L’humoriste Jonathan Roberge vient de publier aux éditions Stanké, Bisou, Le one-man show damné qui n’a presque jamais vu le jour. Comme son nom l’indique, ce livre est en grande partie, la transcription de son tout premier one-man show, qui a eu le mauvais timing d’être présenté alors qu’une pandémie et un diagnostic de cancer pour son fils sont venus reporter et annuler ses représentations. Ce récit retrace la vie de l’humoriste, son enfance, mais aussi ses réflexions sur la vie, et sur le cancer de son fils. Le tout est accompagné d’une superbe et touchante préface de Marie-Annick Lepine.
Résumé : Bisou, c’est la transcription (mais pas tout à fait) de ce qui aurait été le tout premier one-man show éponyme de Jonathan Roberge. Un spectacle qui devait retracer les malchances qui ont ponctué la vie de l’humoriste et qui, comble du malheur, aura dû être annulé plus d’une fois en raison du diagnostic de cancer de son fils, d’une pandémie, d’une récidive, d’un confinement, d’une récidive, d’un reconfinement et de trois autres récidives.
Bisou, Le one-man show damné qui n’a presque jamais vu le jour, c’est plus qu’une retranscription d’un spectacle, c’est aussi les coulisses de celui-ci et une préface extrêmement touchante de la conjointe de Karl Tremblay des Cowboys Fringants, qui sont des amis proches et de longue date de Jonathan et sa famille.
En prologue, Jonathan nous raconte sa série d’entrevues et de reportage photo qu’il fait en novembre 2019, pour faire la promotion de son premier one-man show, tout en dévoilant son amour pour l’humour depuis un très jeune âge et comment il a commencé en humour. Le ton du livre est alors déjà donné. Des réflexions, des anecdotes, des moments touchants et surtout beaucoup de dérision et d’autodérision s’y retrouvent. Comme il le dit lui-même : « J’aime tourner en dérision ce qui se prend au sérieux et rendre important ce qui ne l’est pas ou devrait l’être à mes yeux. J’aime que, dans une anecdote insignifiante, on puisse essayer de passer un semblant de message. » Et c’est cela qu’il accomplit avec ce spectacle.
D’entrée de jeu, Jonathan rappelle que ces monologues rédigés entre 2016 et 2019 n’étaient destinés qu’à du rodage. Ils n’étaient pas encore complètement peaufinés pour un spectacle. Avec beaucoup d’autodérision, Roberge raconte ses anecdotes d’enfance, tout en ajoutant des mises en contextes, des apartés et des interludes de réflexions. Il est question entre autres de défis avec une clôture électrique dans son enfance. Il termine ce numéro ainsi : « La raison pour laquelle je vous parle de ça, c’est que moi, à l’âge de huit ans, je faisais ça pour me faire aimer, vous comprenez ? Je me définissais dans le regard des autres. Faire rire les gens, c’était ma façon à moi de me faire aimer… Eh bien, ce soir, je suis prêt à sacrifier mon gros égo en me pétant la gueule devant vous dans l’espoir de vous soutirer un rire, de ressentir – ne serait-ce que l’espace de deux minutes – un peu d’amour…»
Il aborde beaucoup de sujets importants et parfois tabous, comme la masculinité, l’homophobie, son corps, l’estime de soi, le fait de manger ses émotions et bien sûr la tumeur de son fils. Il réussit à nous faire rire à travers des sujets très peu réjouissants. Il trouve toujours des façons d’aborder ces sujets avec légèreté et humour. À cela s’ajoutent des déboires complètement loufoques et drôles de son enfance, en lien avec des chèvres et des poules. Et il aborde le sujet des classes sociales, avec un sujet malodorant et une anecdote désopilante d’une soirée chez les parents de sa blonde à l’époque de son adolescence.
Bisou, Le one-man show damné qui n’a presque jamais vu le jour est finalement un spectacle qu’on aurait vraiment apprécié voir sur scène.
Jonathan Roberge
Humoriste, animateur, comédien, auteur et réalisateur, Jonathan Roberge brille sur la scène culturelle québécoise depuis plus de quinze ans. Après avoir publié Fiston (VLB éditeur, 2015), qui réunissait les textes d’une série Web, et Le petit Roberge (Cardinal, 2017), recueil de chroniques destinées à la radio, il publie la transcription de son premier spectacle Bisou, Le one-man show damné qui n’a presque jamais vu le jour.
Nombre de pages : 216 pages
Prix : 24.95$
Date de sortie : 3 octobre 2024
Maison d’édition : Stanké https://editionsstanke.groupelivre.com/