Il n’y a pas que les fans finis des Chicago qui ont profité au Cabaret du Casino de Montréal d’une soirée signée Brass Transit, un ensemble de musiciens et un chanteur exceptionnels, qui tourne à travers l’Amérique et vise à rendre hommage au groupe mythique de l’Illinois créé en 1967.
Samedi soir dernier donc, les Brass Transit brisaient la glace lors de leur première apparition dans une salle de spectacle à Montréal. Découverts par le producteur Mario Bazinet, à St-Hyacinthe, les huits musiciens chanteurs, nous en ont mis plein la vue et l’ouie. Le chanteur Ian Jutsun, originaire de Dollard-des-Ormeaux, a livré une performance remarquable avec sa puissante voix à l’immense tessiture, un pré-requis si on veut chanter du Chicago.
« J’ai pris des ateliers de technique de respiration pour bel canto. Il faut avoir la forme pour chanter Chicago », dira Ian Jutsun. Chanteur de Brass Transit depuis deux ans, celui qu’il l’a précédé Neil Donell, est lui aussi venu de Montréal, il a été repêché par le groupe original Chicago. Rien de moins.
Brass Transit a été fondé par Tony Carlucci un musicien de studio, qui à 50 ans, a décidé de faire ce qu’il aimait, soit la musique de Chicago, nous avoue-t-il. Il s’étonne depuis les 10 ans de fondation que le public continue à s’enflammer pour son groupe.
La formation livre les plus grands succès de Chicago, des vers d’oreille pour presque chaque numéro. Make me smile, Just you N me, Saturday in the park, Call on me, Hard habit to break, 25 or 6 to 4, entre autres. À l’été 1976, la popularité de Chicago explosera avec If you leave me now, un tube chargé d’émotion qui continue à faire son effet.
Tout au long du spectacle, Brass Transit nous met au parfum de la petite histoire du groupe mythique certes, mais le plus sensationnel de ce show est que tous les airs réussissent encore à nous envelopper et nous faire vivre une expérience profonde grâce à la forte présence des cuivres, trompette (Tony Carlucci), trombone (Doug Gibson) et saxophone (Phil Poppa) joués par la crème de la crème des musiciens. Avec huit musiciens sur scène, le claviériste (Don Breithaupt), le guitariste (Bob McAlpine), le bassiste (Jay Speziale) ne sont pas en reste, ils ont eux aussi travaillé avec les plus grands interprètes de la scène contemporaine, des comédies musicales, et ont obtenu les honneurs aux Emmy ou au Juno qui vont avec leur talent.
Finalement, bien que chacun ait livré des solos fabuleux, c’est sans doute celui du batteur émérite et professeur Paul DeLong, qui a cassé la baraque en ce samedi soir. Ce maître du maniement de la baguette a tenu pendant de longues minutes un numéro époustouflant et mémorable.
Avec une cohésion de groupe palpable, sous des éclairages à point, Brass Transit mérite une reconnaissance à la hauteur de son talent. On les espère pour un prochain spectacle au cabaret du Casino.