C’est en août dernier que les éditions Michel Lafon ont publié le plus récent roman de la romancière espagnole Vanessa Montfort, Les femmes qui achètent des fleurs. Traduit en français par Anna Souillac, ce roman très cinématographique a comme trame de fond un voyage en mer, une curieuse boutique de fleur, une mystérieuse fleuriste, et l’amitié entre cinq femmes bien singulières. Changez, rêvez, aimez. Car il est urgent de vivre ! Voilà le moteur de ce roman.
Résumé : Au cœur de Madrid se cache une boutique mystérieuse, Le Jardin de l’Ange. On y trouve des arbres, des fleurs à profusion, un peu de fraicheur, de sérénité et puis cinq femmes singulières. Olivia : Maîtresse des lieux, mystérieuse et fascinante, connaît le langage des cœurs aussi bien que celui des fleurs. Marina : Souffre du syndrome du copilote. Dépendante de son compagnon, elle n’a pas le contrôle de sa vie. Sa fleur est la violette, symbole de l’humilité et de la timidité, mais aussi de la confiance en soi, si difficile à acquérir. Casandra : Frappée du syndrome de la superwoman : plutôt mourir que de dépendre de quelqu’un ! Sa réussite professionnelle passe avant sa vie personnelle… Sa fleur est l’orchidée bleue, symbole de la sérénité qui lui manque. Gala : Atteinte du syndrome de Galatée : elle croit fermement que les femmes d’aujourd’hui ont tous les droits… sauf celui de vieillir ! Sa fleur est le lys blanc, symbole d’une coquetterie éternelle. Aurora : Victime du syndrome de la belle au cœur souffrant : plus elle souffre, plus elle est amoureuse. Sa fleur est le calendula, symbole de la tristesse, mais aussi de la cruauté qu’elle utilise parfois pour se défendre. Victoria : En proie au syndrome de la toute-puissance : elle a décidé qu’elle serait la meilleure dans tous les domaines. Sa fleur est celle du cognassier, symbole de la tentation, tentation d’oser, de se libérer…Marquées par leurs drames, leurs angoisses et leurs erreurs, elles ne savent plus comment vivre. À l’abri du Jardin de l’Ange, elles apprennent à se connaître, se confier et se faire confiance. Trouveront-elles dans ce discret coin de paradis une chance d’école à nouveau ?
Ce roman,en format de poche de plus 475 pages, est bien difficile à décrire, car il ne ressemble à aucun autre livre que j’ai déjà lu. Les histoires racontées, celles de ces femmes écorchées de la vie, sont complexes et on les suit dans le désordre, dans un va-et-vient dans le passé et le présent, lors du voyage en mer de Marina, la narratrice et une de ces femmes singulières. Donc, ce roman n’est pas simple à lire, mais il est tout de même captivant.
De plus, ce livre est construit de manière très cinématographique, avec beaucoup de descriptions qui nous permettent de bien voir et presque sentir même ce lieu magique qu’est cette boutique de fleur Le Jardin des Anges. Dans cet endroit mystérieux et même féérique, il n’est pas surprenant de voir que la propriétaire de la boutique a des allures de Mary Poppins. On ne sait pas d’où elle vient, mais elle sait prodiguer des conseils et faire cheminer ces femmes vers une prise en charge de leur bonheur.
Et que dire des fleurs, qui sont utilisées comme les métaphores de la vie et les symboles des émotions que vivent ces femmes. Ainsi, en plus d’être enrichissant personnellement, ce roman est très poétique dans son approche.
Ce livre est écrit comme un conte fantaisiste, poétique, féérique et les personnages qui nous sont présentés ont des personnalités extrêmes, pour souligner au gros trait leurs travers, leurs souffrances. Cela fait en sorte qu’il est difficile de se reconnaître en elles. Pourtant, elles vivent des moments difficiles qu’on a, tous, un jour vécu dans notre vie. Elles sont dans une impasse dans leur vie et elles doivent prendre des décisions, apprendre à changer, à se faire confiance, bref à sortir de leur léthargie. Mais, étonnamment, j’ai eu de la difficulté à y croire et à m’attacher à elles.
Il y a un passage que j’ai bien aimé par contre, soit celui où l’autrice Vanessa Montfort, devient, le temps de quelques pages, un personnage de ce roman. C’est un beau clin d’œil de voir la romancière interagir ainsi avec ses personnages.
Au final, je retiens de ce roman la belle poésie avec les fleurs et les métaphores de vie. J’ai également apprécié la saine et puissante amitié entre ces femmes qui met en lumière l’importance de pouvoir exprimer librement à ses amies ses peurs, ses faiblesses, ses souffrances. J’aime également les belles leçons de vie et réflexions sur la liberté, la résilience, et voir comment ces femmes vont peu à peu apprendre à se connaître, se faire confiance et aller de l’avant pour enfin Changez, Rêvez, Aimez!
Née en 1975 à Barcelone, d’une mère espagnole et d’un père américain, Vanessa Montfort est une auteure dramatique, metteur en scène et romancière espagnole internationalement reconnue. Elle est l’auteure de douze pièces de théâtre jouées en Espagne mais aussi en France et en Angleterre et de quatre romans tous couronnés de prix littéraires. Également productrice pour le cinéma, elle a fondé, en 2015, la société Bemybaby Films avec Miguel Angel Lamara. Elle partage sa vie entre Madrid et New York.
Parution : août 2020
12,95$
Format de poche
Nombre de pages : 476 pages
Édition Michel Lafon : https://michel-lafon.ca/