Publié en 2010, voici que le premier roman de Marie-Renée Lavoie, La petite et le vieux vient d’être rééditée dans une toute nouvelle édition, alors que cette histoire vient d’être adaptée pour le cinéma et dont le film sortira en salle le 4 octobre prochain, réalisé par Patrice Sauvé et avec Gildor Roy, Marylin Castonguay, Vincent-Guillaume Otis, et Juliette Bharucha dans le rôle d’Hélène, surnommée Joe. Cette version du livre contient des extraits inédits du scénario, et un cahier couleur de photos du tournage.
Résumé : Elle se prénomme Hélène, mais veut se faire appeler Joe et vivre en garçon comme Lady Oscar, l’héroïne de son dessin animé préféré. Joe a trois sœurs, un père occupé à être malheureux et une mère plutôt stricte. Elle vit dans un quartier populaire de Québec habité par des personnages colorés dont le plus attachant est son nouveau voisin, Monsieur Roger, un vieil homme bourru qui passe ses journées à boire de la bière, mais qui accourt dès qu’on a besoin de lui. Avec son âme romantique et un imaginaire avide de grands drames, Joe aimerait aussi réaliser de grands exploits. Mais la vraie aventure n’est-elle pas de survivre au quotidien ?
Bien que je n’avais jamais lu ce premier roman de Marie-Renée Lavoie, j’avais entendu parler de ce livre à succès qui a remporté le Prix de la relève littéraire Archambault 2011 et le Combat des livres de Radio-Canada 2012. Et maintenant, avec la bande-annonce du film adapté de cette histoire, qui roule en boucle un peu partout, j’avais une réelle envie de lire cette histoire avant d’aller voir le film.
Qui plus est, le livre contient de superbes photos du tournage, et on y retrouve aussi un extrait du scénario de Sébastien Girard qui n’a finalement pas été tourné. De plus, on voit comment parfois il est préférable ou nécessaire de modifier une scène pour les besoins du film et on voit ainsi deux scènes du film, une qui est assez semblable au livre et pour l’autre scène, complètement différente, mais avec les mêmes émotions et le même résultat final. Je préfère la version proposée par le film. Pour ceux qui comme moi, aiment voir l’envers du décor et le travail derrière une œuvre, ce livre est très intéressant pour cela. On retrouve également en préface, une introduction de l’autrice en lien avec le film à venir.
Naturellement, sachant que c’est Gildor Roy qui incarne Monsieur Roger dans cette histoire, j’ai réalisé que j’entendais sa voix lorsque je lisais ses répliques, et je voyais la jeune Juliette Bharucha quand je m’imaginais des scènes. Reste à voir maintenant comment le film réussit à faire ressortir toutes ces belles émotions que ce livre nous a fait passer à travers. Si ce film est aussi bon que ce livre, nous aurons tout un succès cinématographique.
Ce roman nous place dans la tête d’Hélène, surnommée Joe, dès l’âge de 8 ans, jusqu’à ses quatorze ou quinze ans. Mais dès son plus jeune âge, cette boule d’énergie se fait passer pour plus vieille que son âge afin de pouvoir faire des tâches qui ne lui sont pas réservées. Elle passe le journal, puis elle devient serveuse dans les soirées de bingos. Elle est hallucinante à voir aller. Cette petite fille remplie de fougue avec une imagination débordante est travaillante et débrouillarde. Elle tente tout ce qu’elle peut pour décharger ses parents de problèmes financiers et tenter de faire sourire son père.
Ce roman se passe à Limoilou, dans les années 80. L’autrice a un réel don pour nous décrire ce quartier, celui de son enfance, et nous permettre de le trouver attachant, avec tous ses personnages qui y gravitent. Un peu à la manière dont Michel Tremblay nous a fait aimer le quartier du faubourg à M’lasse de son enfance.
J’adore le personnage de la mère qui peut sembler très sévère et autoritaire parfois, avec son expression «c’é toute! » mais dont la sensibilité n’est jamais bien loin. Elle permet à sa fille de s’émanciper, d’apprendre de ses erreurs et de devenir responsable et autonome. Il y a bien des mères de notre époque qui en apprendraient beaucoup de cette mère. Elle ressemble à bien des mères d’une autre époque.
Ce roman est rempli d’humour et de tendresse. La tendresse d’un homme bourru envers une petite fille «tomboy», mais fragile au fond. La tendresse d’une fillette pour ses parents dont elle tente de prendre le poids de leurs misères. Ce roman est touchant à souhait et drôle. Que demander de plus.
Avec son don unique pour les dialogues vivants et les personnages plus grands que nature, Marie-Renée Lavoie fait aujourd’hui partie des écrivaines contemporaines les plus reconnues du Québec. Depuis son roman La Petite et le vieux (Prix de la relève Archambault 2011 et Combat des livres Radio-Canada), elle a su gagner à la fois le coeur du public et celui des critiques littéraires. Son roman Les chars meurent aussi a été choisi par la ville de Québec au printemps 2019 pour la campagne « Une ville, un livre ». Sa trilogie Autopsie d’une femme plate, qui met en scène les aventures de Diane Delaunais, a été rééditée en France en plus d’être traduite en neuf langues (anglais, italien, allemand, roumain, tchèque, espagnol, serbe, arabe et russe).
Marie-Renée a également écrit des romans jeunesse, dont la trilogie du Chat moribond, la série Zazie et le roman Le dernier camelot (finaliste au Prix des libraires jeunesse 2019) qui est devenu un classique de la littérature jeunesse fort apprécié des enseignant.es.
Date de parution : 12 septembre 2024
Prix : 24.95$
Nombre de pages 256 pages
Éditions XYZ : https://editionsxyz.com/