Le public présent à la Maison Symphonique se souviendra longtemps de ce spectacle enchanteur signé Chris Botti dans le cadre du Festival international de jazz de Montréal. Un des plus célèbres trompettistes au monde nommé multiples fois aux Grammys et lauréat du meilleur album instrumental pop en 2013 pour Impressions, a assurément le sens inné du showbizz.
En plus, de manier son instrument avec brio, le musicien américain de descendance italienne, propose une liste de pièces tirées entre autres du great American songbook, de Danny Boy à You Don’t Know What Love Is que Tony Bennett avait popularisé mais aussi du Leonard Cohen avec Halleluia et du Nina Simone avec Feeling God.
Les musiciens de haut niveau
De plus, loin du trompettiste qui interprète seul sur scène ses airs, Botti, aussi séduisant maître du swag, s’est entouré de musiciens de haut niveau qui, aux claviers (Julian Pollack), aux guitares (Ben Butler), à la contrebasse (Zach Moses), au saxophone (Andy Snitzer) et à la batterie (Lee Pearson) complètent cet ensemble magique. D’ailleurs le drummer énergique, humoristique et puissant explose à tout moment, parfois debout; habile au lancer des baguettes en l’air, il nous en fera voir de toutes les couleurs.
Le talent de Botti est aussi de choisir des artistes invité.e.s sur le volet. Ils viennent enrichir le spectacle de leur voix, de leur élégance et de leur génie. Au Bleu Note Jazz Club à New York où il a plusieurs fois tenu une résidence artistique, son ami Sting avec qui il a tourné pendant deux ans, est d’ailleurs venu à quelques reprises prêter sa voix à la trompette.
Les invités triés sur le volet
À Montréal, quand la blonde et jolie violoniste Caroline Campbell forme le duo avec le trompettiste sur Emmanuel ou My Funny Valentine que la magnifique Sy Smith anime joyeusement le public et interprète un des succès de Sinatra entre autres, In the Wee Small Hours of the Morning, la conquête est totale.
Chris Botti demeure un artiste discret laissant une place de choix à ses invités tandis qu’il joue avec passion de son instrument. Certes il a eu pour mentor Miles Davis, mais son premier éveil musical se fait à la télévision grâce au trompettiste Doc Severinsen à la barre du Johnny Carson Show.
Parmi les invités du jour, le très démonstratif John Splithoff, guitariste chanteur, viendra interpréter deux de ses oeuvres, soit Paris et Raye. Mais le clou de cette soirée bienveillante, est assurément l’arrivée de la très colorée et phénoménale Veronica Swift. Pieds nus et dansante, elle s’engagera dans une bataille de son avec Chris Botti; elle, reproduisant à la voix, le son de la trompette, lui fidèle à son instrument. Elle répondra aussi à la contrebasse. Puis l’apothéose, Botti lui refilera sa trompette qu’elle jouera brillamment pendant quelques instants. Un grand moment dans ce spectacle qui n’en finissait plus de nous offrir de l’inattendu.
Au final, l’immense What a Wonderful World a résonné et nous a rappelé Louis Armstrong, devant un public subjugué, illuminé par les portables d’une salle qui en aurait pris encore malgré deux heures bien remplies.
Photos : Victor Diaz Lamich – www.instagram.com/chrisbottimusic/
En accueil : Caroline Campbell, Lee Pearson et Chris Botti