À l’instant même de la levée du rideau, Patrice Michaud a attaqué sans attendre sa chanson Origami dans un décor sublime qui rappelait étonnamment le nouvel anneau symbolique de Montréal. La foule d’admirateurs était en liesse hier soir pour les 9e Francos de l’auteur-compositeur-interprète.
Pour ne l’avoir observé qu’à de rares occasions à la télévision et en tant qu’animateur à Star Académie, pas de doute possible, le Gaspésien est ici dans son élément. Entouré de quatre musiciens, le Quatuor à cordes Esca se joindra à lui dans cette immense salle du Théâtre Maisonneuve.
La navette scénique
Sur scène, ce troubadour du XXIe siècle saute d’une guitare à l’autre au gré des rengaines, racontant des histoire pittoresques qui mènent aux chansons qu’il écrit et incarnant sa musique avec pieds et corps qui dansent, à en tirer des perles de sueur : heureux qui comme Patrice … Certes, sa musique enchante par sa nature folk rock mais il y a plus encore : il y a ce son singulier, texture d’un monde fantastique, dont il est l’origine et qui fend doucement l’espace. Le cosmos et ses sondes le fascinent, à preuve…
Dans son Grand voyage désorganisé, tout comme le cosmonaute Youri Gagarine, l’homme de 41 ans nous entraîne, lui, dans une navette scénique, délimitée par ce grand anneau tireté de couleurs et ces faisceaux lumineux entourant le cercle, venus du ciel ou de la terre qui sait, et qui réunissent, bien serré, tout son clan musical.
N’approchez surtout pas.
Pendant deux heures et des poussières, ce public affamé depuis 2 ans, sera suspendu aux lèvres de l’inventeur de Kamizaze, de Mécaniques générales, d’Apocalypse Now, de La saison des pluies, et d’autres bijoux que l’on découvre avec et dans la joie.
De Cap-Chat au cosmos
Au coeur de son thème se trouve évidemment sa ville natale Cap-Chat et l’année 1977, une année pivot qu’il a mise en chanson. Car trois ans avant sa naissance non seulement ses parents se mariaient, le papa avec son beau veston en velours, mais le Canadien de Montréal gagnait la coupe Stanley, et la sonde spatiale Voyager I était lancée dans l’espace interstellaire. En outre, sur l’anneau de fond de scène, pendant qu’il se raconte, les mouvements de planètes et de la sonde apparaîtront ; on se croirait dans un cours d’astronomie !
D’ailleurs la scénographie de ce spectacle est fascinante de beauté et de créativité. Non seulement elle habille à merveille chaque jolie musique et chaque solide interprétation de Patrice Michaud mais elle donne le ton et laisse l’empreinte d’un monde fabuleux.
Au rappel, la troisième chanson nous vaudra son lot de surprises. Je ne l’ai pas reconnue mais en voyant s’avancer la jolie fille à la chevelure blonde abondante, ce nom m’est arrivé en tête, Kathleen … Eh bien, c’était elle! Sur une chanson que je n’ai pas reconnue mais qui faisait la joie des patineurs de l’aréna de Cap-Chat en 1994, dont Patrice !
Crédit photos : Benoit Rousseau