Pour son premier roman, Luc Martel profite de sa retraite pour nous concocter une savoureuse histoire mêlant romance et faits historiques. L’Étranger de L’Isle-aux-Grues – Tome 1 Un amour interdit se passe vers la fin de la Deuxième Guerre mondiale et raconte autant la vie des gens de l’île, que ceux de la ville de Québec. Avec finesse et une belle plume imagée, l’auteur décrit les répercussions de la guerre autant sur ceux qui y reviennent, que ceux qui sont restés à les attendre. Une romance remplie d’émotions et rebondissements est donc au rendez-vous.
Résumé : Automne 1944, Isle-aux-Grues. Depuis la mort de son père et le départ de ses deux frères aînés pour la guerre en Europe, Éva Laflamme assure la relève de la ferme familiale auprès de ses cadets, Louis et Annette. Un jour, pendant qu’elle chasse l’oie sauvage, la jeune femme découvre sur les abords du fleuve un homme inanimé et gravement blessé, qu’elle héberge et soigne. Bientôt, il lui révèle son identité : Frederik Bayer, soldat allemand. D’abord méfiante à son égard, Éva apprend à l’apprécier. Puis, à force de vivre sous le même toit, les deux jeunes gens finissent par succomber à l’amour. Ceux-ci inventent alors un prétexte afin de faire accepter la présence de l’étranger par les insulaires, qui accueillent rapidement Frederik comme l’un des leurs, conquis par son talent de violoniste, sa gentillesse et son français impeccable. L’idylle d’Éva et de Frederik prend une tournure inattendue dès le retour au pays de l’un des frères Laflamme, qui se rend compte de la supercherie. Le couple est dès lors tragiquement séparé. Qu’adviendra-t-il de leur histoire d’amour ?
J’aime bien quand l’histoire d’un roman se passe dans ma ville ou dans ses environs. J’aime découvrir de quoi était fait la vie d’une autre époque, mais j’aime aussi savoir de quoi avait l’air ma ville autrefois. Avec ce roman de Luc Martel, on découvre L’Isle-aux-Grues durant le temps de la Deuxième Guerre mondiale et c’est très intéressant d’apprendre comment les gens cuisinaient, et conservaient la nourriture de l’été, pour durer tout l’hiver. C’est fascinant de voir comment ils travaillaient dur sur leur ferme pour permettre de vivre de leur terre à l’année.
On découvre aussi la ville de Québec à l’époque de cette fin de deuxième guerre. Je trouve cela intéressant qu’on y retrouve de célèbres personnes telles qu’Edwin Bélanger, qui a, de nos jours une salle à son nom. Je ne savais pas aussi qu’il avait un endroit où étaient conservés les prisonniers de guerre sur la Grande-Allée. C’est surprenant que ces Allemands fussent enfermés si près des civils. À la fin du roman, dans la postface, l’auteur explique ce qui est fait réel et ce qui est plus de la fiction dans les événements de son roman. J’ai bien apprécié.
Parmi les personnages créés par l’auteur, c’est assurément Éva qui a le plus retenu mon attention. Elle a du caractère, de la détermination, du cœur au ventre et beaucoup de débrouillardise. La page couverture du roman nous montre bien cette image de femme forte et déterminée. L’illustration d’Alain Massicotte est magnifique et nous donne une bonne idée du personnage.
La plume de l’auteur est simple à lire, bien imagée et ses descriptions sont bien détaillées autant pour nous expliquer comment les gens se soignaient à cette époque, ou encore s’occupaient des animaux, ou cuisinaient et comment cela se passait à la guerre, sans pour autant trop donner de place à cette guerre. On y suit plutôt les répercussions de cette guerre autant chez ceux qui y ont participé que ceux qui sont restés à attendre le retour de leurs proches.
L’autre personnage qui m’a bien ému, c’est celui de Frederik, cet allemand au cœur d’or et aux doigts de fée qui manipule le violon avec finesse. Il représente bien cette catégorie de gens qui ont été obligés d’aller à la guerre, mais qui n’a jamais adhéré aux choix de son Führer.
Au final, ce roman est très captivant et touchant. Il y a un bon dosage de romance et de faits historiques, qui permettent de rendre crédible ce roman et nous offrir un bon divertissement. Le deuxième tome est prévu pour le printemps 2025.
Amoureux de la langue française et de l’histoire, Luc Martel profite de sa retraite pour exploiter sa passion de l’écriture avec sa série L’Étranger de L’Isle-aux-Grues. D’une plume évocatrice, il entremêle la fiction et certains faits historiques méconnus de notre passé afin de peindre des tableaux savoureux, où les émotions fortes se mêlent aux embruns marins du Saint-Laurent.
Date de parution : 15 aout 2024
Série : L’étranger de L’Isle-aux-Grues
Prix : 26.95$
Nombre de pages : 360 pages
Éditions Hurtubise : https://editionshurtubise.com/