Le mois de décembre était très attendu chez les assidus du cinéma Le Clap. Le 6 décembre dernier avait lieu l’inauguration du tout nouveau cinéma Le Clap de Loretteville. Dorénavant, huit nouvelles salles sont maintenant disponibles pour accueillir des cinéphiles qui auront maintenant deux endroits pour voir les nouveautés d’un peu partout dans le monde. Ainsi, pour cette semaine du 7 au 13 décembre 2018, parmi la programmation des deux cinémas Le Clap, on retrouve certains films aux deux places, mais il y a aussi passablement de films qui ne se retrouvent qu’à un seul endroit, si bien que notre choix cinématographique est encore plus grand. C’est le cas du film Can you ever forgive me ? qui n’était présenté qu’au cinéma de Ste-Foy et que je suis allée voir.
Can You Ever Forgive Me? de Marielle Heller
Synopsis : En 1992, Lee Israel n’est plus la biographe respectée d’antan. Alcoolique et irritable, elle vit dans la pauvreté. Pour survivre, elle décide de contrefaire les lettres personnelles de célébrités et d’écrivains décédés qu’elle vend au plus offrant, avec la complicité de Jack, son ami fidèle. Elle ne tarde pas à être soupçonnée de fabrication de faux par le FBI.
Tous les éléments étaient réunis dans ce film pour me donner le goût d’aller le voir au cinéma. Tout d’abord, l’actrice Melissa McCarthy que j’adore pour ses rôles comiques (Bridesmaid, Ghostbuster, Tammy, et Mike & Molly à la télé) nous présente un personnage complètement à l’opposé de tout ce qu’elle a fait. Un rôle dramatique, d’une antihéroïne, alcoolique, misanthrope, qu’on devrait détester, et pourtant qu’on réussit à trouver sympathique.
Ensuite, cette histoire est basée sur Lee Israël, une journaliste et biographe qui fut un jour célèbre, mais dont les gens se souviennent surtout maintenant de son passé de faussaire. Suite à ses déboires, Lee (décédée en 2014 à l’âge de 75 ans) , après avoir été dénoncé par le FBI et jugé pour ses crimes, a écrit un bestseller Can you Ever Forgive Me ? qui raconte ses trois années à créer et vendre plus de 400 fausses lettres d’auteurs connus. Donc, ce film est basé en partie sur ses mémoires.
Marielle Heller a fait un travail superbe pour recréer un New York des années 90 qui n’est pas sans nous amener une certaine nostalgie, ou mélancolie, avec le bar miteux, les vieilles bouquineries, l’appartement pitoyable, tout en brun, dans les mêmes tons que les vêtements de Lee, et surtout accompagné de superbes vieilles chansons de jazz de blues de Dinah Washington, Peggy Lee, Jeri Southern, Blossom Dearie. Ajoutez à cela les deux personnages Lee Israël (sublime Melissa McCarthy ) et son acolyte de boisson, le flamboyant gai, quinquagénaire Jack joué avec brio par Richard E. Grant, qui s’amusent comme des gamins à faire des mauvais coups, qui refont le monde devant un verre, et qui se supportent mutuellement dans leur déchéance. Ce duo est fantastique.
Je dois dire que j’ai passé une excellente soirée à découvrir cette auteure, faussaire à ses heures, à me régaler de ses phrases assassines, à applaudir la performance de Melissa McCarthy et aussi à savourer le caméo de l’actrice Jane Curtin, qu’il fait bon revoir à l’écran, dans le rôle de l’agente de Lee Israël. Et j’ai aimé connaître un peu le milieu des collectionneurs.
Etats-Unis. 1h46 minutes. Présenté en V.O.A.S.-T.F.
Comédie dramatique réalisée par Marielle Heller. Scén.: Nicole Holofcener, Jeff Whitty, d’après les mémoires de Lee Israel. Mus. orig.: Nate Heller. Int.: Melissa McCarthy, Richard E. Grant, Julie Ann Emery, Alice Kremelberg, Christian Navarro.
Pour la liste et l’horaire des films présentés au cinéma Le Clap de Ste-Foy et/ou celui de Loretteville : http://www.clap.qc.ca/