoire, suite à leur prestation en direct, au cours du lancement. Un rapprochement des corps, sur une musique enjouée, qui appelle à la candeur et à la joie, bref un très bon avant-goût, avant le 25 octobre. Parmi les autres spectacles à ne pas manquer : Ayoub Sisters, mélange de pop et de classique, mêlées aux sonorités arabes, le 1er novembre ; Abozekry Project et le jeune prodige du oud, Mohamed Abozekry, le 8 novembre ; et pour clôturer cette saison : Oum par elles, hommage à Oum Kalthoum, le 17 novembre.
Pour finir, le volet Les Immortels, qui mettra en lumière les plus célèbres chansons du monde arabe.
Éclectique, enivrante, nostalgique et aventureuse, autant de qualificatifs que l’on espère pouvoir attribuer au Festival du Monde Arabe pour un autre vingt ans…
Le Festival du Monde Arabe aura lieu du 25 octobre au 17 novembre 2019. Toutes les informations au festivalarabe.com.