Le quatuor de saxophones Quasar, en co-diffusion avec le Groupe Le Vivier, présente pour la première fois en public une oeuvre majeure du compositeur québécois Walter Boudreau. La pièce Chaleurs qui s’inspire du système solaire, sera interprétée dans une mise en scène où les spectateurs vont pouvoir déambuler autour des interprètes. Quasar s’entoure d’ailleurs d’une équipe de concepteurs visuels pour ce spectacle annoncé comme une «aventure stellaire d’une rare intensité !» De quoi s’agit-il ?
Perdue et retrouvée
D’entrée de jeu, la saxophoniste et directrice artistique de Quasar, Marie-Chantal Leclair, remercie le ciel qu’on ait retrouvé cette «oeuvre de bravoure restée enfouie pendant plus de 30 ans ! Ça n’avait pas de bon sens qu’un tel chef-d’oeuvre reste caché !» C’est le fond d’archives de l’Université Concordia qui a trouvé la volumineuse partition écrite en 1985 et dont le compositeur lui-même avait perdu la trace.
«880 mesures d’enchantement et de contrastes saisissants, un raffinement de l’écriture qui transporte tant les interprètes que l’auditeur!», s’exclame la musicienne de Quasar qui, l’an dernier, a dû se contenter de présenter l’oeuvre en webdiffusion et sans public.
Cette année, on peut dire que les astres s’alignent, grâce à l’assouplissement des mesures sanitaires. «Plus qu’une pièce monumentale, l’événement Chaleurs devient une expérience immersive, mise en scène par Maxime Genois, entouré de toute une équipe de concepteurs à l’éclairage, la scénographie, etc.»
Ces créateurs vont transposer au niveau de l’image les ambiances de la pièce d’une cinquantaine de minutes. En plus de la prestation publique le 18 février prochain, ce concert fera l’objet d’un tournage cinématographique et sera le second d’un triptyque de films d’arts de Quasar consacrés à des créations de compositeurs canadiens.
L’oeuvre sera jouée sans amplification. «Nous avons suivi les recommandations de Walter qui est un viel ami et qui est lui aussi tombé en bas de sa chaise en retrouvant cette composition foisonnante !»
Rappelons que Walter Boudreau a été chef attitré de la Société de musique contemporaine du Québec de 1988 à 2021. Dès 1968, il a fondé avec le poète Raôul Duguay l’Infonie, un ensemble marquant dans l’histoire de la musique québécoise. Le compositeur a signé une soixantaine d’oeuvres pour orchestre, ensembles divers et solistes.
Le nom de Walter Boudreau demeure aussi associé au méga-concert de La Symphonie du millénaire dont il fut codirecteur artistique avec Denys Bouliane. Cette œuvre collective de 19 compositeurs, réunissant plus de 330 musiciens, a attiré des milliers de spectateurs, le 3 juin 2000, sur le site de l’oratoire Saint-Joseph.
Une musique d’extrêmes
«Chaleurs, c’est une musique d’extrêmes ! On va d’une extrême vitesse à une extrême lenteur ! Je peux aussi vous dire que pour les musiciens ça demande un effort physique et mental relevant de la virtuosité extrême ! Mais il y a un équilibre qui se crée à travers tout cela ! Il n’y a pas une note de trop !»
Depuis sa fondation en 1994, Quasar a créé plus de 150 œuvres de musique contemporaine d’ici et d’ailleurs. «Comme nous travaillons ensemble depuis plus de 25 ans, nous sommes très connectés. En fait, je dirais que Quasar est un instrument et que nous sommes quatre pour en jouer. Plus que jamais dans ce concert, nous allons être la planète Quasar autour de laquelle les spectateurs pourront graviter.»
Bien sûr, il y aura aussi des sièges pour ceux qui préféreront restés assis durant ce spectacle présenté un seul soir dans l’Espace Orange de l’Édifice Wilder. Il n’y aura pas d’entracte : «on décolle et on atterrit une seule fois et seulement à la fin du voyage !»
Chaleurs de Walter Boudreau
Quasar: Marie-Chantal Leclair, saxophone soprano / Mathieu Leclair, saxophone alto / André Leroux, saxophone ténor / Jean-Marc Bouchard, saxophone baryton
Maxime Genois, mise en scène / Marianne Lonergan, scénographie / Flavie Lemée, conception d’éclairage / Guillaume Barrette, sonorisation et prise de son / Xavier Madore – La Conserve Média, captation
Groupe le Vivier, coproduction et co-diffusion
À l’Espace Orange de l’Édifice Wilder ainsi qu’en webdiffusion en direct le 18 février 2022 à 19h30