Le Festival TransAmériques (FTA) a donné le coup d’envoi de sa 18e édition avec une pièce bouleversante d’Ali Chahrour, « Du temps où ma mère racontait ». Mêlant chant, musique et danse, le spectacle explore les thèmes de la mémoire, du deuil et de l’espoir à travers des histoires vécues par la famille de l’artiste libanais.
Chahrour n’est pas un inconnu du FTA. En 2019, il avait déjà marqué les esprits avec « May He Rise and Smell the Fragrance ». Cette fois-ci, il revient avec une œuvre encore plus personnelle et intimiste, ancrée dans le réel et empreinte d’une profonde sensibilité.
Sur scène, des interprètes professionnels et non professionnels évoluent ensemble, unis par la force de leurs histoires et la puissance de l’art. Parmi eux, on retrouve la tante de Chahrour, déjà présente dans son spectacle « Leila se meurt » (MAI, 2016). Sa présence scénique est magistrale et son interprétation d’une mère endeuillée par la perte de ses enfants ne laisse personne indifférent.
Deux récits poignants rythment la pièce :
- L’histoire de Fatmeh, une femme brisée par la disparition de son fils Hassan en Syrie. Sa quête désespérée pour le retrouver, restée vaine, la consume peu à peu jusqu’à la mort. La chanteuse, accompagnée par des musiciens, livre une interprétation poignante de la douleur de Fatmeh, touchant le public en plein cœur.
- L’histoire de Leila, une mère qui sauve son fils Abbas d’un destin tragique. La chorégraphie ondulatoire et tournoyante d’Ali Chahrour exprime le vertige de la perte et la puissance de l’amour maternel. Les gestes, tantôt amples, tantôt réduits à l’immobilité, évoquent les mémoires enfouies et les blessures profondes.
« Du temps où ma mère racontait » est une expérience théâtrale bouleversante qui nous confronte à la douleur et à la résilience. L’amour maternel y est célébré comme une force vitale capable de transcender les épreuves les plus difficiles. Un spectacle à ne pas manquer, qui nous touche profondément et nous laisse avec une réflexion durable sur la puissance de l’art et de la mémoire.
Voici quelques éléments clés qui font de « Du temps où ma mère racontait » un spectacle unique et inoubliable:
- La sincérité et la puissance des récits personnels. Chahrour puise son inspiration dans l’histoire de sa propre famille, ce qui donne à la pièce une authenticité et une force émotionnelle rares.
- La combinaison réussie de différents arts. Chant, musique et danse se mêlent harmonieusement pour créer une expérience immersive et captivante.
- La performance magistrale des interprètes. Professionnels et non-professionnels se confondent sur scène, unis par la passion et la sincérité de leur jeu.
- La mise en scène poétique et évocatrice. Chahrour crée un univers visuel et sonore qui amplifie l’impact émotionnel des récits.
En conclusion, « Du temps où ma mère racontait » est un spectacle bouleversant et magnifique qui explore les thèmes universels de l’amour, de la perte et de la résilience. Un véritable joyau du Festival TransAmériques qui ne manquera pas de marquer les spectateurs.
Monument-National
Salle Ludger-Duvernay
Durée: 1 h 10
Langue : En arabe avec surtitres français et anglais