La compagnie montréalaise Mandoline Hybride vous convie à la première édition des Rencontres Internationales Regards Hybrides du 10 au 12 novembre 2017 à Tangente (Espace Danse – WILDER), un temps fort consacré à l’interaction entre danse et cinéma à l’ère du numérique, d’Internet et de la multiplication des écrans dans notre quotidien.
Nos corps se meuvent devant des caméras omniprésentes avec une aisance sans précédent, tandis que nos gestes les plus banals sont archivés et diffusés dans une multitude de contextes. Dans cette mouvance, quels discours artistiques émergent ? Comment les pratiques chorégraphiques et cinématographiques s’approprient la mutation des liens entre les corps et les écrans? La chorégraphie, la danse et la performance peuvent-elles être envisagées comme stratégies pour déjouer/détourner les effets du développement numérique? Au confluent d’un ensemble de pratiques hybrides, l’artiste et commissaire Priscilla Guy propose de poser un regard critique sur les rapports entre corps dansants, écrans et caméras à travers trois thèmes : 1) l’autoreprésentation; 2) les enjeux raciaux à l’écran; 3) l’intervention socio-artistique.
Montréal est bien connue pour ses productions de haut calibre dans le créneau de la danse à l’écran : on pense entre autres au Pas de Deux de Norman McLaren ou au film Le Dortoir de François Girard et Gilles Maheu. Plus récemment, de nombreuses œuvres de Marlene Millar et Philip Szporer, ainsi que CODA de Martine Époque et Denis Poulin et Glace, crevasse et dérive de Chantal Caron ont reçu des éloges à l’international. Pourtant, le Canada tarde à s’inscrire dans la mouvance internationale qui favorise la tenue d’événements récurrents où de telles œuvres hybrides sont non seulement présentées, mais aussi où les enjeux esthétiques et politiques qui les sous-tendent sont discutés.
Les Rencontres Internationales Regards Hybrides visent à faciliter la découverte d’œuvres inclassables pour le public et les artistes, mais aussi à nourrir les débats sur des enjeux éthiques actuels en adoptant une posture critique. En effet, bien que plusieurs festivals canadiens dédient une part de leur programmation à la diffusion d’œuvres de danse à l’écran, rares sont les occasions d’interroger ces pratiques dans une perspective critique et de mieux comprendre les rouages de tels processus de création.
Forte de près d’une décennie de création, de pédagogie et de recherche dans ce créneau, Priscilla Guy souhaite consolider ses acquis et offrir au milieu québécois un espace favorisant l’articulation et le développement de ces pratiques atypiques. En compagnie d’une vingtaine d’artistes et spécialistes de l’international, les professionnels des arts et le grand public auront droit à une programmation éclectique composée de plus de 35 films, 2 performances multidisciplinaires, 1 installation vidéo, 6 panels et tables rondes et 1 atelier collectif, sans compter de nombreux espaces de discussion informels
Dans cette programmation dense, plusieurs éléments retiennent l’attention :
· une soirée d’ouverture avec une sélection de films touchant aux trois thèmes abordés durant l’événement;
· l’artiste italien Yari Stilo et l’interprète québécoise Emilie Morin détournent les fonctions des plateformes Premiere, Facebook et Skype dans des performances mi-virtuelles sur des questions identitaires et de communication;
· Léna Mill-Reuillard, récipiendaire du Prix du CALQ – Oeuvre la relève à Montréal 2016, présente son installation vidéo Machinari, une mise en abîme hypnotique qui démultiplie à l’infini le concept d’autoreprésentation;
· la danseuse et travailleuse culturelle Karla Etienne (compagnie Nyata Nyata) anime deux panels critiques : 1) le premier en compagnie de l’artiste et chercheuse Naomi Bragin (Seattle, É-U) dont les travaux s’intéressent à YouTube et aux streetdances, ainsi que de la chercheuse canadienne Jessica Jacobson-Konnefall (Calgary) et de l’artiste Terrance Houle (Calgary / Kainai Nation) qui exploreront les questions raciales et identitaires à l’oeuvre dans le travail de Houle; 2) un deuxième panel portant sur le milieu carcéral rassemblera la réalisatrice Camille Auburtin (France) qui crée des œuvres collectives avec des personnes détenues, ainsi que les artistes Amie Dowling, Reggie Daniels et Austin Forbord (San Fransisco, É-U) dont les films chorégraphiques traitent des questions de sur-incarcération et de profilage racial aux États-Unis;
· une soirée entière dédiée à deux artistes de Vidéographe, Manon Labrecque avec En deçà du réel (1997) et Robert Morin avec Yes Sir! Madame… (1994) dont les films seront abordés sous l’angle de l’autoreprésentation et à travers un regard chorégraphique;
· un atelier grand public dédié à la création d’un manifeste collectif en compagnie de l’artiste écossaise Katrina McPherson mettra de l’avant différents manifestes internationaux rédigés au cours des deux dernières décennies et tentant de nommer les enjeux de la danse à l’écran;
· une soirée de clôture dédiée à la création mexicaine avec les artistes, chercheuses et pédagogues Ximena Monroy (Mexique) et Paulina Ruiz Carballidos (France-Mexique) du festival itinérant Agite Y Sirva, qui offriront une conférence sur leur approche relationnelle en arts en plus d’une riche sélection de films mexicains issus des 10 dernières éditions de leur festival et d’un repas traditionnel mexicain;
Les Rencontres Internationales Regards Hybrides
10 novembre de 20h30 à 23h + 11-12 novembre de 10h à 23h
Tangente – Espace danse WILDER, au 1435 Rue de Bleury
Pour connaître tous les détails de la programmation
Réservations : http://tangentedanse.ca/evenement/rencontres-internationales-regards-hybrides/