Le premier orchestre de musique classique canadien composé essentiellement de musiciens et musiciennes issu.es de la diversité s’apprête à donner son tout premier concert. Il s’agit de l’ensemble montréalais Obiora, fondé par Brandyn Lewis, contrebassiste à l’Orchestre symphonique de Montréal et Allison Migeon, coordonnatrice culturelle au sein de divers organismes. La formation va jouer devant public, samedi soir (28 août 2021), à la salle Pierre-Mercure.
En entrevue aux ArtsZé, la cofondatrice Allison Migeon explique que son but est d’augmenter la diversité au sein du milieu de la musique classique et aussi de faire connaître des compositeurs de couleur. «De ce fait, on espère que les gens des communautés culturelles se reconnaîtront à travers notre démarche et viendront nous voir.»
Pour l’instant, l’Ensemble Obiora compte une trentaine de musiciens d’origines diverses : afrodescendants, latino-américains venus essentiellement de Colombie et du Venezuela, asiatiques, maghrébins, etc. L’idée de former un orchestre voué à la diversité est déjà bien connue au Royaume-Uni, où l’orchestre Chineke a fait son apparition, il y a plus de cinq ans déjà. «On s’est dit que ce serait une bonne idée de faire la même chose ici, à Montréal. »
Un orchestre sans chef
Au concert inaugural d’Obiora, 26 musiciens seront sur scène pour jouer des oeuvres de trois compositeurs afrodescendants, soit Jeff Scott, Samuel Coleridge-Taylor et Joseph Boulogne. Ce dernier, aussi appelé «Chevalier de Saint-Georges», est loin d’être un inconnu pour de nombreux mélomanes. Entre autres, l’ensemble canadien Tafelmusik a publié un album principalement composé de pièces de Joseph Boulogne, intitulé Le Mozart noir.
Le pianiste Daniel Clarke Bouchard qu’on a découvert aux côtés d’Oliver Jones, il y a une dizaine d’années, fait maintenant partie d’Obiora. Cet artiste qui a gravé sur disque, entre autres, de la musique de Claude Léveillée, participera, cette fois-ci, à l’interprétation d’un morceau du Britannique Coleridge-Taylor, décédé en 1912, à l’âge de 37 ans.
Obiora va aussi jouer une oeuvre de Tchaïkovski. Les pièces au programme ont été choisies par Brandyn Lewis, directeur artistique, mais, pour l’instant il n’y a pas de chef, souligne Allison Migeon, directrice générale de la formation. «Nous voulons réunir éventuellement une cinquantaine de musiciens et plus pour former un orchestre symphonique.»
L’Ensemble Obiora présentera aussi, bientôt, deux mini concerts gratuits dans le cadre du programme Quand l’art prend l’air du Conseil des arts de Montréal: samedi 11 septembre à 14h00, arrondissement Lasalle, Parc des Rapides / dimanche 12 septembre à 14h00, arrondissement Sud-Ouest, Parc des Jazzmen.
Obiora, qu’est ce que ça veut dire ?
Obiora est un mot de la langue igbo, parlée au Nigéria et qui signifie «le désir, le coeur du peuple».
Concert inaugural de l’Ensemble Obiora
Salle Pierre-Mercure, 28 août 2021, à 20h
Programme :
Startin’ Sumthin’ – Jeff Scott (5 minutes) / Nonet en fa mineur, op. 2 – Samuel Coleridge-Taylor (25 minutes)
Entracte
Symphonie no.1 en sol majeur – Joseph Boulogne (15 minutes)
Sérénade pour cordes, op.48 – Piotr Ilitch Tchaïkovski (30 minutes)
*Photo de musiciens de l’Ensemble Obiora en répétition, fournie par la directrice générale de l’orchestre, Allison Migeon.