Le concert de musique de Schubert que s’apprêtent à présenter la soprano Marie-Eve Munger et des musiciennes de l’ensemble Pallade Musica revêt une signification particulière, à la salle Bourgie. Cette soirée permettra a de nombreux mélomanes de découvrir le nouveau pianoforte dont l’inauguration prévue en octobre dernier a dû être annulée. Qu’est ce que cet instrument a de si particulier ? Entrevue avec la pianofortiste Mélisande McNabney.
On en parle depuis des mois ! Le pianoforte fabriqué aux États-Unis par Rodney Regier, d’après des instruments viennois de Conrad Graf et Ignaz Bösendorfer du XIXe siècle, résonnera durant la «Soirée Schubert», le 26 novembre (2021). La québécoise Mélisande McNabney sera l’une des premières à en jouer.
«J’ai moi-même visité l’atelier du Maine où il a été fabriqué. Tout d’abord, c’est un instrument de six octaves et demi, comparativement à cinq octaves pour ceux de l’époque de Mozart», explique la musicienne qui vient de terminer l’enregistrement d’un disque de fantaisies au pianoforte de Bach et Mozart. «Mon pianoforte n’est pas aussi puissant que ce nouveau joyau de la salle Bourgie. Cependant, il ne faut pas s’attendre à ce que ça sonne aussi fort qu’un piano moderne ! Ça demeure un instrument délicat.»
Madame McNabney ajoute qu’au pianoforte, «l’attaque est plus forte que le reste de la note, ce qui peut parfois surprendre le public d’aujourd’hui. Cela dit, je crois que cette nouvelle acquisition va permettre au public d’apprécier pleinement la précision de la mécanique viennoise !»
En plus d’accompagner la soprano Marie-Eve Munger qui chantera plusieurs oeuvres de Schubert dont le lied Le pâtre sur le rocher, la musicienne jouera le Notturno (en mi bémol majeur, op. 148, D. 897) avec deux de ses complices de Pallade Musica: Tanya LaPerrière, au violon et Elinor Frey, au violoncelle.
L’ensemble de musique de chambre se produira ensuite avec le contre-ténor Valer Sabadus, dans le cadre du Festival Bach le 1er décembre. Pallade Musica sera de retour à la salle Bourgie en février prochain pour un concert rendant hommage à l’une des plus célèbres femmes mécènes du XVIIe siècle, soit la reine Christine de Suède.
Comme la plupart des artistes, Madame McNabney est très enthousiaste à l’idée de retrouver un public en chair et en os et elle ne s’ennuiera pas des caméras qui, durant la pandémie, se sont immiscées dans les concerts pour permettre leur webdiffusion. «Même si les équipes de captation sont très efficaces, il reste que les musiciens vivent une sorte de distraction au milieu de toute cette mécanique. En plus, après on se regarde et on se dit à certains moments : Ouf ! Je fais une drôle de face ! Donc, je serai très heureuse d’être de nouveau complètement dans la musique, lors de cette soirée Schubert !»
Pallade Musica et Marie-Eve Munger : Soirée Schubert
Tanya LaPerrière, violon / Elinor Frey, violoncelle / Mélisande McNabney, piano-forte
Marie-Eve Munger*, soprano
Au programme, des oeuvres de Franz Schubert dont :
Der Hirt auf dem Felsen, D. 965 (Le pâtre sur rocher) / Gretchen am Spinnrade, D. 118 (Marguerite au rouet)
Notturno en mi bémol majeur, op. 148, D. 897
Salle Bourgie, 26 novembre à 19h 30
Pour les détails du programme, cliquez sur : salle Bourgie
*Malgré ce ce qu’on peut lire sur le programme de ce concert, madame Munger écrit son prénom sans accent grave, selon la responsable des communications de la salle Bourgie.