Après plus de 300 représentations en France, Amok s’installe à la Cinquième Salle de la Place des Arts du 22 au 25 février 2018 pour une plongée vertigineuse dans l’imagination d’un homme qui vous entrainera au cœur d’un voyage exotique lointain, un parcours intérieur déchirant.
Adaptée plusieurs fois pour le cinéma et au théâtre, la nouvelle Amok a été publiée en 1922 par l’écrivain autrichien Stefan Zweig. L’adaptation d’Alexis Moncorgé est exceptionnelle à plus d’un titre. Il a d’abord monté le texte de Zweig sur la scène du Théâtre de poche Montparnasse, à Paris. Applaudie par la critique, la pièce a connu un succès immédiat. Après de nombreuses supplémentaires, des représentations au festival Off d’Avignon et une tournée en France, Alexis Moncorgé vient présenter Amok à Montréal.
Seul sur scène, Alexis Moncorgé joue de façon magistrale, empreint de charisme et de fébrilité, ce personnage dont il s’est emparé corps et âme. Son interprétation lui a d’ailleurs valu le Prix Molière 2016 de la révélation masculine. Il faut dire que le comédien puise sa force de jeu dans d’illustres racines. Pour la petite histoire, le monument du cinéma français, Jean Gabin, né Jean Moncorgé, immortel interprète de Quai des Brumes, de La Grande Illusion et de Touchez pas au Grisbi, est le grand-père d’Alexis Moncorgé.
Amok, le récit
Une nuit de mars 1912, sur le pont d’un navire qui file vers l’Europe, un homme se tient à l’écart. Il a un secret trop lourd à porter et sort de l’ombre pour se délivrer de son histoire : il a besoin de parler, c’est la première et dernière fois qu’il racontera son histoire, non pas comme elle s’est réellement passée mais comme il l’a vécue, lui. Il s’explique, plaide, se défend, accuse et nous prend à partie, nous, les étrangers, qui sommes à la fois son miroir et son juge. Ce jeune médecin fuit la Malaisie où il a exercé cinq ans, au milieu de la jungle, jusqu’au jour où une mystérieuse femme « blanche » de la ville est venue solliciter son assistance…
Tout est théâtral dans Amok : ce voyage exotique lointain, ce parcours intérieur déchirant, cette rencontre obsédante avec une femme qui hante le récit comme un esprit tragique et démoniaque. Porté par la lumière intérieure du narrateur, le spectateur passe sans relâche d’un monde à l’autre, d’une passionnelle histoire d’amour à un conte d’épouvante, de Tolstoï à Edgar Poe, de Jekyll à Hyde. Par la grâce de Stefan Zweig, les personnages s’incarnent avec une telle force qu’il n’y a plus qu’un pas à faire, qu’un voile à écarter, pour passer du texte à la scène.
Notes de l’adaptateur
Amok concentre en elle-même tous les thèmes de prédilection de Zweig : un jeune homme, appelé par un destin tragique, qui perd toute chance de jouer les bonnes cartes pour se sauver ; une femme adultère, coupable d’être mal aimée ; un dénouement qui ne parvient pas à les amender. Pour Zweig, l’amok est un type d’homme ou de femme, possédé par une force dangereuse et démoniaque qui lui fait perdre la raison et le pousse à agir selon d’autres lois, souterraines et obscures.
Le spectateur doute de la santé mentale du personnage. L’histoire chemine sur un fil ténu, fragile, périlleux, dans une permanente ambigüité entre réalité et irréalité, sens et non-sens, raison et folie. Où est la limite entre imagination et description objective du réel ? Entre le rêve et les faits…? Qui ne s’est jamais demandé « Est-ce que je rêve ? »
À propos d’Alexis Moncorgé
Alexis Moncorgé suit une formation classique chez Jean-Laurent Cochet où il rencontre Caroline Darnay qui le met en scène dans La Paix du Ménage de Guy de Maupassant, triptyque amoureux où il interprète l’amant Jacques de Randol. Désireux d’élargir sa formation, il suit l’enseignement d’Hélène Zidi au Laboratoire de l’acteur pendant deux ans. Cette dernière lui offre le rôle de Konstantin Treplev dans sa mise en scène de La Mouette de Tchekhov. Il fait ses premiers pas au cinéma aux côtés de Xavier Beauvois et Gérard Depardieu dans la comédie Turf, de Fabien Onteniente. En 2013, il campe le rôle d’Octave Mouret dans l’adaptation du Bonheur des Dames de Zola mis en scène par Florence Camoin pour lequel il est nommé aux Molières 2015 dans la catégorie Révélation masculine de l’année. Amok est sa première adaptation.
« [Alexis Moncorgé] impressionne par son charisme et sa puissance de jeu » – Thierry Dague, Le Parisien
« Alexis Moncorgé réalise une version sous tension. Le jeu des lumières, entre ombre et clarté, crée une atmosphère mystérieuse. L’utilisation sporadique d’une gestuelle de danseur, le jeu précis de l’acteur, l’accompagnement musical, tout contribue à nous faire entrer dans la part sombre de l’humain. » – Sylviane Bernard-Gresh, Télérama.fr
« Alexis Moncorgé réalise une adaptation sublime d’Amok, sa performance scénique est sensationnelle, elle anesthésie le spectateur autant qu’elle le remue puissamment. » – Bulles de culture
« Associé à Caroline Darnay qui le met impeccablement en scène, [Alexis Moncorgé] redonne à l’œuvre de Stefan Zweig une sombre actualité. » – Culturebox
« Alexis [Moncorgé] nous prend aux tripes dès les premières secondes pour ne nous lâcher qu’à la dernière seconde. » – onsortoupas.fr
AMOK
Mise en scène : Caroline Darnay
Adaptation d’après Stefan Zweig : Alexis Moncorgé
Interprétation : Alexis Moncorgé
Du jeudi 22 au dimanche 25 février à la Cinquième Salle de la Place des Arts dans le cadre de Montréal en lumière
À 20h, excepté la représentation du dimanche 25 février, à 15h.