Michel Faubert et Marco Calliari seront de la soirée d’ouverture du Festival international du conte de Montréal, où une cinquantaine de conteurs d’ici et d’ailleurs se produiront du 22 au 31 octobre 2021. En plus d’accueillir de prestigieux visiteurs de l’étranger dont le comédien, metteur en scène et conteur Alberto García Sánchez, cette 16e édition fera place à un combat des contes. Ces derniers seront défendus par différentes personnalités publiques dont la députée Manon Massé.
Générations
Le spectacle inaugural, intitulé Générations, se veut un hommage aux aînés durement éprouvés durant la pandémie. Faubert et Calliari y livreront une performance en français et en italien du conte d’Ovide Soucy, ce vieux que même le diable ne peut vaincre dans un concours de beuverie. Suivront Renée Robitaille du Québec, Alberto García Sánchez de Catalogne, Thierno Diallo du Sénégal, Kathia Rock, innue de Malioténam et Mamselle Ruiz du Mexique. La conteuse Nadine Walsh animera la soirée. (Théâtre Outremont, le vendredi 22 octobre à 20 h).
Dans l’arène
D’autre part, des personnalités publiques se lanceront dans l’arène pour défendre cinq contes issus du répertoire d’autant de conteurs et conteuses, chacun illustrant un enjeu actuel. Le public est appelé à voter et à déterminer un gagnant. Selon la directrice artistique du FICM, Stéphanie Bénéteau, «le but est de choisir le conte qui incarne le mieux le Québec rêvé de demain.»
En lice, Le fermier et son propriétaire, conté par François Lavallée et défendu par la politicienne Manon Massé. «Il s’agit d’une histoire de capitalisme sauvage et de recherche de profit à tout prix», explique la directrice artistique. «Ce conte a une forte résonance pour madame Massé qui y voit des ressemblances avec ce que vivent de nombreux locataires montréalais face aux propriétaires de logements.»
Il sera aussi question d’interculturalisme avec L’histoire du petit bossu, conté par Oro Anahory-Librowicz, défendu par Rima Elkouri, auteure et journaliste. «Ce conte met en lumière notre tendance à blâmer les autres : c’est la faute aux juifs, c’est la faute aux chrétiens, etc. Alors que les boucs émissaires se multiplient, cette histoire s’avère tout à fait d’actualité !»
Au programme, également : Les oiseaux d’été, conté par Joséphine Bacon et défendu par Gilles Bibeau, anthropologue médical; Amédée, conté par Joujou Turenne, défendu par Dulcinée Langfelder, artiste multidisciplinaire; Les pieds palmés, conté par Mike Burns, défendu par Sophie Malavoy, communicatrice scientifique.
Le combat sera animé par l’écrivain Jean Barbe, qui fera office d’arbitre. Le public est invité à prendre part à ce débat en virtuel ou en personne, le dimanche 24 octobre à 15 h à l’Auditorium de la Grande Bibliothèque (laissez-passer en ligne). On peut aussi se rendre dès maintenant sur festival-conte.qc.ca pour visionner les contes et voter.
Le conte confronté à la diversité
«Il n’y a pas beaucoup d’homosexuels ou de transgenres dans les contes et ça donne l’impression que cet art est fermé à la modernité», estime madame Bénéteau. Comment parler d’identité sexuelle, de sexisme ou de racisme dans les contes ? Comment faire pour rendre un récit traditionnel actuel ? Ce sont des questions qu’on abordera lors de la soirée Projet Transmissions qui met en scène quatre artistes de différentes générations, qui s’interrogent sur le conte d’aujourd’hui : Michel Faubert, Nadine Walsh, François Lavallée et Patrick Dubois (Maison de la culture Janine-Sutto, le 26 octobre, 19 h 30).
Le Marathon du conte
Enfin, le Marathon du conte qui clôt habituellement le Festival sera présenté exceptionnellement le samedi, au lieu du dimanche. «On a préféré ne pas trop empiéter sur les fêtes familiales de l’Halloween.» L’événement aura donc lieu de 14h à 22h, le 30 octobre prochain, à La Maison de la culture Janine-Sutto, où une trentaine de conteurs et conteuses se relaieront sur scène.
C’est aussi à ce moment qu’on couronnera le lauréat du Combat des contes. En fait, il y aura le prix du public et le prix d’un jury composé de spécialistes. «Bien sûr, il n’y a pas de sommes d’argent liées à ces prix, mais je crois que ça demeurera intéressant de savoir quel conte avait été choisi en 2021 pour symboliser le Québec du futur. En plus, avec nos captations vidéo, nous construisons une vidéothèque qui rend ces contes disponibles pour tous aujourd’hui et pour les générations à venir.
Le Festival interculturel du conte de Montréal se déroulera du 22 au 31 octobre 2021 dans une trentaine de salles de spectacle, espaces de création et maisons de la culture.
*Photo de Michel Faubert / Crédit : Angel Montiel