Ceux qui aiment la voix de Luce Dufault seront comblés avec cet album car elle est à l’avant-plan dans le mix et posée sur des musiques soyeuses, signées, entre autres, par Richard Séguin, Zachary Richard, Catherine Major et Moran. Première constatation, il n’y a pas de batterie, mais les arrangements de Jean-Sébastien Fournier (claviers et percussions), Jean Garneau (guitares et percussions) et Karl Surprenant (basse et contrebasse) se fondent aux mélodies et semblent couler de source. Parmi les temps forts de l’album : Le coeur de l’océan, un texte du regretté Thierry Séchan sur une musique de Daniel Lavoie. «Le coeur de l’océan c’est ton coeur C’est là que je vis… Dans la lumière douce de ton regard bleu». Une douceur, plus que bienvenue en ces temps difficiles, traverse l’album, notamment, avec Les chiens et les oiseaux (Daniel Bélanger). «J’ai donné un peu d’eau à des chiens perdus Ils ne m’ont pas mordu… ils reviennent pour qu’on joue à la balle». Quant aux questionnements amoureux, ils revêtent un ton bon enfant, grâce à la belle chanson Dire combien je t’aime de Luc De Larochellière et Andrea Lindsay. Ailleurs, même la fatalité est abordée avec sérénité : «S’il s’avère qu’il n’y a rien après, ni avant Considère que je t’aime entre deux néants» (Daniel Bélanger). Les textes sont inclus, alors que la pochette et les photos sont d’un raffinement digne de mention. En résumé, Dire combien je t’aime est un disque calme et doux rehaussé par les arrangements pour cordes d’Antoine Gratton. Il ne faut pas s’attendre à des vers d’oreille comme Soirs de scotch, mais cet opus se termine avec la toute première chanson dont Luce signe la musique sur un texte à faire rêver de Marc Chabot : La chanson de Cohen. Parions que la compositrice Dufault n’a pas dit son dernier mot !
Luce Dufault – Dire combien je t’aime
3,5 / 5