L’Orchestre classique de Montréal qui a présenté «Le Messie» de Händel pour la toute première fois à l’oratoire Saint-Joseph, en 2019, y revient cette année. Cette fois-ci, les musiciens et chanteurs ne se produiront pas dans la crypte mais plutôt dans la basilique. Bien entendu, il n’y aura pas de public sur place, mais le concert sera disponible en webdiffusion pratiquement jusqu’à Noël. Marc-Yvan Coulombe précise…
Pour faire revivre ce chef-d’oeuvre du XVIIIe siècle, l’OCM a invité l’ensemble vocal Les Rugissants et des chanteurs solistes dont la carrière est en pleine ascension.
Pour plusieurs d’entre nous, ce sera l’occasion, entre autres, de découvrir la chanteuse montréalaise d’origine tunisienne Rihab Chaieb qui a fait partie du programme Lindemann de développement de jeunes artistes du Metropolitan Opera. Rappelons que madame Chaieb a remporté, en 2018, à Lisbonne, le 3e prix du concours de chant Operalia, créé par Placido Domingo.
Maestro Boris Brott dirigera également la soprano Elizabeth Polese qui a étudié, notamment, à l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal. Elle a d’ailleurs chanté la Comtesse Ceprano dans Rigoletto, à l’Opéra de Montréal, en 2018. On pourra aussi voir à l’oeuvre le ténor Marcel d’Entremont. Ce chanteur, né en Nouvelle-Écosse a remporté le Wirth Vocal Prize à l’Université McGill, un prix accompagné de la plus grande bourse musicale canadienne.
Du Fantôme de l’Opéra au Messie de Händel
Quant au baryton Hugo Laporte, son nom était sur toutes les lèvres, en début d’année, alors qu’il s’est avéré très convaincant dans le rôle-titre du Fantôme de l’Opéra d’Andrew Lloyd Webber présenté en français au Québec. Entrevue avec ce chanteur québécois qui doit faire ses débuts à la Scala de Milan, en 2023.
H.L. : «C’est la première fois qu’on m’invite à chanter dans ce merveilleux oratorio. Même si je suis baryton, mon registre me permet d’interpréter la partie habituellement confiée à une basse. Bien sûr, j’aurais aimé pouvoir chanter devant public, mais je serai tellement concentré durant les deux heures et demie de ce concert que toute mon attention sera sur la partition ! Au bout du compte, ce qui est important c’est que notre interprétation soit réussie et que le public puisse l’apprécier où qu’il soit.»
M.Y.C : Avez-vous pu continuer d’exercer votre métier, malgré la COVID ?
H.L. : «En partie. Je devais chanter dans l’opéra Salomé de Richard Strauss à la Scala de Milan, en début d’année. Je me suis d’ailleurs rendu en Italie pour répéter, mais évidemment tout a été annulé, à cause de la pandémie !»
Monsieur Laporte qui s’est vu décerner le prix «Teatro alla Scala» au Concours autrichien Belvedere affirme toutefois avoir été recruté pour un autre opéra qui sera présenté à la Scala, en 2023 et dont on doit taire le titre, pour l’instant.
H.L. : «Au cours des derniers mois, j’ai eu la chance de participer à diverses webdiffusions, notamment, grâce au FestivalOpéra de Saint-Eustache. J’ai moi-même mis en ligne des prestations dont j’ai fait le montage, dans certains cas. Il faut toujours s’adapter. Je ne crains pas pour ma carrière. Je crois que les gens ont envie de revenir au spectacle, mais je me demande si les craintes soulevées par la COVID ne laisseront pas des traces permanentes.»
Pour l’instant, toute l’équipe concoctée par l’Orchestre classique de Montréal se prépare à livrer «Le Messie» dans l’immense basilique de l’oratoire Saint-Joseph. Du jamais vu auparavant. Une autre particularité, c’est qu’il y aura deux chefs. En effet, «dans le cadre d’un projet de mentorat offert par maestro Brott», le chef Xavier Brossard-Ménard dirigera la première partie du concert.
Le Messie de Händel
Mardi 8 décembre à 19 h 30 (disponible en différé jusqu’au 22 décembre)
Orchestre classique de Montréal / Elizabeth Polese, soprano / Rihab Chaieb, mezzo-soprano / Marcel d’Entremont, ténor / Hugo Laporte, baryton / Ensemble vocal Les Rugissants (Xavier Brossard-Ménard, chef) / Boris Brott, chef d’orchestre