Les éditions Michel Lafon viennent de publier Steven avant Spielberg, de Gilles Penso, une biographie romanesque de l’un des plus grands réalisateurs de tous les temps. Au programme : Une incursion dans les coulisses du cinéma, mais également de l’enfance de Steven Spielberg. Une analyse détaillée de la filmographie de Spielberg, en lien avec son enfance, ses peurs, ses aspirations, ses fascinations, ses idoles, ses parents, mais surtout sa passion pour la caméra et la réalisation.
Résumé : C’est l’histoire d’un petit garçon fasciné par les étoiles, terrifié par les requins, obnubilé par la télévision et le cinéma. Un garçon chétif, réservé, espiègle et doté d’une imagination débordante. Le jour où il découvre que la caméra 8 mm de son père lui permet de métamorphoser le monde qui l’entoure, sa vie change à tout jamais. Ce garçon s’appelle Steven, et si tout le monde connaît aujourd’hui ses films, peu réalisent à quel point chacun d’entre eux reflète fidèlement ce qu’il vécut pendant son enfance. Biographie romanesque d’un être résolument à part, Steven avant Spielberg vous fait découvrir l’enfant avant le cinéaste. Chapitre après chapitre, ses jeunes années s’y révèlent, portant déjà en germe tout ce qui fera de lui l’un des réalisateurs les plus populaires de tous les temps.
Avec la venue dans les prochains jours du tout nouveau film de Steven Spielberg, The Fabelmans, une semi-autobiographie basée sur la propre enfance de Spielberg dans l’Arizona d’après-guerre, de l’âge de sept à dix-huit ans, le livre Steven avant Spielberg semble être un excellent complément à lire, même si c’est une pure coïncidence si ces deux œuvres totalement différentes abordent tous deux l’enfance de Spielberg et son influence sur le réalisateur qu’il deviendra et les films à succès qu’il réalisera.
Je n’ai pas encore vu le film, mais après avoir lu le livre, j’ai envie d’en savoir plus, d’en voir plus sur la vie de ce grand cinéaste. Et juste avec la bande-annonce, j’ai pu voir des moments-clés qui sont décrits dans le livre, et je suis certaine que bien que ce que raconte Gilles Penso est somme toute une biographie romanesque, il y a plusieurs réalités qui y sont décrites et qui ont influencé Spielberg dans sa carrière.
Ce livre est plus qu’une biographie, c’est surtout et avant tout une analyse détaillée de la filmographie de Steve Speilberg, en lien avec des moments charnières de son enfance. Voilà donc un procédé original et unique pour nous présenter la vie et la carrière de ce grand réalisateur.
Cela débute sur une anecdote où Arnold, le père de Steven, surprend son fils, en l’amenant voir les Perséides dans le ciel, lui disant que «Rien de mauvais ne peut venir de là-haut». Cet événement et cette phrase seraient les prémisses de l’envie de Spielberg de faire des films tels que Rencontres du troisième type et E.T. l’extra-terrestre. Ainsi tout ce chapitre les yeux dans le ciel, contient l’analyse des films de Steven, en lien avec les extra-terrestres. Et on ne parle pas ici que de ses longs-métrages, mais également ses films amateurs, ses téléfilms et les épisodes de séries TV qu’il a réalisés surtout au début de sa carrière. La liste de sa filmographie est d’ailleurs décrite à la fin du volume.
Dans le livre, il y a également un chapitre sur ses peurs, qui ont engendré entre autres le film Les dents de la mer, et plusieurs séquences éprouvantes pour les acteurs dans les films d’Indiana Jones (Serpents, insectes, rats…). On y parle aussi de ses idoles telles que Stanley Kubrick, Alfred Hitchcock, mais également de ses coups de cœur cinématographique, tel que Lawrence d’Arabie de David Lean, qu’il verra à maintes reprises. Il fera même de David Lean son guide et mentor.
On en apprend beaucoup sur l’enfance de Steven, mais encore plus sur son processus créatif, comment il a réussi à s’infiltrer dans les studios de Universal, pour éventuellement obtenir un contrat de sept ans chez Universal TV.
Avec cette fascinante incursion dans les coulisses du cinéma et la précision des détails sur chacun de ses films, il n’est pas surprenant de savoir que dorénavant je ne verrai plus les films de Spielberg de la même manière, en sachant ce qui l’a motivé à créer telle scène ou engagé tel acteur pour un rôle, ou encore l’effet de tel angle de caméra sur le spectateur, ou même le pouvoir de la musique et l’éclairage sur la peur des gens. Exemple de découverte qui m’a fasciné. : «Ce n’est jamais par hasard que Steven choisit ses couleurs. Dans Les dents de la mer, par exemple, il demande à l’équipe des décors, des costumes et des accessoires de supprimer le rouge partout où c’est possible. Du coup, cette couleur n’apparaît que lorsque le sang jaillit à l’écran, décuplant naturellement son impact…»
À la fin du livre, Gilles Penso raconte comment il a rencontré Steven à quelques reprises, et il nous présente la bibliographie qu’il a décortiquée pour nous décrire avec tant de précision et de détails les coulisses de création et les anecdotes de l’enfance de Spielberg qui en sont les inspirations. Il mentionne même que c’est par hasard que le film The Fabelmans et son livre sortent en même temps, car son livre, il était écrit aux trois quarts lorsqu’il a eu vent du film.
Gilles Penso : journaliste spécialisé dans les films fantastiques et les effets spéciaux, Gilles Penso collabore depuis le début des années 1990 à des revues professionnelles et grand public (SFX, le technicien du film, Sonovision, Le film français, L’écran fantastique). Il produit et réalise des programmes télévisés et des documentaires pour France Télévision et Disney Channel, Planète, Ciné + et Sony Movie Channel. Passionné très tôt par l’œuvre de Steven Spielberg, il a signé de nombreux articles, essais et dossiers consacrés à son travail. Il finit par le rencontrer à plusieurs reprises à partir de 1995. Pour l’un des documentaires de Gilles Penso dédié à un grand maître des effets spéciaux, Steven Spielberg interviendra à titre personnel pour lui permettre d’utiliser gracieusement des extraits de Jurassic Park. C’est le genre de geste que l’on n’oublie pas!
Prix : 29.95$
Nombre de pages : 317 pages
Date de parution : 10 novembre 2022
Éditions Michel Lafon : https://michel-lafon.ca/