Le film français Un homme pressé écrit et réalisé par Hervé Mimran qui met en vedette Fabrice Luchini, Leïla Bekhti et Yves Jacques, prend l’affiche au Québec dès le 21 décembre. Il sera présenté entre autres au cinéma Le Clap de Sainte-Foy et Loretteville à Québec. Cette comédie dramatique basée et inspirée par une histoire vraie, du roman de Christian Streiff J’étais un homme pressé, a d’abord été présenté à guichets fermés en première Québécoise à Cinémania. Il a été présenté au Festival international du film francophone de Tübingen-Stuttgart où a reçu le Prix du public et le Prix du jury jeunesse puis, au France Odeon (Festival du cinéma français de Florence) où il a obtenu le Prix du public « Foglia d’Oro ».
Mon entrevue avec Yves Jacques sur le film est disponible ici :
http://lesartsze.com/entrevue-avec-yves-jacques-pour-le-film-un-homme-presse/
Résumé : Alain est un homme d’affaires respecté et un orateur brillant. Il court après le temps. Dans sa vie, il n’y a aucune place pour les loisirs ou la famille. Un jour, il est victime d’un accident cérébral qui le stoppe dans sa course et entraine chez lui de profonds troubles de la parole et de la mémoire. Sa rééducation est prise en charge par Jeanne, une jeune orthophoniste. À force de travail et de patience, Jeanne et Alain vont apprendre à se connaitre et chacun, à sa manière, va enfin tenter de se reconstruire et prendre le temps de vivre.
Ce film m’intéressait d’abord pour la présence de Fabrice Luchini qui est un acteur que j’adore. Et de retrouver également un de nos acteurs québécois, Yves Jacques, dans le film, était un plus également pour moi.
Fabrice Luchini porte le film sur ses épaules. Il excelle dans l’art du discours. Cet amoureux des mots réussit à nous montrer un personnage puissant, en contrôle de lui-même. Puis, on le voit vulnérable, perdu, incompréhensible et il est des plus émouvants à voir. C’est même parfois drôle de l’entendre tout dire de travers, pensant pourtant qu’il parle très bien. Voici quelques exemples de ce qu’il peut dire «Bourreau du Pellerin » au lieu de «Bureau du médecin». Il appelle son orthophoniste, sa psychopathe. (Ceci est exactement comme dans la vraie histoire de Christian Streiff). Et il inverse des syllabes dans les mots : «Cimer» pour Merci, «Larentir » pour Ralentir. C’est drôle et troublant à la fois.
Le réalisateur Hervé Mimran qui a également écrit le scénario du film a su rendre cette histoire à la fois drôle et touchante, et à y incorporer des personnages forts, attachants, avec chacun leur propre histoire qu’on nous raconte. Il y a la relation père-fils que l’on suit avec intérêt. Il y a des moments touchants, comme lorsque Alain se promène dans les rues et son chien le suit, comme s’il le sentait en danger. Et finalement, il perd ses repères, se sent perdu, et assis au bord du chemin, avec son chien, il est enfin retrouvé par sa fille, alors qu’il est à peine à 500 mètres de chez lieu. C’est un moment très beau, vulnérable et touchant. Et assurément que vous verserez une larme, vers la fin du film, je vous le garantis.
Leïla Bekhti est très crédible dans le rôle de l’orthophoniste qui s’acharne pour aider Alain à reprendre sa vie en main et à réorganiser ses idées, ses mots. Il est intéressant de voir aussi sa petite histoire à elle, sa vulnérabilité et son histoire d’amour avec l’infirmier Vincent (Igor Gotesman très rigolo) qu’on ne peut qu’aimer du premier coup d’œil tellement il est sympathique et empathique avec les patients.
Il y a des moments très drôles aussi. Il y a par exemple Violette (excellent jeu de Clémence Massart ) qui est la bonne à la maison. Chacune de ses apparitions nous fait rire. Que ce soit parce qu’elle chante du Stromae en décalé avec la radio, car son appareil auditif est désynchronisé, ou de la voir préparer le repas, de manière, disons originale, c’est à faire éclater de rire à tout moment.
On voit aussi comment le milieu des affaires est sans pitié quand on ne performe plus, quand on est diminué. C’est cruel et douloureux à regarder cette scène où Alain rencontre ses patrons pour une dernière fois. Yves Jacques dans le rôle du patron d’Alain est très crédible et dans cette scène justement où Alain est congédié, on voit toute la force de frappe de ce genre de scène qui donne des frissons de dégoût et bien qu’Yves Jacques soit de dos pour toute la scène, on comprend bien des choses sur son personnage.
En plus de voir la reconstruction d’un homme, suite à son AVC, son changement de cap dans la vie, on ne peut que reconnaître la fragilité de la vie, et de réfléchir sur nos propres choix dans la vie.
Un homme pressé est distribué par AZ Films et prendra l’affiche au Québec le 21 décembre prochain.
Bande annonce : https://www.youtube.com/watch?v=hDv5a3mk51c
Distribution :
Alain Fabrice Luchini
Jeanne Leïla Bekhti
Julia Rebecca Marder de la Comédie Française
Vincent Igor Gotesman
Violette Clémence Massart
Eric Yves Jacques
Igor Micha Lescot
Aurore Frédérique Tirmont
Équipe Technique
RÉALISATION HERVÉ MIMRAN
SCENARIO, ADAPTATION ET DIALOGUES HERVÉ MIMRAN
AVEC LA COLLABORATION DE HÉLÈNE FILLIERES
D’APRES LE ROMAN DE CHRISTIAN STREIFF
« J’ÉTAIS UN HOMME PRESSÉ »
Paru au CHERCHE MIDI ÉDITEUR
PRODUIT PAR SIDONIE DUMAS , MATTHIEU TAROT
IMAGE JÉRÔME ALMERAS A.F.C
ÉTALONNAGE RICHARD DEUSY
MONTAGE CÉLIA LAFITEDUPONT
MUSIQUE ORIGINALE BALMORHEA
MISE EN SCÈNE MAURICE HERMET
SCRIPTE NINA RIVES
SON RÉMI DARU, GAËL NICOLAS, FRANÇOIS JOSEPH HORS
DÉCORS NICOLAS DE BOISCUILLE A.D.C
DIRECTEUR DE PRODUCTION FRÉDÉRIC BLUM
REGISSEUR GENERAL LAURENT PERROT A.F.R
CASTING MICHAEL LAGUENS
COSTUMES EMMANUELLE YOUCHNOVSKI
MAQUILLAGE MICHELLE CONSTANTINIDES , AURÉLIE BOUCHET
COIFFURE ARNAUD DALENS
POST-PRODUCTION ABRAHAM GOLDBLAT, GAËLLE GODARD-BLOSSIER
EFFETS VISUELS ALAIN CARSOUX
Crédit photos : Courtoisie de AZ films