Après avoir publié le premier tome en septembre 2020, le 2e tome en novembre 2020, voici déjà le dernier tome de la trilogie La Pension Caron – Tome 3 Grands drames, petits bonheurs, de Jean-Pierre Charland, aux éditions Hurtubise. Ce troisième volet qui se passe en pleine 2e guerre mondiale, mets toujours en lumière la vie des habitants de la pension Caron, et ceux qui y ont séjourné. On y suit leur quotidien tout en découvrant les bouleversements et restrictions dus à la guerre.
Résumé : 1941. La guerre fait rage depuis plus de deux ans. Ce contexte bouleverse la vie de tous. Cependant, le quotidien recèle encore des moments heureux. Précile et Léandre se fréquentent toujours en cachette, essayant tant bien que mal de préserver leurs réputations. Bientôt, Léandre décide d’entamer des démarches afin d’annuler son mariage; il a assez souffert de cette union appartenant au passé et basée sur un mensonge. De son côté, Constance songe à fonder une famille avec Louis, mais celui-ci sera-t-il disposé à prendre soin de Laurent, l’enfant qu’elle a eu hors des liens du mariage? Les deux nouvelles pensionnaires de la Pension Caron, Hélène et Lise, se soutiennent mutuellement dans leur quête d’un fiancé. Hélène, plus timide que son amie, craint de se retrouver vieille fille, tandis que Lise est sûre de débusquer l’âme sœur. Mais le destin est parfois malicieux, et seule l’une des deux femmes aura l’embarras du choix!
Alors que les deux premiers tomes se passaient juste avant la guerre, en 1937-1938 avec les histoires en premier plan de la famille Caron (Cédulie et Précile ), puis celle de Louis Bujold et Constance, tout en ayant plusieurs autres récits secondaires des autres locataires, la page couverture de ce troisième volume décrit bien les éléments nouveaux de cette trilogie qui elle, se passe entre 1941-1942. Depuis 2 ans, la guerre est débutée, les militaires qui font la cour aux jeunes femmes à la recherche de petits plaisirs et les discussions entourant la conscription et le débarquement potentiel au Canada sont monnaie courante. Également, le roman se concentre en partie sur le quotidien des deux nouvelles pensionnaires, Lise et Hélène qui cherchent l’amour sans avoir à perdre leur vertu, ce qui n’est pas simple avec tous ces militaires en ville.
Il est intéressant de continuer de suivre les petits et grands moments dans la vie de ceux qu’on a connus dans les tomes précédents. Que ce soit les inquiétudes face à l’idée de fonder une famille ou de savoir comment l’empêcher, ou les petits bonheurs hebdomadaires comme aller voir les Ice Capade, un spectacle du petit prodige André Mathieu, ou encore les Fridolinades, ce troisième tome nous permet de suivre leur quotidien, en plus de découvrir de nouveaux personnages.
Comme toujours, la plume de Jean-Pierre Charland coule merveilleusement bien. Ses descriptions imagées et succinctes, ses personnages qu’il étoffe avec des préoccupations de leur époque et ses dialogues fluides et réalistes nous permettent de nous replonger dans le début des années 40 à Montréal et voir tous les dommages collatéraux liés à la guerre, au Québec.
J’ai découvert certains aspects peu connus des répercussions de la guerre, comme les exercices d’obscuration pendant 15 minutes, en cas de bombardement. J’en ai appris plus aussi sur le vote entourant la circonscription et le rationnement en temps de guerre. J’ai aussi été surprise d’apprendre que les vacances payées existaient en France depuis 1936, mais qu’au Canada, cela était une belle utopie. Finalement, j’ai bien aimé sortir de Montréal à l’occasion pour les petites escapades en train à Québec, Sherbrooke, en Nouvelle-Écosse et même à Ottawa. Ce dernier endroit m’a rappelé qu’à cause de la religion, les enfants n’étaient pas admis au cinéma au Québec, tandis qu’à Ottawa, le petit Laurent, 8 ans, pouvait aller voir un film comme The wizard of Oz en anglais.
Ce qui fait la force de cette trilogie et particulièrement ce troisième volet, c’est justement de pouvoir vivre au jour le jour avec tous ces gens. D’un paragraphe à l’autre, on alterne dans le quotidien de tous ces personnages : leur routine de travail, leurs petites soirées tranquilles à discuter de tout et de rien, à écouter la radio. Comme le titre du livre l’indique, on y suit les grands drames et les petits bonheurs de chacun et on sort ainsi de notre routine quotidienne pour entrer dans la leur, ce qui est bien captivant et divertissant.
Bien que ce roman termine avec un épilogue pour boucler toutes les histoires, ma seule déception est de devoir quitter ces personnages auxquels je me suis attachée.
Né en 1954, Jean-Pierre Charland a connu une prestigieuse carrière universitaire jusqu’à sa retraite, en 2014. Une dizaine d’années plus tôt, il s’était mis à publier, au rythme de deux ouvrages par an, des romans historiques ayant pour cadre le Canada français des 19e et 20e siècles. Son cycle des Portes de Québec (15 tomes de 2007 à 2019) demeure la fresque historique la plus imposante jamais publiée au Québec et a fait de l’auteur une référence dans le domaine. Écrivain prolifique et bien-aimé du public, il n’hésite pas à se renouveler en proposant une série policière d’époque avec le personnage d’Eugène Dolan ou en évoquant la vie d’une figure aussi controversée que celle d’Eva Braun. Auteur incontournable du genre, il continue à multiplier chez Hurtubise les séries à succès, parmi lesquelles Félicité, Sur les berges du Richelieu ou encore Odile et Xavier. Il lance cet automne une nouvelle grande série : La Pension Caron, une passionnante incursion dans le Québec des années 1930. À ce jour, ses romans se sont écoulés à près de 800 000 exemplaires au Québec et en France.
Collection : Roman historique, saga familiale
Date de parution : 17 mars 2021
Nombre de pages : 414 pages
Prix : 24.95$
Éditions Hurtubise
https://editionshurtubise.com/
Lien vers mon appréciation des 2 tomes précédents : https://lesartsze.com/la-pension-caron-tome-2-des-femmes-dechues-encore-plus-captivant-que-le-premier/
Liens vers mon appréciation du premier tome : https://lesartsze.com/la-pension-caron-tome-1-mademoiselle-precile-de-jean-pierre-charland-un-premier-pas-dans-une-nouvelle-saga-historique-fort-interessante/