En plein milieu des années 1960, une artiste est devenue célèbre à travers le monde. Malheureusement, elle est rapidement tombée dans l’obscurité après une décennie. Heureusement, le Musée des beaux arts de la rue Sherbrooke à Montréal permet aujourd’hui de redécouvrir son incroyable œuvre.
Organisée par le Buffalo AKG Art Museum, cette exposition itinérante est la plus complète jamais réalisée sur l’artiste visionnaire Marisol (1930-2016). En plus de présenter ses œuvres emblématiques des années 1960 et 1970, ainsi que des créations plus tardives, cette rétrospective comprend également des croquis, des études et des photographies personnelles de l’artiste. Ces éléments nous offrent un nouvel éclairage sur sa méthode de travail, sa vie et son époque.
Née à Paris de parents vénézuéliens, Marisol a passé sa jeunesse entre Caracas, New York et Los Angeles. Formée à l’Académie Julian et aux Beaux-Arts à Paris, elle s’est définitivement installée à New York au début des années 1950. C’est là qu’elle a étudié aux côtés de Hans Hofmann et a commencé à se consacrer à la sculpture. Sa percée artistique est survenue grâce à des portraits sculpturaux déconcertants et sarcastiques, réalisés en bois et intégrant souvent des objets trouvés.
La féminité
Lors de ma visite au musée, j’ai été émerveillé par le travail innovant et audacieux de cette artiste fantastique. Marisol explore la construction culturelle de la « féminité » et intègre de nombreuses influences artistiques dans son œuvre : art populaire, art précolombien, cubisme, dadaïsme, collage. Dans les années 1960, elle a acquis une reconnaissance internationale pour ses groupes de sculptures multimédias et ses figures totémiques grandeur nature, réalisées avec des techniques mixtes. Nombre d’entre elles illustrent le rôle des femmes dans la société.
Au cours des décennies suivantes, Marisol a continué à créer des portraits-sculptures d’artistes renommés, tels que Georgia O’Keeffe with Dogs en 1977, ainsi que des personnalités politiques, à l’instar de Desmond Tutu en 1988. En 1968, elle a représenté le Venezuela à la Biennale de Venise et a été l’une des quatre femmes parmi les 149 artistes sélectionnés pour la documenta à Kassel. Jusqu’à son décès en 2016, Marisol a continué à sculpter tout en explorant d’autres techniques artistiques telles que le dessin, la gravure et la photographie.
Une exposition impressionnante à voir jusqu’au 21 janvier. Détails ici.