L’un des grands musiciens de notre époque, Rinaldo Alessandrini, nous a rappelé, ce (mardi) soir, la pleine signification des mots splendeur baroque. Avec son ensemble Concerto Italiano en formation réduite, ce chef d’orchestre et claveciniste a présenté un programme où prédominaient des oeuvres de compositeurs italiens, dont Corelli, Vivaldi et Scarlatti.
Première constatation, Alessandrini a fait le voyage jusqu’à nous avec des musiciens de très haut niveau. À voir le violoniste Boris Begelman à l’oeuvre, on comprend tout de suite les critiques qui répètent à son sujet que sa virtuosité est toujours au service de la musique. Avec Andrea Rognoni au violon, Ludovico Minasi au violoncelle et Alessandrini au clavecin, nous avons redécouvert les richesses infinies de la sonate en trio pour deux violons et basse continue.
La précision des attaques, les nuances, la beauté des timbres, tout cela voyageait à merveille grâce aux belles conditions acoustiques de la Salle Bourgie. Plus encore, nous avons été épargnés du tintamarre des déneigeurs qui s’apprêtaient à sévir dans le secteur.
Ajoutons que Boris Begelman sera de retour à Montréal en mai prochain, alors qu’en plus de jouer de son instrument, il dirigera Arion orchestre baroque dans un programme intitulé Handel : Orgue et délices (Salle Bourgie du 15 au 17 mai).
Cantates pour soprano
Au programme, également, en cet heureux soir du 14 janvier, des cantates pour soprano où ce quatuor de rêve accompagnait Sonia Tedla Chebread. Cette interprète sobre et très à l’aise dans ces partitions s’est illustrée, entre autres, dans l’Aria final de la Cantate Splende più dell’usato de Leonardo Leo. Le trompettiste Gabrielle Cassone s’est joint au groupe, notamment, pour la splendide Cantate Su le sponde del Tebro de Scarlatti.
Homme de peu de mots
En entrevue aux ArtsZe, en décembre dernier, Rinaldo Alessandrini disait : «Vous savez, je n’ai pas tellement l’habitude de parler durant mes concerts… je préfère laisser la place à la musique.» C’est exactement ce qu’il a fait en dirigeant sobrement son ensemble, assis au clavecin, dos au public, se levant entre les pièces pour saluer. Cela dit, il a si bien parlé à travers la musique que nous n’oublierons pas ce merveilleux concert.
Concerto Italiano
Rinaldo Alessandrini (clavecin et direction), Boris Begelman et Andrea Rognoni (violon), Ludovico Minasi (violoncelle), Sonia Tedla Chebreab (soprano), Gabriele Cassone (trompette).
Salle Bourgie, 14 janvier 2020.
Concert de Rinaldo Alessandrini, ce soir
Tout autre programme, ce (mercredi) soir, à la Salle Bourgie, alors que Rinaldo Alessandrini jouera seul au clavecin des pièces de J. S. Bach, Böhm, Buxtehude, L. Couperin, Frescobaldi et Froberger.